"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai retrouvé ce roman récemment en rangeant mes Billy. Déjà lu en 1996, je ne m'en souvenais pas, mais j'ai lu beaucoup de romans et essais de cet auteur, que j'appréciais beaucoup.
Dans ce roman le narrateur, qui partage beaucoup de traits avec l'auteur, et son meilleur ami, Dagobert, forment un ménage à trois avec Marge, une jeune femme qui vogue entre Paris et Londres.
Amours partagés, amour à trois mais relation exclusivement hétérosexuelle, faute d'envie l'un pour l'autre, Marge est le lien qui a maintenu si proches des amis d'enfances.
Le narrateur est éditeur, Dagobert, monteur, on les croise de Paris à Los angeles où vit le père du narrateur (tiens, comme le père de l'auteur) qui a composé une énième famille.
De la mort du père à celle de l'ami, on accompagne le narrateur dans ces moments de vie où la maladie fait basculer ce qui semblait un monde éternel.
Un roman qui trompe par sa légèreté, et dont le souvenir, pétri de ces failles qui rompent le cours tranquille des choses, va j'en suis certaine m'accompagner un moment.
Un auteur mort bien trop tôt :(
Quel livre bizarre !
Emmanuelle, petite fille de six ans, voit sa maman se transformer sous l’influence de son amant. Devenue jeune femme, elle se rappelle de ses années où cet amant, qu’elle surnomme Mr Pinocchio, a détruit la vie de sa mère.
C’est étrangement écrit, à la limite du malsain.
Au fil des chapitres, c’est Mr Pinocchio qui prend la parole et tente de se justifier. Ses relations avec Emmanuelle ne sont pas très claires.
Aller au bout de ce livre ne m’a rien apporté, sinon une impression de perte de temps.
Devrais-je avoir honte de ne pas l’avoir connu plus tôt ? Que ma curiosité littéraire, pourtant assez vivace, ne m’ait pas portée jusqu’à lui avant ce mois de mai ? Que ce soit le hasard d’une tête de gondole qui ait attiré mon regard vers cet ouvrage tout en sobriété apparente ? J’ai décidé que non. Je n’ai pas honte. Je suis, comme le chante un brun à barbe qui a en ce moment toute mon attention, heureuse d’avoir connu Jean-Marc Roberts aujourd’hui, plutôt que jamais.
Deux vies valent mieux qu’une, ce sont quelques lignes que j’ai lues comme absorbée, aimantée, attachée. Je suis entrée dans son histoire. Il m’y a invitée, et j’ai suivi, les yeux parfois humides, les larmes parfois roulant, ces quelques mois de lutte que Jean-Marc Roberts relate avec un humour désarmant et une tendresse qui ne veut pas se taire.
Alors, accrochée à la barre centrale du wagon du métro comme à la dernière main solide me retenant avant que je ne tombe dans le vide, j’ai avalé ses jours, ses heurts, ses scanners, ses heures joyeuses et ses rechutes, sa route inexorable à travers la maladie qui, malgré toute la force qu’un homme porte en lui, écrase tout sur son passage.
Au travers des lignes, j’aurais voulu lire une bonne nouvelle, à défaut de me nourrir de croustillantes anecdotes ou de souvenirs moins joyeux mais tout aussi indispensables à la compréhension de l’homme et de son histoire. J’aurais voulu respirer de soulagement. Etait-ce le hasard, cette tête de gondole ? Y a-t-il jamais vraiment de hasard ? Par quelle étrange coïncidence, malgré ma peur de la mort, de la maladie, de la souffrance des miens, est-ce que je me retrouve encore à m’imprégner d’une histoire qui m’y plonge et m’y coule ? Et s’il n’y a pas de hasard, alors quelles sont les raisons ? Comme Marianne Colomès interroge Jean-Marc au milieu de la bagarre, “mais de quoi vous sentez-vous coupable ?“
S’il ne s’agissait d’une autobiographie, je pourrais dire le plaisir que j’ai eu à dévorer Jean-Marc Roberts. S’il n’avait raconté son vécu de ma crainte, je pourrais tendre l’ouvrage à ceux que j’aime et leur dire “lisez, pleurez, n’ayez pas peur”. Deux vies valent mieux qu’une, certes. Mais l’oracle ne s’est pas produit. Deux vies valent mieux qu’une, mais comme Jean-Marc Roberts, nous n’avons qu’une seule chance. Pour lui, pour nous, pour eux, faisons de cette chance la plus belle des histoires.
Chronique à retrouver sur : www.le-monde-nous.fr
Jean-Marc Roberts, né à Paris le 3 mai 19541et mort le 25 mars 2013, est un éditeur, écrivain et scénariste français. Il est successivement éditeur au Seuil, au Mercure de France puis chez Fayard, avant d'être le directeur des éditions Stock en 1998 jusqu'à son décès. (source : Wikipédia)
Dans ce livre, l'auteur nous parle de son combat vain contre la maladie. Il a réussi à guérir d"un premier cancer du poumon ("tumeur 1 saison 1") mais celui-ci a hélas récidivé (tumeur 2 saison 2) et lui a été fatal. Malgré la gravité de ces deux cancers et les traitements subis (chimio...), J-M. Roberts a quasiment toujours dédramatisé la situation en se moquant gentiment de lui-même.
Dans son livre, il nous fait aussi partager ses souvenirs amoureux, les années rêvées de son adolescence en Calabre (Italie du sud) durant des étés torrides. Il nous raconte aussi ses souvenirs avec sa famille, des êtres auquel il tient beaucoup, ses cinq enfants et leurs mères : "Mes cinq enfants sont des enfants de l'amour. Différentes formes d’enfants pour différentes formes d’amour."
Il fait aussi partager au lecteur sa vision du monde de l'édition lui qui a dirigé les éditions Stock depuis 1998. Son dernier livre est par conséquent pudique, drôle, optimiste.
Je vous conseille aussi le livre intitulé "Jean-Bark" de Philippe Claudel, ami de J-M. Roberts qui rend hommage à celui-ci.
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