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« La nouvelle saison » aurait pu également s’intituler « La nouvelle génération », Eivind Hofstad Evjemo nous sensibilise, à travers ce roman, sur le délitement des conditions climatiques et par répercussion sur celui des conditions de vie de la nouvelle vague des travailleurs du monde agricole.
Hans Junior se retrouve seul à exploiter le leg familial. Après le décès de sa maman il y a bien longtemps, il vient de perdre son papa, Hans Senior, qui gérait la ferme selon son idée, un peu à l’ancienne sans trop d’innovations. Il a, peut-être, attendu trop longtemps pour passer le flambeau. Seul, Hans Junior a la nostalgie du passé, il est désabusé, désœuvré. Pourtant il aime son métier et ce cadre idyllique où il s’active, un paradis, ses pâturages surplombent un magnifique fjord parsemé de petites iles dans le nord de la Norvège.
Déboule Sylvi, une intruse, une inspectrice, il ne manquait plus que cela. Elle note quelques dysfonctionnements qu’il faudra corriger, mais surtout l’abattement de l’exploitant qui, toutefois, semble de bonne volonté. Lors de la visite de contrôle, quelle surprise ! toutes les anomalies ont été résolues. Cela touche notre enquêtrice au cœur tendre. Elle a reçu une formation de vétérinaire et est très attachée au bien-être du monde animal. L’affection que porte Hans Junior à ses bêtes autant que sa gaucherie ne tardent pas à l’émouvoir, c’est l’étincelle, l’amour est dans le pré !
Sylvi ne tarde pas à s’installer à la ferme, guidée par son attachement pour Hans, mais aussi pour fuir la lassitude de son métier actuel auquel s’ajoutent des interventions vétérinaires, parfois bénévoles, car elle ne sait pas refuser quand il faut guérir ou sauver une bête. Le moral de nos tourtereaux est au beau fixe, des idées de tourisme vert naissent dans leur tête et la pétulante Sylvi s’évertue à transformer les lieux pour les rendre accueillants et gommer les vestiges du passé.
La fatigue ne quitte plus Sylvi, sa rencontre avec Siriporn apparait comme une bouée de sauvetage. Siriporn est Thaïlandaise, une voisine, l’amie de Johan, le cousin d’Hans, avec qui il n’a plus trop de relation depuis un drame survenu dans leur jeunesse. Les massages de l’asiatique sont un bienfait et ce lien social coupe l’isolement toujours pesant en ces contrées peu peuplées.
Mais voilà, la nouvelle saison arrive, catastrophique, une chaleur écrasante. Les camions-citernes ne viennent plus récolter le lait mais apportent de l’eau pour abreuver le bétail. Les récoltes sont dérisoires. Les illusions se perdent et dans la tête de Hans c’est tout son monde qui vacille.
J’ai particulièrement aimé la proximité avec la nature, on se croirait transporté dans ce cadre somptueux. On ressent beaucoup d’empathie pour nos deux héros Hans et Sylvi et leur sensibilité à la biodiversité. La seconde partie du roman, beaucoup plus sombre, nous alerte sur l’usure physique et psychologique des travailleurs de la terre.
Remerciements aux Editions Grasset
Un titre poétique qui nous invite à une jolie découverte. Une quatrième de couverture stimulante. Mais un roman qui ne tient malheureusement ces promesses.
Sous fond de tristesse et de mélancolie une description minutieuse et lente de la vie qui passe et suit son cours. Des mots parfois délicats pour imager le quotidien, l’ennui, l’absence. Un tableau d’Edward Hopper pourrait illustrer facilement l’ambiance morose du récit.
Sella l’héroïne si l’on peut la qualifier ainsi, nous compte avec distance, une vie simple et monotone emplit de regret, de culpabilité et de vide. Un récit un peu perturbant parfois dans son absence de tendresse ainsi que la présence constante d’une violence éducative régnant dans la famille. Une narration étrange et inégale avec des retours en arrière parfois incongru. On peine à développer de l’empathie envers Sella qui semble avoir subi sa vie et qui se débat dans une vie sans joie. Une femme qui n’a jamais su aimer et être aimé.
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