"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman est conseillé par Alexandre Vialatte dans ses chroniques de la Montagne.
C'est l'histoire d'un enfant qui naît vec une tête d'épagneul. La vie des gens différents et de la solitude qui les accompagne est bien mise en abîme.
Quelques passages très drôles
Comment bien gagner sa vie durant la 2nde guerre mondiale ou On peut avoir le beurre ET l'argent du beurre....
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COUP DE COEUR
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Enfant et puis adolescente, j'ai plusieurs fois visionné avec une grande délectation ce téléfilm français des années 80. Très populaire, il racontait le quotidien d'un couple exécrable de crémiers parisiens durant l'Occupation. Il me revient des images, telles la discussion venimeuse de deux clients, le vol du fromage par la jeune Cosette, les crémiers se moquant du soldat allemand, la jeune file lisant devant la caisse...
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Je ne savais même pas que "Au bon beurre" est avant tout un roman écrit par un académicien. Aussi quel bonheur (et frénésie) n'ai-je pas eu en le trouvant dans une boîte à lire ! (bonne pêche hein!).
Et quelle lecture avide et ravie mes amis! Pour moi, la lecture sublime mes souvenirs télévisuels. (bien que ce téléfilm soit très fidèle au texte).
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J'ai été éblouie par le talent de conteur, de la plume si belle de Jean Dutourd. Avec quelle dérision et cynisme il dépeint une famille lambda profiteuse du système (ici la période sinistre de l'Occupation à Paris durant la seconde guerre mondiale).
Un comportement odieux, abject et dénué de morale est ici conté avec une verve peu commune. Un peu d'humour aussi pour alléger l'atmosphère.
Je pense que l'auteur a voulu rendre hommage à Victor Hugo avec les Thénardier, vils personnages , faisant écho aux Poissonard, crémiers mercantiles et vachards.
Des profiteurs retournant leur veste (un jour le Maréchal, le lendemain De Gaulle), faisant du beurre bien gras sur les pauvres clients.
Durant dix années de vaches maigres, eux, s'enrichissent vaillamment , sentant le vent tourner, font de la délation, s'imposent au marché noir, filoutent tout ce qu'ils peuvent. Bref, vous l'aurez compris , des raclures de première classe!
Et à côté d'eux, il y a Léon, le jeune soldat honnête. Voisin de quartier un peu naïf et droit dans ses bottes. A celui-là, on lui souhaite tout le bonheur.
Mais si tout marchait comme sur des roulettes, il n'y aurait pas besoin d'écrire un roman, hein!
Les Poissonnard ont la conscience tranquille des "héros de guerre" (flûte alors, j'avais vraiment envie qu'ils se repentent et perdent tous leurs lingots d'or) tandis que Léon galère et perd un peu plus d'assurance chaque jour.
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Un roman que je recommande à tous ceux qui aimeraient se délecter d'une tranche de noirceur d'âme. On notera quand même le courage qu'il a fallu à l'auteur pour oser le publier aussi proche de la Libération (les langues allaient bon train).
Quels beaux portraits d'ordure humaine quand même! (la distanciation du narrateur permet les situations grotesques et ainsi se placer en tant qu'observateur privilégié).
Ca choque, c'est cru, c'est immonde, mais alors c'est bon comme du bon beurre !!!
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PS: je m'en vais visionner pour la énième fois le téléfilm éponyme d'Edouard Molinaro
Au temps d’Henri II, un aristocrate qui a accumulé une jolie fortune en récupérant les dots de ses épouses successives mortes prématurément, rencontre une belle courtisane au charme de laquelle il ne peut résister… Un âne « bibliophore », c’est-à-dire porteur de centaines de livres, rencontre un singe écrivain qui lui déclare s’appeler François Arouet… Suite à un naufrage en Méditerranée, un dauphin recueille un singe, unique survivant d’un équipage anglais… Socrate et Dupont discutent doctement de l’abolition de la peine de mort et ne sont d’accord sur rien… Le président d’un petit état des rives du Danube vient plaider la cause de son pays devant une commission qui ne comprend pas bien ce que peut bien signifier un « socialisme à visage humain »…
« Les perles et les cochons » est un recueil de 39 courts textes de styles divers et variés, tous marqués de l’humour particulier de Jean Dutourd. On y trouve des fables de Jean de La Fontaine remises au goût du jour, c’est-à-dire nettement plus noires et plus pessimistes que les originales (le chêne et le roseau, le lion et le rat et bien d’autres encore comme cette version du loup et l’agneau qui est un petit chef-d’œuvre à elle toute seule), quelques contes bien sombres comme celui de Barbe-bleue ou celui de la Belle et la Bête, et des mythes comme celui de Sisyphe ou de Promethée. L’ensemble est un vrai régal de lecture qui donne à réfléchir, car en plus d’une plume aussi élégante que flamboyante, le lecteur y trouve une grande finesse d’analyse et une intelligence remarquable. Lisez Dutourd.
C’est une étrange manie que celle de vouloir changer le mode de scrutin à chaque fois que ça arrange ! « La proportionnelle est la planche de salut des incapables, des nullots, des gens qui, pendant les années qu’ils étaient au pouvoir n’ont fait que des stupidités, sans parler de ceux qui se sont mis un peu d’argent dans les poches », note l’auteur, assez peu satisfait des grandes avancées des années Mitterand… Sans parler de la manie de distribuer à tout-va des décorations à des étrangers, et particulièrement à des Américains que cela laisse relativement indifférent… Manie également de s’incruster au pouvoir, même après que le peuple vous a infligé un démenti sanglant… Paradoxe des commémorations du bicentenaire de la Révolution française, qui fait que Louis XVI et Marie-Antoinette, par leur martyr, en deviennent les figures dominantes…
« Le siècle des lumières éteintes » est un recueil de chroniques éditoriales parues dans France-Soir entre 1992 et 1999. L’académicien Dutourd y disposait en première page d’une tribune qui lui permettait, chaque semaine, de donner son avis sur un fait de société, une tendance ou n’importe quel événement politique du moment. Il y faisait preuve d’une telle intelligence, d’une telle clairvoyance, d’un tel esprit et d’un tel humour, que le jour de sa parution, le samedi, le journal enregistrait ses meilleures ventes. Il en fut pourtant éjecté fort inélégamment, après plus de trente années de bons et loyaux services et en fut très chagriné comme il le raconte en introduction et en conclusion. Relire ces articles peut sembler paradoxal et sans grand intérêt. Même si ces vieilles « actualités » sont devenues du passé et presque de l’histoire, le style est tellement bon, l’esprit tellement affuté et la plume tellement élégante que cela reste encore un plaisir de fin gourmet.
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