Rhum - opium - laudanum, voilà le triptyque qui fait tenir Charles Baudelaire. Entre sa muse, Jeanne, qui le trompe sans se cacher et son recueil "Les fleurs du mal" qui tarde à voir le jour, Baudelaire est sur un fil. Sans le sou, il s'émerveille pour les courbes d'Apollline Sabatier qui reçoit dans ses salons le tout Paris littéraire et artistique et lui écrit des poèmes enflammés... sans parler de son idée d'habiller la couverture du livre d'une peau de femme...
C'est le deuxième tome de la fresque adaptée du roman de Jean Teulé. Après un tome initial centré sur l'enfance et les origines de la verve poétique, Dominique Gelli explore ici la période de l'écriture des Fleurs du mal. Perfectionnisme obsessionnel, dépravation, rejet de la critique, de la morale et de la justice, on voit Baudelaire sombrer peu à peu dans un récit toujours aussi bien écrit.
Et que dire du travail graphique ? Les peintures de Tino Gelli sont impressionnantes. A la fois lorsqu'elles racontent la vie du poète mais aussi lorsqu'elles illustrent les poèmes tout au long du récit. Il illustre également la naissance de L'atelier du peintre, œuvre monumentale de Gustave Courbet peinte en 1855 sur laquelle figurent ses modèles dont Baudelaire et Jeanne, avant d'être effacée.
En attendant un troisième et dernier tome, ces deux premiers albums constituent une biographie romancée marquante de Charles Baudelaire, accessible à tous (pas pour les plus jeunes quand même !) !
Il y a 202 ans aujourd'hui naissait Charles Baudelaire, l'occasion de se plonger dans ce tome 1 d'une trilogie adaptée du roman de Jean Teulé.
Un tome initial qui commence par la fin, une chute dans l'escalier de l'église de Namur et un mot crié "Crénom"... Avant de dérouler le fil d'une drôle de vie. Entre une enfance collée à sa mère, qu'un militaire lui enlèvera après le décès de son père à un exil forcé sur un bateau vers les Indes.
Pourquoi Baudelaire semble t-il si insupportable ? Le récit montre la genèse de sa folie, d'une rage cynique qui hurle sa poésie du mal à la face des passants. Et le rôle des premières femmes de sa vie, après sa mère bien sûr, dont son soleil noir, Jeanne.
Le dessin de Tino Gelli est sombre et éclatant à la fois. Il dégénère en fonction des humeurs poétiques de l'ignoble Charles, implosant dans des pleines pages ésotériques qui accompagnent les poèmes.
Cette trilogie, initiée par Jean Teulé avant sa mort, montre que la BD peut être une porte d'entrée vers un des plus grands poètes de la langue française. Une opportunité à saisir !
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