"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Petit bouquin sympa de Gilles Vidal que ce Loin du réconfort.
Pas vraiment un polar, plutôt un roman noir, à peine plus qu'une nouvelle.
Franck, le narrateur, a eu l'heur ou le malheur de croiser le chemin d'Ivana une belle blonde venue de l'est.
Mais on comprend que leur histoire est maintenant finie et mal finie, les histoires d'amour finissent mal en général ; Franck est sur la route, on essaie de deviner vers quel destin.
[...] Ma rage est incommensurable, ma haine et mon désir de vengeance implacables.
De très courts chapitres s'enchainent, Franck raconte son road trip mais en profite pour sauter du coq à l'âne au gré des associations d'idées, nous dévoilant peu à peu son passé, sa personnalité, par petites touches impressionnistes.
[...] Je suis né l’année de Tchernobyl, le jour exact où la centrale a explosé, le vingt-six avril. C’est comme ça, je n’y peux rien. En fait, j’aurais plutôt voulu naître dans les années cinquante, faire partie de la génération baby-boom, tout comme mon père.
Cette construction est joliment réussie, un coup de pinceau par ici, un coup de brosse par là, notre regard se balade de gauche à droite.
La fin nous a semblé un peu moins bien maîtrisée et on regrette aussi quelques formules frappées un peu trop fort, une affection courante chez nos auteurs français :
[...] Alors que je rumine ces souvenirs comme un vieil édenté son morceau de biscotte, dehors il s'est mis à geler autant que dans le cour de Josef Mengele.
Pour celles et ceux qui aiment les histoires d'amour qui finissent mal en général.
Un roman policier qui débute de manière assez classique : l’auteur présente les personnages, plante le décor, utilise la technique de camper deux intrigues, aux antipodes l’une de l’autre pour finalement les recouper au fil du récit.
Le lecteur fait d’abord la connaissance d’Harry, californien aisé à la tête d’une startup qu’il a fondée quatre années auparavant et qu’il décide de quitter, lassitude, envie d’autre chose mais surtout il doit prendre connaissance du contenu d’une mystérieuse enveloppe qui va lui révéler la vérité sur son père biologique. Le passé refait surface et de fil en aiguille, Harry va partir enquêter en Pologne, patrie de son père biologique naguère assassiné. Il s’aperçoit très vite qu’il n’est pas le bienvenu à déterrer le passé.
De l’autre côté de l’atlantique, dans les Vosges, Paul, flic aux prises avec un divorce difficile, doit résoudre un meurtre mystérieux. Il fait accidentellement (au sens propre comme figuré) la connaissance d’Agathe dont le père n’est autre que l’homme assassiné. Le lecteur croise aussi le chemin de Jules, le père de Paul qui vit reclus en pleine nature, ne trouve plus l’inspiration pour écrire les romans qu’il écrivait jadis.
Bien entendu le passé et le présent des uns et des autres vont se croiser et je me suis surprise à émettre des suppositions, entraînée par le flot des révélations et le rythme des chapitres, vifs et bien articulés. Gilles VIDAL nous entraine au cœur de l’Europe après la chute du mur, perte de repères, sort des opposants, des agents doubles, passage du régime communiste à une économie de marché, le tout bien mixé avec l’intrigue.
Un polar à dévorer et un auteur à lire sans tarder, découvert grâce aux Editions Jasmin Noir.
Le roman est dans l’ensemble prenant et les idées sont intéressantes.
Ce que j’ai trouvé original c’est qu’il y a plusieurs enquêtes en même temps mais au final on se rend compte, à la fin du roman, que toutes sont liées ce qui n’est au départ, pas si évident que cela.
Les descriptions sont peut-être un peu sommaires selon moi. J’aurais apprécié avoir plus de descriptions concernant les scènes de crimes mais surtout les ressentis des personnages. Ces derniers ne sont pas assez mis en avant et finalement je ne suis pas arrivée à m’imaginer ce que pouvaient ressentir les protagonistes à des moments importants de l’histoire.
Pour ce qui est des physiques des protagonistes ils sont décrits mais comme il y a beaucoup de personnages au final j’ai oublié le physique de certains d’entre eux. Je pense que des petits rappels de temps en temps aurait été utiles.
Au début du roman j’ai eu beaucoup de mal avec les nombreux personnages mais aussi avec les changements de points de vue. En effet ces derniers sont assez rapides. L’auteur ne s’attarde pas et finalement l’histoire est plus un enchaînement de points de vue ce qui peut déranger.
Le fait que ceux-ci soient courts ne m’a pas permis de vraiment « partager » le quotidien des personnages… J’aurais vraiment apprécié qu’ils soient plus longs…
Je pense qu’il faut lire plusieurs chapitres pour se faire une réelle idée de l’histoire et du style d’écriture de Gilles Vidal. Le fait d’enchaîner les points de vue est assez déstabilisant au début mais j’ai trouvé que lorsque l’on est habitué l’histoire n’en est que plus prenante !
On peut ainsi vraiment se rendre compte de l’évolution des protagonistes.
Les chapitres sont assez courts ce qui permet d’arrêter la lecture quand on le souhaite.
La partie « enquête » de l’histoire n’est pas vraiment abordée. J’aurais aimé que Gilles Vidal évoque aussi les métiers un peu moins connus d’une enquête policière et ne se limite pas aux enquêteurs. Le métier de ces derniers n’est d’ailleurs pas totalement mis en avant. Selon moi, l’auteur n’a peut-être pas fait assez de recherches pour pouvoir combler les manques du roman… ce qui est un peu frustrant.
Certaines situations ne sont pas totalement expliquées et je suis un peu restée sur ma faim… J’aurais bien voulu que l’auteur termine complètement l’enquête.
La fin est surprenante. Personnellement je ne m’attendais pas à lire ce genre d’épilogue. C’est donc une bonne surprise et surtout une fin digne d’un roman policier.
En résumé, même si certaines choses m’ont un peu perturbée et dérangée l’histoire est tout de même intéressante.
http://fais-moi-peur.blogspot.fr/2016/09/affaire-n230-le-sang-des-morts-de.html
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