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Hemley Boum

Hemley Boum

Née au Cameroun, Hemley Boum possède une formation et un parcours professionnel qui la mènent tout droit à l'écriture. De l'anthropologie au commerce international et enrichie par une expérience intense de l'Afrique, elle cristallise dans ses romans urbanité, tradition et Histoire, saisies dans l...

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Née au Cameroun, Hemley Boum possède une formation et un parcours professionnel qui la mènent tout droit à l'écriture. De l'anthropologie au commerce international et enrichie par une expérience intense de l'Afrique, elle cristallise dans ses romans urbanité, tradition et Histoire, saisies dans le quotidien de relations familiales et amicales qui touchent tout un chacun. Elle donne à voir et à penser de l'intérieur une Afrique loin des poncifs.

Avis sur cet auteur (15)

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    Couverture du livre « Le rêve du pêcheur » de Hemley Boum aux éditions Gallimard

    catherine a sur Le rêve du pêcheur de Hemley Boum

    Hasard de mes lectures, voici une deuxième lecture avec, comme personnage principal, un pêcheur et l'évolution de sa profession et de la région décrite.
    J'ai lu récemment le premier tome de "sur les côtes de Terre Neuve - Sylvanus" de Donna Morissey et Sylvanus est pêcheur traditionnel qui va...
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    Hasard de mes lectures, voici une deuxième lecture avec, comme personnage principal, un pêcheur et l'évolution de sa profession et de la région décrite.
    J'ai lu récemment le premier tome de "sur les côtes de Terre Neuve - Sylvanus" de Donna Morissey et Sylvanus est pêcheur traditionnel qui va faire face à l'évolution de sa profession. Des bateaux frigo industriels vont modifier le métier et le territoire.
    Dans "le rêve du pécheur" nous sommes sur les côtes du Cameroun et l'un des personnages va subir lui aussi les changements; Dans ce livre, c'est l'arrivée d'une société forestière qui va modifier la vie et les métiers des habitants.
    L'auteure va nous narrer la vie de Zack, qui vit en France et la vie de son grand père, pêcheur traditionnel, qui a disparu en mer.
    Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets. Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu’il s’est construite prend l’eau de toutes parts...
    À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d’un autre avenir pour les siens…
    Ce texte est un bel hommage aux êtres, à ceux qui restent, à ceux qui s'exilent, à ceux qui reviennent. Même si nous voulons oublier, effacer, les liens entre générations persistent, des liens de transmission existent malgré les distances, les oublis, les dénis.
    J'ai beaucoup aimé ce texte et les différents portraits, les différentes situations vécues. L'auteure parle d'héritage, de résilience. Elle parle aussi très bien des changements sur certains territoires, sur des traditions qui tentent de persister, de soit-disantes modernités qui transforment des régions et des traditions de vie.
    Je vais continuer ma découverte des textes de cette auteure.

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    Couverture du livre « Le rêve du pêcheur » de Hemley Boum aux éditions Gallimard

    ddannso sur Le rêve du pêcheur de Hemley Boum

    Je ne lis pas beaucoup de livres d'écrivains africains, C'est un continent, surtout l'Afrique noire, que je connais très peu. Alors qui rêver de mieux pour m'accompagner dans cette lecture que notre spécialiste, Francine connue comme afriqueah, et dont la critique publiée il y a peu d'un livre...
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    Je ne lis pas beaucoup de livres d'écrivains africains, C'est un continent, surtout l'Afrique noire, que je connais très peu. Alors qui rêver de mieux pour m'accompagner dans cette lecture que notre spécialiste, Francine connue comme afriqueah, et dont la critique publiée il y a peu d'un livre précédent de l'autrice Les maquisards m'avait alléchée.

    C'est un livre qui m'a emportée, envoutée. Un livre très riche où l'autrice à travers les différentes générations d'une même famille aborde beaucoup de thèmes, tous passionnants.

    Le livre débute sur une plage, à l'endroit où le fleuve se jette dans la mer, un endroit privilégié, où la vie même si elle n'est pas facile semble heureuse. Les hommes sont pêcheurs, les femmes cultivent la terre, les enfants jouent. Mais ce bel équilibre est rompu un jour par l'arrivée d'une coopérative qui va gérer le marché du poisson et insidieusement en les poussant à s'endetter pour des biens dont ils s'étaient toujours passés, introduisant des chalutiers modernes, va ruiner les pêcheurs juste armés de leurs pirogues traditionnelles. Pour Zacharias, cette possibilité d'acheter cette moto, ce four, ces chaussures pour sa femme, ces bonbons et jouets pour ses filles, était une revanche sur l'échec de ces études, Il est pêcheur par défaut. Ce n'est pas ce dont il avait rêvé. Il ne voit pas le piège qui se referme sur lui. Yalana sa femme en est plus consciente que lui :
    « — Tu me dis que tu achètes toutes ces choses en vendant du poisson que tu n'as pas encore pêché ? Elle exprima spontanément son incrédulité, mais ne poursuivit pas la conversation. Zacharias se raidit, son visage se ferma. »

    En parallèle on suit la vie de Zach. Il est le petit fils de Zacharias, mais ne le sait pas. Sa mère ne lui a jamais parlé de sa famille. Il ne sait pas d'où il vient. Il ne connaît pas le dialecte de sa famille. Il est seul avec sa mère qui vend son corps pour vivre et boit la plus grande partie de ce qu'elle gagne. Alors un jour, après une histoire qui se termine mal, Zach s'envole pour la France et tourne le dos à son passé :
    « À cette étape de ma vie, j'étais persuadé que l'on pouvait se soustraire à ses souvenirs, s'absoudre de ses fautes simplement en se dissociant de celui que l'on était au moment de les commettre. Je pensais qu'il suffisait de décider d'être heureux et d'aller de l'avant pour que le passé disparaisse comme par magie et que la vie redevienne une page vierge. Je suppose que quelque part en enfer, le diable rit encore de ma naïveté. »
    Il faudra quelques évènements pour le ramener en Afrique, et se retrouver, comprendre qui il est et sauver son présent.

    L'autrice entremêle les deux histoires, racontant à la fois pour chacune d'entre elles les enfances et la vie adulte des membres de la famille. Cette famille qui va connaitre bien des déchirures, où les non-dits tuent peu à peu la communication, où les mots ne sont pas là pour essayer de se comprendre :
    « de même n'étaient-ils pas coutumiers de longues conversations intimes. Leur histoire n'était pas faite de paroles mais de disponibilité l'un envers l'autre, elle se traduisait dans la routine concrète d'un quotidien heureux. Pour mettre les mots sur leur malaise, il leur aurait fallu une expérience qu'ils n'avaient pas. »
    Les hommes sombrent souvent, les femmes sont fortes, elles n'ont souvent pas le choix, ce sont elles qui maintiennent tant bien que mal la famille en vie, même si elles aussi commettent des erreurs.

    J'ai aussi aimé la partie qui se passe en France, où l'autrice décrit avec beaucoup de justesse le comportement de Zach, qui évite de faire des vagues, qui fait tout pour se fondre dans la masse, qui préfère ignorer quelquefois le racisme, souvent au moins une certaine condescendance dont il est victime. Zach qui deviendra psychologue clinicien auprès d'enfants pour les sauver, à défaut de se sauver lui-même, jusqu'au jour où sa propre histoire viendra s'immiscer dans le cas d'un de ses patients, pour hélas lui faire prendre de mauvaises décisions.

    Tout dans ce livre est d'une incroyable justesse, la description de la vie en France de Zach, les cicatrices laissées par la vie qui passe, le sentiment d'échec qui peut ronger un homme et l'amener aux pires erreurs, la difficulté des relations entre mari et femme, entre mère et fille, ou mère et fils quand la vision de la vie devient différente, mais aussi la force de ces relations qui au-delà des erreurs, au-delà des errances permettront aux personnages de se réconcilier. L'autrice mêle adroitement passé et présent, croyances locales et modernité, France et Afrique. Elle dresse de beaux portraits, des personnages qui m'ont tous touchée et auxquels elle porte une tendresse que l'on sent dans chacune de ses pages.

    Et le tout raconté dans une écriture splendide, poétique, aux mots qui sonnent juste, qui savent exprimer par des tournures magnifiques les sentiments et les expériences complexes que vivent les personnages. Une lecture bouleversante.

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    Couverture du livre « Le rêve du pêcheur » de Hemley Boum aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur Le rêve du pêcheur de Hemley Boum

    Calmes de part et d’autre de l’embouchure, c’est pourtant dans le fracas que les eaux foncées du fleuve Ntem rencontrent celles plus claires de l’Atlantique. A l’image de cette confluence tumultueuse, depuis le village de pêcheurs de Campo jusqu’à Paris et les traumas de l’exil, la romancière...
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    Calmes de part et d’autre de l’embouchure, c’est pourtant dans le fracas que les eaux foncées du fleuve Ntem rencontrent celles plus claires de l’Atlantique. A l’image de cette confluence tumultueuse, depuis le village de pêcheurs de Campo jusqu’à Paris et les traumas de l’exil, la romancière camerounaise Hemley Boum raconte le parcours sur plusieurs générations d’une famille de son pays et, à travers elle, les rapports historiques entre la France et l’Afrique.

    Ils s’appellent tous deux Zacharias, l’un le grand-père, l’autre le petit-fils, mais ils ne se connaissent pas. Lorsque le récit s’ouvre, le premier est pêcheur à Combo et coule des jours paisibles entre sa femme Yalana et leurs deux petites filles. Il n’a pas encore succombé aux nouveaux rêves – moto, radio, frigo… – qui vont bientôt surgir à crédit dans le sillage d’une société forestière étrangère, d’une coopérative, puis d’une compagnie de chalutiers. Le chapitre suivant nous montre le second, Zack, en proie quelque trente ans plus tard à une crise d’angoisse sur un trottoir de Paris. Etabli en France où il est devenu psychologue, il a tiré un trait, croit-il, sur le passé et son enfance dans l’un des quartiers les plus misérables de Yaoundé, là où sa mère, en rupture avec sa famille, l’élevait seule en se prostituant. Que s’est-il passé entre les deux époques ? C’est ce que, entre Combo, Yaoundé et Paris sur un intervalle d’un demi-siècle, la narration va peu à peu restituer, retraçant, d’un inconscient familial à un inconscient collectif, à mesure que le « je » de Zack renoue avec la troisième personne des récits familiaux, une géographie autant intime qu’universelle des relations franco-africaines.

    « Ma vie était une étoffe fragile retenue comme par une multitude de nœuds. Si j’en défaisais un, le reste partirait en lambeaux ». Parti sans se retourner pour oublier un passé se résumant à ses yeux à la déchéance misérable et solitaire de sa mère et à l’unique perspective de la délinquance et de la violence, Zack qui ne connaît pas l’histoire des siens, privés d’ancrage après l’arrachement à leur culture ancestrale, a hérité de blessures qui, ignorées, l’empêchent d’autant plus de se bâtir un avenir. « J’essayais de devenir quelqu’un d’autre mais je ne savais pas qui, ni comment faire. » Désespéré de se conformer jusqu’à se renier et se rendre invisible, refusant d’admettre jusqu’aux discriminations subies par refus du racisme, le jeune homme va devoir se réapproprier le passé pour se construire une identité et dépasser les traumatismes du déracinement et de l’exil.

    De la solidarité villageoise dans la tradition africaine au mercantilisme occidental, Hemley Boum montre l’aliénation d’une Afrique amenée sans transition à renier ses valeurs culturelles pour se conformer à un modèle dit « supérieur », menant en réalité les personnages à la ruine, l’humiliation et la perte d’identité. Pour penser l’avenir, l’Afrique doit d’abord se réconcilier avec elle-même. Voilà toute la portée de ce roman aussi didactique qu’attachant qui, au fil d’une plume fluide, précise et profonde, jamais manichéenne, prête superbement la puissance d’évocation et l’émotion de la fiction à une voix désormais l’une des plus percutantes de la littérature camerounaise. Coup de coeur.

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    Couverture du livre « Le rêve du pêcheur » de Hemley Boum aux éditions Gallimard

    yves MONTMARTIN sur Le rêve du pêcheur de Hemley Boum

    Au Cameroun, Zacharias est pêcheur comme son père et tous les hommes de sa famille. Dorothée sa fille, s'est perdue, elle s'est enfuie, elle est devenue alcoolique et se prostitue, son corps est sa seule monnaie d'échange pour survivre et élever son fils.

    Hemley Boum nous raconte les...
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    Au Cameroun, Zacharias est pêcheur comme son père et tous les hommes de sa famille. Dorothée sa fille, s'est perdue, elle s'est enfuie, elle est devenue alcoolique et se prostitue, son corps est sa seule monnaie d'échange pour survivre et élever son fils.

    Hemley Boum nous raconte les destinées d'une famille camerounaise sur trois générations. Récit d'un déracinement, de la perte des cultures ancestrales, de la recherche de son identité sur fond de colonialisme et de racisme latent. Ce récit décrit la fragilité des hommes face à la force des femmes. D'une génération à l'autre, d'un continent à l'autre un roman d'amitié et d'amour. Lorsque le récit quitte les rives où le fleuve épouse l'océan, il perd de son intensité et de sa poésie. Heureusement Zack revient sur la terre de ses ancêtres pour un final éblouissant, où s'expriment Mbombo Yala, Mama Do' et Nelly, les voix de toutes ces femmes et de leur amour inconditionnel pour leurs enfants. Une fois de plus, je suis tombé sous le charme de la plume d'un auteur africain.

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