"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'historienne Dominique Missika, nous rapporte avec Les inséparables, le témoignage émouvant et pudique de ceux qui sont revenus des camps de concentration.
Par la bouche de Denise, sœur de Simone Veil, jeune résistante déportée à Ravensbrück, nous découvrons par petites touches, l’horreur de la vie dans les camps, les morts et la douleur mais aussi les liens indéfectibles qui se sont développés entre ces résistants, mus par une même opposition farouche à l’invasion nazie.
Simone et sa sœur Milou, ont été quant à elles déportées à Auschwitz, lors des rafles de juifs à Nice et c’est, privées de tout et loin des leurs, qu’elles parviennent à survivre au pire, portées par une amitié et une solidarité indéfectibles.
Leur retour à la vie civile ne se fait pas sans mal et, ne retrouvant pas le monde libre et fraternel dont elles se souvenaient, elles continuent, bien des années après, à vivre dans le passé.
Dans cette période de l’après-guerre, nous assistons à l’affrontement de deux mémoires, celle des résistants, très médiatisée et celle des juifs, que l’on préférerait oublier.
Le texte est enrichi de maints détails de dates, d’adresses et de noms, qui surchargent un peu le récit lui-même mais qui demeurent nécessaires à la compréhension des situations vécues.
Un témoignage édifiant qui nous éclaire sur cette partie de l'Histoire peu connue et rend hommage à la mémoire de ces survivants revenus de l'enfer.
Une grande dame ,un livre très intéressant à lire c est sûre, on ne peu pas s en passer elle fait partie de notre l histoire il ne faut pas l oublier surtout
Pour moi, c'était toujours la date du 26 novembre 1974 et l’image de Simone Veil à la tribune de l’Assemblée Nationale défendant la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse qui représentait le courage et la détermination de cette femme. C’était avant de lire les unes après les autres les grandes actions de la combattante telles que présentées dans cet opus.
De retour de déportation, loin de sombrer dans la mélancolie, son énergie débordante lui permettra d’abord de s’imposer sur ses propres choix en s’opposant même à son mari issu « d’une génération macho où les bourgeoises convenables restent à la maison ». Mère de trois enfants, magistrate, ministre, académicienne… Simone Veil s’indigne et travaille sur les conditions matérielles de détention dans les prisons, en Algérie en 1959 puis en métropole, participe activement sur une nouvelle loi encadrant l’adoption évitant que des enfants soient revendiqués à la fois par ses parents naturels et ses parents adoptifs . « Pour moi, les enfants ce sont ceux auxquels on a donné son amour, ceux qu’on a élevés mais pas du tout ceux qu’on a mis au monde. Je n’ai pas du tout le sentiment d’appartenance par le sang ». Elle défend aussi la place des femmes dans la société, le travail des femmes, réforme le statut d’infirmière, devient Présidente du Parlement Européen… fait de sa vie un engagement quotidien dans le but de faire évoluer la société, à travers une discrète implication politique, sans acharnement, toujours dans le respect de la justice. Ce sont des combats permanents que livre cette femme étonnante dans un monde politique essentiellement masculin.
Riches de très nombreux discours, rapports, notes… ce livre est un précieux document, très bien structuré pour une lecture aisée et prenante, un témoignage nourri sur l’engagement extraordinaire de Simone Veil dont les actions rayonnent au-delà de la France et de l’Europe, en faveur de la cause des femmes et des enfants.
Dominique Missika évoque la jeunesse de Simone Weil et ses sœurs: Madeleine, Simone et Denise Jacob, protégées par leurs parents et leur frère.
Le début du livre est placé sous le signe de la légèreté, de l'insouciance et de la joie : entre la famille, le lycée et les scouts. Soudain ,c'est l'explosion de ce bonheur avec l'arrestation et la déportation.
Seules rescapées: les 3 filles , Madeleine, Simone et Denise. Elles vont devoir faire face à leur difficile réadaptation à la vie civile, se réhabituer à l'absence des parents et du frère, leur interminable recherche , l'espoir longtemps chéri de les retrouver, leur non retour, l'acceptation de ce non retour, apprendre à vivre avec cette absence et être capable de continuer à avancer.
La rencontre avec son futur mari, puis la naissance de ses enfants, son entrée en politique, n'effaceront jamais l'horreur des camps de concentration. Ces traces qu'elle continuera de partager au fil des années, avec les camarades des camps, en dépit de sa vie politique.
J'ai apprécié ce livre, qui m'a permis de découvrir, un autre pan de la vie de Simone Weil, en dehors de celle de la femme politique.
Dans ce roman apparait, une femme plus fragile, bouleversée par la perte de sa mère, bien différente de la femme médiatique et politique.
Je recommande ce livre aux adultes et aux adolescents, pour découvrir un pan de l'histoire et une autre facette de Simone Weil.
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