"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quel challenge et quelle tâche immense que se lancer dans une vulgarisation de La Divine Comédie de Dante ! Le pari des frères Brizzi est osé et réussi, j’ai vraiment apprécié cette lecture.
Dante, aidé du poète Virgile, se lance dans un voyage périlleux pour retrouver au Paradis Béatrice, l’amour de sa vie. Ce voyage va leur faire traverser les neuf cercles de l’Enfer et rencontrer des créatures effroyables.
Comme le disent très bien Paul et Gaëtan Brizzi dans leur introduction, cet ouvrage est à la fois livre illustré et bande dessinée. Les illustrations sont en noir et blanc et traitées presque comme des gravures. Les dessins sont de grande taille, tout comme le format du livre, ce qui met bien en valeur les planches et ce qui rend la lecture facile et agréable.
Un très bel ouvrage pour les amoureux de la beauté et de la poésie !
Accablés par la chaleur sur le chemin du retour, l'aubergiste et sa femme font halte dans le petit cimetière pour se rafraîchir.
Quelle n'est pas leur surprise de tomber sur la tombe de Don Alonzo Quijano.
Attiré par leur hilarité, le bon vieux curé se courrouce et leur narre l'épopée de celui qui fut Don Quichotte de la Manche, pourfendeur de dragons et chevalier au grand cœur... Au moins en esprit.
L'œuvre de Cervantès étant un pilier de la littérature classique, il était évident que les jumeaux Brizzi allaient en attaquer l'ascension.
Si dans leur vision de Dante ils avaient conservé la gravité du trait propice au respect du à l'œuvre, il lâchent ici leur génie, s'offrant le loisir de s'amuser comme Cervantès l'a fait avec son Don Quichotte accompagné de son Sancho Panza, et c'est une splendeur.
Illustrant à merveille la critique initiale de la bonne société espagnole du XVIIe siècle, Gaëtan et Paul Brizzi nous entraînent à la suite de cet homme ivre de ses lectures qui décide un beau matin de se lancer sur les chemins en quête d'aventure et de noble destinée.
Est-il dément ? Sûrement.
Est-il rongé d'oisiveté et de volonté d'accomplissement avant son dernier soupir ? Je le crois.
Le fait est que l'oeuvre de Cervantès est ici restituée et interprétée de fort belle manière.
Caricatures subtile, trait énergique, rêves inatteignables colorés et noirceur des âmes se mêlent pour offrir un album somptueux, à la hauteur de ce que les Brizzi nous ont habitué à nous proposer.
On s'attache forcément à ce vieil homme aveuglé par son irrépressible passion, moqué de tous, attendrissant certains, inquiétant parfois là ou les géants se substituent aux moulins.
Aux côtés de ce bon vieux Sancho, pas si bête, on accompagne Don Alonzo vers un retour un peu maussade.
Mais c'est Don Quichotte qui restera !
Tout comme l'œuvre éternelle dont il est issu et le dessin des frères Brizzi qui l'a magnifié.
À glisser absolument au pied du sapin !
Après L’enfer de Dante, les frères Gaëtan et Paul Bizzi se sont donc attaqués à un autre monument de la littérature, Don Quichotte de la Manche, un roman écrit par Miguel de Cervantes entre 1605 et 1615.
Dans ce nouvel album, le noir et blanc est toujours présent, mais figurent également quelques planches à dominante jaune, orange et bleue.
Le choix du crayon gris ou de couleur est très intéressant puisqu’il est parfaitement bien adapté pour retranscrire un récit avec une double vision.
Mais ne pensez surtout pas que le crayon rend le dessin des frères Brizzi statique. Il est au contraire d’un dynamisme incroyable. On retrouve en cela l’habitude des deux frères de travailler sur le mouvement.
En effet, si les Brizzi sont auteurs de bandes dessinées, ils travaillent également dans l’animation.
Alors que L’Enfer de Dante est un écrit des plus sérieux, avec cette histoire, nous sommes là dans la farce. Notre héros Don Alonso Quijano, ou plutôt dirais-je anti héros, est un passionné de livres au point de passer tout son temps plongé dedans. Mais aussi d’imaginer réels les personnages qui illustrent ses lectures.
Ainsi, Don Alonso décide un jour de devenir le chevalier Don Quichotte et de prendre la route à cheval pour aller lui aussi affronter les méchants.
Il abandonne donc sa belle demeure pour suivre son destin. Et comme tout chevalier doit avoir à ses côtés un écuyer, Don Alonso demande à l'un des ses paysans, Sancho Panza, de l’accompagner.
Il va sans dire que ce récit picaresque est extrêmement drôle. Drôle mais pathétique également, parce que celui qui est devenu Don Quichotte ne voit pas la réalité des choses.
Et c’est en cela que le travail des frères Brizzi est très intéressant. En effet, toutes les planches qui ont attrait avec la réalité sont en noir et blanc. Alors que les scènes imaginées et vues par Don Quichotte sont en couleur.
Un procédé vraiment très judicieux qui nous permet de découvrir des séquences vraiment splendides, comme celle où Don Quichotte se bat contre des moulins à vent.
En Espagne, Don Quijano (Alonso Quichano) est un vieil homme obsédé par les romans de chevalerie. Totalement immergé dans ce monde, il finit par se prendre pour un chevalier errant, se faisant appeler Don Quichotte. « L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche ». Accompagné de son fidèle écuyer, Sancho Panza, le chevalier Don Quichotte parcourt l'Espagne en quête d'aventures, créant avec son imaginaire des situations dangereuses pour sa personne.
L'œuvre, écrite par Miguel de Cervantès, est l'un des chefs-d'œuvre de la littérature espagnole. Il raconte une satire explorant l’idéal chevaleresque, la frontière entre la réalité et la fantaisie, avec les thématiques de la folie, de la nature de l'héroïsme, de la quête de l'identité, de l'amour, de l'amitié et de la loyauté.
Apres le brillant album "L'enfer de Dante", les frères nous proposent une nouvelle adaptation réussie sur toute la ligne, tant sur le plan des dessins que du scénario. Graphiquement, chaque page, chaque dessin, chaque expression, chaque détail, chaque paysage procurent un véritable plaisir. L'histoire se déroule de manière fluide, empreinte d'émotion, d'humour et de profondeur. Don Quichotte, avec sa personnalité entière et sa persévérance à poursuivre son but, suscite le rire, l'inquiétude et l'attachement. Un album sublime qui mérite assurément d'être découvert.
Un plaisir à lire et à regarder. Un coup de cœur.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !