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Le labyrinthe est un symbole universel récurrent au fil des siècles. Son image est reproduite dans tous les arts : plastiques, décoratifs, littérature, poésie, architecture, sculpture…et le paysagisme que l’on appelait auparavant l’art des jardins. Pourquoi un tel engouement ?
Le rapport entre nature et culture, le naturel et le construit (p 212) reflète notre conception de l’univers tel que nous l’envisageons, à notre échelle. Il détermine notre façon de penser, rêver, agir. La forme labyrinthique dévoile une angoisse ou une interrogation, une épreuve ou un jeu, une façon de transcender physiquement les méandres de notre esprit curieux. Cette forme, un moment démodée, semble éternellement renaître de ses cendres, tel le phénix qui jamais ne meurt.
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Commençons par le titre : "Le jardin, notre double".
Cet ouvrage collectif (articles, fragments littéraires et texte inédit) sur le thème abordé montre l'étendue des attentes humaines vis à vis de la nature et du jardin en particulier ainsi que ce que nous investissons de nous-même dans cette relation, plus ou moins réciproque, selon chacun et selon les époques. Le jardin est en effet comme un double qui nous renvoie interrogations et réponses.
Continuons par le sous-titre : "Sagesse et déraison".
De tous temps les humains ont envisagé la nature (« le Littré ne comprend pas moins de vingt-neuf sens différents du terme « nature » », p 242) comme une alliée ou une ennemie. Une manne pour (sur)vivre, et un danger dont l’imprévisibilité reste à contrôler.
Ce n’était qu’un premier stade. Depuis, la raison se niche aussi ailleurs que dans la subsistance et le péril s’est multiplié. L’un prenant le pas sur l’autre et inversement, les relations se sont complexifiées jusqu’à aujourd’hui où nous devons repenser plus qu’une cohabitation nécessaire mais une alliance durable.
Et le clin d’œil d’Apollon sur les fesses de Venus (ou qui que représentent les deux statues placées de manière si éloquente dans le jardin, sur la couverture du présent ouvrage), n’est plus simplement une affaire de plaisir, mais de perpétuation de l’espèce. Retour à la case départ !
Ce faisant, l’évolution du jardin dans la conscience humaine a laissé des traces positives qui en pallieront (peut-être, avec espoir ?) les excès. De ce fait, il ne s’agit pas d’un rapport cyclique mais, comme celui des saisons au jardin, d’une forme hélicoïdale, une spirale qui avance sans jamais revenir complètement sur elle-même et qui intégrera le passé dans sa marche vers l'avenir.
Le « jardin virtuel », le « jardin planétaire » sont autant d’expressions pour un XXIe siècle qui sera jardinier ou ne sera pas, selon une formule calquée sur celle de Malraux et qui se dégage de l’ensemble de ce recueil.
anne.vacquant.free.fr/av/
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