"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si le jardin enchante, le labyrinthe captive ; tous deux traduisent notre rapport à l'univers. Déclinée d'Homère à Borgès, l'image du labyrinthe dénote l'harmonie du cosmos, les errances de la vie comme les circonvolutions de la pensée. Le jardin, quant à lui, " est la plus petite parcelle du monde et puis c'est la totalité du monde ", rappelle Foucault, un enclos dans lequel, et par lequel, une mise en ordre se déploie, de la nature tout entière. Ce sont les liens noués entre ces deux formes spatiales et symboliques que cet ouvrage explore. Quels rôles les labyrinthes ont-ils historiquement joué dans la conception et l'expérience des jardins ? En quoi certains d'entre eux fonctionnent-ils comme des dédales ? Quels sont les enjeux multiples qui sous-tendent la double assimilation du jardin et du labyrinthe au monde, support tant d'archétypes collectifs que d'aspirations personnelles ? A partir de ces questions, les auteurs, qui proviennent d'horizons différents - histoire de l'art et des jardins, philosophes, création littéraire et artistique - contribuent à éclairer les continuités et les ruptures de cette association profondément signifiante et à expliquer la fascination qu'elle a exercée sur la culture occidentale. Depuis sa première apogée, de la Renaissance aux Lumières, jusqu'à sa résurgence récente et ses manifestations les plus contemporaines, se dévoilent les avatars complexes d'un imaginaire singulièrement fertile.
Le labyrinthe est un symbole universel récurrent au fil des siècles. Son image est reproduite dans tous les arts : plastiques, décoratifs, littérature, poésie, architecture, sculpture…et le paysagisme que l’on appelait auparavant l’art des jardins. Pourquoi un tel engouement ?
Le rapport entre nature et culture, le naturel et le construit (p 212) reflète notre conception de l’univers tel que nous l’envisageons, à notre échelle. Il détermine notre façon de penser, rêver, agir. La forme labyrinthique dévoile une angoisse ou une interrogation, une épreuve ou un jeu, une façon de transcender physiquement les méandres de notre esprit curieux. Cette forme, un moment démodée, semble éternellement renaître de ses cendres, tel le phénix qui jamais ne meurt.
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