Comment sommes-nous tombés si bas ? Chez nous, ça ne pouvait pas arriver... Nous étions des gens si remarquables, respectés.
Comment sommes-nous tombés si bas ? Chez nous, ça ne pouvait pas arriver... Nous étions des gens si remarquables, respectés.
Je suis toujours stupéfaite et captivée par l’écriture de David Lelait-Helo. Tous ses livres que j’ai lus m’ont touchée même s’ils sont très différents ; « Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri » ne fait pas exception.
C’est sa propre histoire que nous dévoile David Lelait-Helo ; il voulait vraiment devenir Nana Mouskouri quand il était enfant.
Étonnant, non !
Si vous voulez connaître son histoire, je ne peux que vous inviter à lire ce rêve d’enfant.
Coup de Cœur
Devrais-je dire Coup de Poing !
« Je suis la maman du bourreau » de David Lelait-Helo est un texte magnifique. J’ai été bouleversée et suis encore sous le choc.
Ce roman est l’introspection d’une vieille femme qui découvre que son fils prêtre est un pédophile.
Les mots sont forts, durs, gênants, émouvants, poignants.
Ce texte va longtemps me marquer.
Extraordinaire oeuvre. Oui, je crois qu'on peut parler d’oeuvre.
Comment David Lelait-Helo a-t-il pu ainsi entrer à la fois dans l'âme de cette maman et tout aussi ardemment dans celle de la proie ? Tout autant dans ce viscéral amour maternel que dans celle de cette proie déchiquetée, meurtrie ?
Qu'on soit croyant ou pas, cette écriture vous fait plonger dans presque tous les tourments que l'âme humaine peut traverser.
Tout n'est que peinture poétique dans ces deux cents pages. Aucun mot n'est de trop, aucune phrase trop longue. le cheminement de l'histoire de cette mère arrivée à la fin de sa vie est si complet qu'il nous permet de mesurer toute l'ampleur des dégâts.
Tout n'est que poésie des mots mais aussi déchirure, souffrance, plaie ouverte, débris, rébus : tous ces mots prennent assurément sens dans ce roman.
L'auteur a su s'approcher au plus près de cette mère et d'une des proies du prêtre ; si près que par moment je me suis dit qu'il a dû vivre un truc lui-même. Vite je me suis reprise en me disant qu'il avait simplement entendu au tout premier degré les témoignages qu'il a dû rechercher. Il est biographe certes, mais ce coup-ci, il a été d'un incontestable perfectionnisme.
Il a su camper et décrire les lieux de vie de manière captivante. " l''église, un de ces lieux qui assomme son visiteur pour mieux le soumettre ... L'église n'est pas un pouvoir et tu n'en es pas le Seigneur ... Scène de mort belle comme un Vermeer ... Ce fils qui sera l'âme de son âme ... Son fils, son amour, son Dieu, sa chute... Ivre de son Dieu, et de son fils jusqu'à l'aveuglement ".
Et cette proie, Hadrien, quelle description captivante. Mes larmes ont coulé.
J'avais emprunté ce livre en médiathèque, mais il me le faut dans ma bibliothèque, ça c'est une évidence.
Quelle poésie pour raconter une maison.
Quel talent pour transcrire ce que nous faisons bien trop souvent subir aux objets. C'est eux qui donnent densité à nos vies et nous n'y pensons que rarement.
Dans "Je suis la maman du bourreau", David Lelait-Helo m'avait fasciné par sa capacité à mettre en mots ce que des humains un peu hors normes éprouvaient. Et de fait je suis entrain de lire plusieurs de ses oeuvres aux thèmes très différents. Tous nous font entrer dans un monde que l'on croit un peu onirique en début de livre, mais qui très vite dévoilent la face obscure des êtres.
Dans celui-ci, si on ne lit pas la 4ème de couv., on est persuadé que c'est un être humain qui s'exprime. Puis on réalise que ces perceptions sont celles d'une maison qui va être démolie. Au lieu de gémir, elle dit simplement avoir besoin de dire ce qui s'y est joué, de dévoiler le drame de son passé. Ses souffrances, sa vie sont comme un conte, conte à double face.
Ses confidences sont touchantes à tel point que, sans la connaitre, j'en ai été quasi culpabilisée moi-même. Culpabilisée de la savoir maltraitée, négligée, sous-estimée et blessée. Pourtant elle ne nous blâme pas ; elle a tant aimé sa ville Buenos Aires, son pays l'Argentine, sa langue l'espagnol.
Son chemin de vie l'a grandie. Ses souvenirs remontent à la surface d'une "ville assommée de tourments", comme dit l'auteur. "Soledad Salvador, au 38 de la Colle del Primer Dias, était reine en son château".
Cette maison rugit littéralement à la vie.
Depuis la "mode" de l'écologie à l'échelle planétaire, bien des auteurs devraient lire cette ode à la vie, cette leçon que l'on se prend en pleine figure de la part d'un objet.
David Lelait-Helo a écrit des contes, des biographies, des récits, ce qui explique certainement qu'il écrive aussi, et si merveilleusement, des romans.
Juste une citation pour mettre l'eau à la bouche :
"Vous avez des yeux, j'ai des fenêtres.
Vous avez des paupières, j'ai des persiennes.
Vous avez des rides, j'ai des fissures.
Vous avez de l'âme, j'ai des miroirs.
Vous avez des secrets, j'ai des caves enfouies.
Vous avez des larmes, j'ai des la pluie.
Vous avez le sang, j'ai l'eau.
Vous avez la fièvre, j'ai la flamme.
Vous respirez, je m'aère.
Vous naissez, je m'élève.
Vous mourrez, je tombe.
Vous êtes un cadavre, je suis une ruine.
Vous avez des chagrins, j'ai les vôtres. »
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