Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Harald Gilbers

Harald Gilbers
Après des études de lettres anglaises et d'histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d'un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich. Dès la parution de son premier roman, Germania, Harald Gilbers a reçu l'un des plus pr... Voir plus
Après des études de lettres anglaises et d'histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d'un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich. Dès la parution de son premier roman, Germania, Harald Gilbers a reçu l'un des plus prestigieux prix de littérature policière, le prix Friedrich Glauser. Il travaille actuellement à son troisième roman, toujours autour du même personnage principal, l'ancien commissaire Richard Oppenheimer.

Avis sur cet auteur (10)

  • add_box
    Couverture du livre « Les exfiltrés de Berlin » de Harald Gilbers aux éditions Calmann-levy

    Christelle Point sur Les exfiltrés de Berlin de Harald Gilbers

    Berlin 1947, dans une capitale plus divisée que jamais, affamée et en proie à une insécurité endémique, le commissaire Oppenheimer (qui a réintégré la Kripo) est chargé d'enquêter sur la mort d'un simple cambrioleur. Son collègue Billhardt quant à lui, doit élucider la mort d'un petit...
    Voir plus

    Berlin 1947, dans une capitale plus divisée que jamais, affamée et en proie à une insécurité endémique, le commissaire Oppenheimer (qui a réintégré la Kripo) est chargé d'enquêter sur la mort d'un simple cambrioleur. Son collègue Billhardt quant à lui, doit élucider la mort d'un petit pickpocket. En apparence, ces deux enquêtes banales n'ont rien en commun, en apparence seulement. Car il apparait assez vite aux deux enquêteurs que les deux petites affaires sont liées à un plus grosse, beaucoup plus grosse, qui met en jeu la diplomatie et l'équilibre des forces dans la future guerre froide qui se profile déjà.
    Retour aux affaires pour le commissaire Oppenheimer, dans l'avant dernier (à ce jour) tome de ses aventures berlinoises. Harald Guilbers continue d'explorer le petit monde du Berlin de l'immédiat après-guerre. Berlin est, depuis le premier tome, un des personnages de cette saga. Dans "Les Exfiltrés de Berlin", la capitale du Reich de 1947 est encore en grande partie en ruine, les berlinois ont encore beaucoup de restrictions, ils mangent des succédanés de ceci, boivent des ersatz de cela, la vie n'est pas drôle pour les vaincus. Et puis la séparation de la ville en deux parties, même si elle n'est pas encore effective, se dessine déjà clairement et l'avenir s'annonce des plus sombre. L'intrigue de cette nouvelle enquête consiste en une toute petite affaire qui commence de façon très banale pour se terminer comme cela a souvent été le cas dans les méandres de la Grande Histoire. Ici, il est question de la fuite des anciens nazis vers l'Amérique Latine, de la complicité de la Suisse et du Vatican dans ces vilaines affaires d'exfiltrations, mais aussi des services secrets américains qui lorgnent vers les anciens scientifiques nazis dans l'optique de voler leurs compétences pour la future Guerre Froide. Au milieu de tout cela, Oppenheimer enquête, interroge, suspecte et confond, comme le bon policier consciencieux qu'il est. Cette fois encore, il va perdre des choses au passage, des amis, des illusions, et aussi quelques petits scrupules. Petite surprise, cette enquête est l'occasion de retrouver un ancien personnage que l'on avait presque oublié. Un ancien personnage dont je n'aurais pas parié qu'il survivrait à la défaite du Reich ! Toujours aussi ambigu et insaisissable, on est étonné de son retour surprise, mais pas tellement par ce qu'il est devenu : une anguille reste une anguille ! L'intrigue est agréable à suivre et on ne perd pas le fil, même si je reconnais qu'elle n'est pas aussi passionnante que certaines qui l'ont précédées. Ce 5ème opus ronronne quelque peu au regard des trois premiers tomes, plein de bruits de fureur et de dangers. Mais les romans de Guilbers sont toujours très documentés, instructifs et historiquement pertinents, cette plongée dans le Berlin détruit de 1947 est une plongée dans le grande Histoire, celle d'une Allemagne qui a mis du temps à se dénazifier en profondeur.

  • add_box
    Couverture du livre « La vengeance des cendres » de Harald Gilbers aux éditions Calmann-levy

    Christelle Point sur La vengeance des cendres de Harald Gilbers

    Berlin décembre 1946, la ville est en ruine, divisées en secteurs qui cohabitent plus ou moins bien, les Berlinois sont affamés et frigorifiés. C’est dans ce contexte que Richard Oppenheimer va devoir reprendre du service : sollicité une fois de plus par un gradé soviétique pour faire innocenter...
    Voir plus

    Berlin décembre 1946, la ville est en ruine, divisées en secteurs qui cohabitent plus ou moins bien, les Berlinois sont affamés et frigorifiés. C’est dans ce contexte que Richard Oppenheimer va devoir reprendre du service : sollicité une fois de plus par un gradé soviétique pour faire innocenter un camarade qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, l’ancien commissaire retrouve ses vieux réflexes pour élucider une série de meurtres étranges. En effet, depuis quelque temps, des hommes sont retrouvés nus dans les ruines de la ville, le corps couvert de nom recopié sur leur corps à l’encre indélébile. Le plus étrange est qu’à chaque fois ce sont eux-même qui ont patiemment recouvert leur corps de leur écriture. Qui sont-ils ? Et que signifient tous ces noms inconnus?
    Quatrième tome des aventures policières de Richard Oppenheimer, « La Vengeance des Cendres » prends place dans le Berlin de décembre 1946, une ville détruite, divisée, affamée et en plus de tout, totalement frigorifiée. Le roman prend longuement, et à maintes reprises, le temps d’expliquer tout ce contexte. C’est d’ailleurs une constance dans cette saga « Oppenheimer », et c’est une chose que j’apprécie particulièrement : Harald Gilbers profite de ses romans pour nous en apprendre beaucoup sur l’Allemagne de la fin de la Guerre et de l’immédiat après-guerre, il n’hésite jamais à faire de courtes et fréquentes digressions pour expliquer telle ou telle question, et moi je suis toujours heureuse d’apprendre des choses. J’ai trouvé cette intrigue policière plus claire et plus lisible que la précédente, moins politique aussi. Les rivalités entre Est et Ouest semblent un peu atténuée dans ce tome, certainement pour mieux rebondir par la suite. Ici, il est question de morts en série sur fond de vengeance. On se laisse emmener tout doucement dans une intrigue simple, dont on devine assez vite les grandes lignes tout en se laissant un peu surprendre par les détails. Il y a même un petit rebondissement à la fin, que j’avais un tout petit peu deviné mais qui est malgré tout assez bien amené. Voilà un tome qui regarde davantage vers le passé, vers les affres du nazisme plutôt que vers l’avenir vers la future Guerre Froide (voir tome précédent). C’est toujours un plaisir de retrouver Richard Oppenheimer et sa femme Lisa, le truculente Hilde et puis cette fois-ci une poignée de nouveaux personnages comme le petit Théo. Ce gamin des rue, qui a eu la mauvaise idée de lâcher la main de sa mère dans le chaos d’une gare, se retrouve à survivre tel un enfant sauvage dans les ruines de Berlin. Il symbolise à lui seul le désarroi d’une population allemande défaite qui n’a pas finit de payer l’addition d’un nazisme que, quoi qu’on en dise en 1946, elle a porté démocratiquement au pouvoir. Ce 4ème tome est, à mes yeux, meilleur, plus clair et agréable à suivre que le précédent et donne très envie de continuer la saga.

  • add_box
    Couverture du livre « Derniers jours à Berlin » de Harald Gilbers aux éditions Calmann-levy

    Christelle Point sur Derniers jours à Berlin de Harald Gilbers

    Avril 1945, Berlin va tomber, les russes arrivent et rien ni personne ne les arrêtera. Ils sont précédés de rumeurs terrifiantes, qui font particulièrement peur aux femmes allemandes. Oppenheimer et sa femme Lisa sont terrés dans la cave d’une brasserie, ils ne peuvent quasiment plus sortir, ils...
    Voir plus

    Avril 1945, Berlin va tomber, les russes arrivent et rien ni personne ne les arrêtera. Ils sont précédés de rumeurs terrifiantes, qui font particulièrement peur aux femmes allemandes. Oppenheimer et sa femme Lisa sont terrés dans la cave d’une brasserie, ils ne peuvent quasiment plus sortir, ils n’ont pas grand-chose à boire et peu de choses à manger. C’est le chaos à l’extérieur et la seule chose qu’ils attendent, c’est la capitulation de l’Allemagne. Ils vont temporairement avoir un compagnon d’infortune, un allemand qui trimballe partout une valise. L’arrivée des soviétiques est imminente, et le colocataire est assassiné lors d’une sortie hasardeuse par un soldat déserteur. Voilà Richard et Lisa en possession d’une valise fermée et ils sont très loin d’imaginer que l’avenir du monde dépend de ce qui est caché à l’intérieur.
    Le troisième volet des aventures de Richard Oppenheimer, « Derniers Jours à Berlin » prends directement la suite du tome précédent « Les fils d’Odin ». Le récit reprends pile où l’intrigue avait laissé Richard et Lisa (sans abris, sans ressources, sans rien), et leur amie Hilde (dans une prison du Reich, sur le point d’être exécutée). C’est une saga à impérativement lire dans l’ordre et sans laisser top de temps entre les livres. Toute la première partie du récit de ce troisième volet n’est en définitive qu’une sorte de roman survivaliste. Pendant toute cette première partie, il n’est question pour les personnages principaux de survivre, la véritable intrigue « policière » ne pourra débuter que lorsque les soviétiques auront envahis Berlin. A ce moment là le couple est séparé, Oppenheimer est embarqué par un colonel russe et Lisa est violée par un soldat déserteur de l’Armée Rouge. Le sort de tout le reste du roman est déterminé par ces quelques chapitres, qui interviennent au bout d’un tiers du livre environ. Au centre de cette intrigue, une mystérieuse valise tombée aux mains du violeur de Lisa, et comme tout le monde veut absolument cette valise, et qu’Oppenheimer veut venger le viol de sa femme, cela embarque l’ancien commissaire de la police de Berlin dans une traque sans merci. Naviguant entre les soviétiques et les alliés (qui ne sont plus très loin de la ville), Oppenheimer ne cherche qu’à se venger, il ne mesure pas ce qui se joue avec cette fameuse valise. Chaque chapitre débute par un compte à rebours qui compte les jours jusqu’à la fin de la Guerre, et le livre se termine avec le compte à rebours, donc en aout 1945. Même si l’intrigue est complexe, même si, lorsque les soviétiques débarquent, le nombre des protagonistes augmentent subitement, on réussi à garder le fil de l’intrigue sans trop de difficultés. Harald Guilbert ne dépeint pas l’Armée Rouge comme un ensemble monolithique de soldats assoiffés de vodka et de viols, comme cela a souvent été fait. C’est une réalité historique et évidemment un bon nombre des personnages russes se comportent ainsi. Mais pas tout, il y a chez ces russes des communistes convaincus, des ukrainiens réfractaires au pouvoir de Moscou, des pauvres types surtout intéressés par faire du marché noir, des petits gars qui tombe naïvement amoureux de jolies allemandes et n’ont aucune envie de les violenter (et qui peuvent même chercher à les protéger), des gradés qui essaient d’empêcher les exactions, d’autres qui les couvrent sans y accorder de l’importance, etc… Oppenheimer, encore plus que dans les deux tomes précédents, se retrouve par hasard au croisement de son histoire personnelle et de la Grande Histoire. Il ne le sait pas, il ne s’en rendra réellement compte que dans l’épilogue du livre, mais le petit commissaire juif de Berlin dévasté, en cherchant le violeur de son épouse, est devenu un pion dans l’ébauche d’une nouvelle guerre qui se profile, la Guerre Froide. Berlin n’est pas encore totalement libéré qu’elle a déjà commencé. « Derniers Jours à Berlin » est le roman charnière entre deux guerres, celle qui se termine, celle qui a déjà commencé.

  • add_box
    Couverture du livre « Les fils d'Odin » de Harald Gilbers aux éditions 10/18

    Christelle Point sur Les fils d'Odin de Harald Gilbers

    Berlin, janvier 1945, le Reich « qui devait durer mille ans » est à l’agonie. Les bombardements alliés sont quasi quotidiens et terriblement destructeurs, les troupes russes avancent et rien ne semble être en capacité de les arrêter. Devinant une fin désormais inéluctable, le pouvoir hitlérien...
    Voir plus

    Berlin, janvier 1945, le Reich « qui devait durer mille ans » est à l’agonie. Les bombardements alliés sont quasi quotidiens et terriblement destructeurs, les troupes russes avancent et rien ne semble être en capacité de les arrêter. Devinant une fin désormais inéluctable, le pouvoir hitlérien semble vouloir emporter le peuple allemand avec lui dans le néant, ses tribunaux condamnent à mort à tour de bras, pour un petit délit de rien, pour une simple parole. C’est pour la mort de son mari qu’Hilde, la grande amie d’Oppenheimer, est incarcérée et va être jugée et sûrement condamnée puis exécutée. Son mari, un médecin SS, avait préparé sa fuite vers l’Ouest et emportant les résultats macabres des expériences innommables qu’il a conduit en camp de concentration. Hilde le détestait, mais elle ne l’a pas tué. Oppenheimer, qui a changé de nom et vit plus ou moins clandestinement, va tout mettre en œuvre pour prouver l’innocence de son amie. Mais cela suffirait-il à la sauver face à une justice aux ordres du parti nazi ?
    Deuxième volet des aventures de Richard Oppenheimer, « Les Fils d’Odin » prend la suite quasi immédiate de « Germania ». Même s’il n’est pas absolument indispensable d’avoir lu le premier tome pour s’attaquer à ce roman, c’est quand même préférable car sinon comment comprendre qui est Oppenheimer, pourquoi vit-il sous un nom d’emprunt et séparé de son épouse Lisa, pourquoi est-il si attaché à son amie Hilde et pourquoi connaît-il personnellement la pègre berlinoise ? Cette seconde enquête est bien plus personnelle pour Oppenheimer puisqu’il s’agit de trouver la preuve qu’Hilde n’a pas assassiné son mari. Et c’est un compte à rebours qui s’est enclenchée car la justice du Reich est désormais aussi expéditive qu’elle a toujours été exclusivement à charge. Hauser, le mari d’Hilde, était un médecin SS qui officiait en camps de concentration, pas besoin d’en dire davantage sur les exactions qu’il a commis. Nazi mais néanmoins déserteur, il fuit l’avancée des Russes ses précieux résultats sous le bras. Voilà par Harald Guilbert l’occasion de jeter une lumière crue sur deux aspects de l’Allemagne nazie, une très connue et une beaucoup moins. La première notion est celle du dévoiement de la médecine par des médecins nazis criminels, coupable d’expériences innommables dans les camps de concentration (Hauser symbolisant dans le roman tous les petits Mengele passés sous le radar de la dénazification). Sur ce point, rien de nouveau, ce genre de crimes étant aujourd’hui bien connu et documenté. En revanche, on connaît moins l’attrait des nazis pour l’occultisme et les cultes païens, et notamment pour des cultes scandinaves dont l’idéologie est parfaitement adaptée au nazisme et qui existent encore de nos jours, voire même qui ont encore pignon sur rue dans certains pays nordiques. Voilà qui éclaire d’un jour nouveau l’attitude d’une partie de la population scandinave pendant la Guerre. Le roman met en scène une secte, « Les Fils d’Odin », dont les préceptes vont presque au-delà du nazisme, ça laisse songeur… L’intrigue est bien menée, le rebondissement final m’a surprise, et la fin en forme de point d’interrogation (le roman se termine sans que toute l’intrigue ne soit dénouée) donne furieusement envie de continue la saga. Et puis il y a le contexte historique, au-delà même de l’intrigue : Berlin de janvier à mars 1945, Berlin terrassé par les bombes, Berlin dans laquelle les nazi(e)s dissertent sur les meilleures manières d’en finir, Berlin bruissant de rumeur affolées sur les combattants russes (dont bon nombres s’avéreront justifiées), Berlin qui agonise lentement être les deux fronts qui se rapprochent et le pouvoir aux abois qui veut emporter toute la population dans sa chute. En lisant ce roman, on voudrait compatir aux malheurs du peuple allemand, mais on a un peu de mal : les exactions, le tapis de bombes, ces allemands-là semblent les découvrir et aucun d’eux ne mentionne jamais le passé récent : l’examen de conscience n’est pas encore d’actualité. C’est le drame du peuple allemand : avoir amené Hitler au pouvoir démocratiquement, c’est être condamné à être assimilé à lui, et qu’importe si Oppenheimer et bon ombre des protagonistes du roman sont anti-nazis. Très bon deuxième tome, passionnant d’un point de vue historique et à l’intrigue bien charpenté « Les Fils d’Odin » est un polar historique fort recommandable.

Ils suivent Harald Gilbers

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !

Récemment sur lecteurs.com