#RL2015 C'est aussi le clash chez les Explorateurs de la rentrée littéraire pour lecteurs.com Les critiques Pour-Contre de Nathalie et Rémi pour "l'infinie Comédie" de David Foster Wallace (Editions de l'olivier)
#RL2015 C'est aussi le clash chez les Explorateurs de la rentrée littéraire pour lecteurs.com Les critiques Pour-Contre de Nathalie et Rémi pour "l'infinie Comédie" de David Foster Wallace (Editions de l'olivier)
les éditions de l’Olivier publient enfin une traduction du chef-d’œuvre du romancier David Foster Wallace paru en 1996, « L’Infinie Comédie », roman fleuve d’anticipation sur la société du spectacle
Une révélation !
C'est tout simplement un chef d’œuvre, à condition toutefois de pénétrer dans le monde de l'auteur. Une véritable claque, un plaisir absolu de lecture qui a duré une semaine entière...
Voici une des sorties que j'attendais le plus, un challenge pour les éditions de l'Olivier : publier un classique américain de plus de 1300 pages et trouver un traducteur à la hauteur du défi ! Pari réussi !
Tout d'abord il faut souligner l'incroyable travail qu'il y a derrière cette sortie : cela fait des années que l'on attendait une traduction française de ce titre extrêmement connu Outre-Atlantique et c'est maintenant chose faite. Un grand bravo à Francis Kerline : cette traduction est une belle prouesse! J'ai trouvé le style de l'auteur respecté et on ressentait vraiment la complexité qui se cache derrière chaque formulation utilisée.
En dehors de cet aspect, L'Infinie Comédie est un roman dense, long, il n'est pas fait pour tout le monde. Il faut déjà aimer le côté très atypique de l'histoire et de l'univers de David Foster Wallace, il faut ensuite apprécier les romans imposants -et réussir à le transporter- mais cela vaut la peine ! D'une part parce que c'est un incontournable pour tous les amoureux de la littérature américaine, parce qu'on a de quoi être fier de tourner la dernière page (il faut se l'avouer) et d'autre part parce que ce livre regorge d'originalité !
Ce roman est une dystopie hors du commun, une suite de portraits de protagonistes étranges, une flopée de dialogues complexes et de descriptions extrêmement précises. Il y a bien sûr des passages assez longs mais toute la morale sous-jacente est extrêmement intéressante.
En définitive, c'est un roman complexe à lire mais il s'agit surtout d'un incontournable du genre !
Mon avis :
Je dois avouer que j’avais gardé ce roman pour la fin, car même si le résumé me tentait énormément, les 1400 pages (avec une police microscopique) m’ont légèrement découragé. Impossible de lire ce roman les pieds dans le sable (ou alors sur une île déserte), car il demande un minimum de concentration. En effet, la lecture de ce roman reste complexe, car l’auteur part un peu dans tous les sens et qu’il nous abreuve de précisions en toutes sortes. Je me suis d’ailleurs surprise à décrocher à certains moments, car j’étais totalement perdue. Il faut bien s’accrocher pour suivre l’auteur, car on ne sait pas du tout où il nous amène, même après une centaine de pages lues! Néanmoins, je n’ai pas abandonné ma lecture, et je ne regrette pas! Eh oui… passé les premières pages laborieuses, on ne peut vite plus se passer de L’Infinie Comédie.
Le style de David Foster Wallace est assez lourd et chargé, car il ne nous épargne aucun détail. En effet, il ne laisse rien au hasard : il ne s’est pas contenté de créer des personnages et un monde vaguement vraisemblables, non, il a véritablement créé un univers à part où rien n’est oublié ou mal expliqué. On comprend vite que c’est cet univers si parfaitement travaillé qui a fait de L’Infinie Comédie un roman culte aux Etats-Unis.
Parmi les nombreux personnages que l’on voit défiler au cours de notre lecture, certains sont récurrents, notamment la famille Incandeza. J’ai beaucoup apprécié suivre cette famille pour le moins atypique. Hal, un sportif surdoué mais dépendant à la marijuana, est un personnage qui m’a beaucoup marqué et touché. J'ai aussi aimé le fait que chaque personnage (même les moins importants) soit exploités en profondeur : ils ne nous semblent ainsi que plus réels. Mais vous l’avez compris, ce livre n’est pas un concentré d’actions, mais plutôt de descriptions, ce qui peut freiner la lecture. Heureusement, l’humour noir et mordant de l’auteur apporte un peu de légèreté au roman.
Au fil des pages, l'auteur nous dresse le portrait d'une Amérique qui va mal, et dont les habitants semblent s'être perdus dans la drogue. A travers son roman, l’auteur fait la critique d’une société basée uniquement sur le Divertissement - thème qui reste dangereusement d’actualité à notre époque.
Pour conclure L’Infinie Comédie est un chef-d’oeuvre qu’il faut lire une fois dans sa vie.
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Mon avis de la page 100 :
Difficile de donner mon avis sur ces 100 premières pages, elles sont un peu floues dans mon esprit, car je me suis surprise à décrocher à certains moments de ma lecture. Le style est très recherché, mais aussi assez chargé, ce qui explique en grande partie ma perte de repères. Même après 100 pages de lues, je ne sais absolument pas où veut nous amener l’auteur… et j'aimerai bien le savoir!
Au fil des pages, l'auteur nous dresse le portrait d'une Amérique qui va mal, et dont les habitants semblent s'être perdus dans la drogue. J'ai beaucoup apprécié le fait que chaque personnage soit exploité en profondeur, même si le fait que tout nous soit décrit dans les moindres détails freine ma lecture..
Malgré un départ mitigé, l’auteur a néanmoins réussi à piquer ma curiosité, c’est pourquoi je vous abandonne, pour continuer ma lecture…!
"L'infinie comédie " c'est quoi ?
Un énorme pavé de 1487 pages (mais avec 160 pages de notes qui parfois sont des parties du roman) imprimé sur papier bible et très bien relié, pour une lecture plus facile. Et c'est bien heureux car si en plus du poids conséquent, s'il avait fallu se battre avec des pages récalcitrantes, pas sûr que j'aurai eu la patience d'aller jusqu'au bout.
Ce pavé est présenté par l'éditeur comme un des 50 chefs d'oeuvre du XXe siècle ...car il a été écrit en 1996 mais encore jamais traduit en Français. Ce sont les éditions de l'Olivier, spécialistes de la grande littérature américaine qui se sont coltinées la traduction du monstre et espèrent bien l'amortir cette rentrée.
Comment vendre "L'infinie comédie " ?
Dans une société avec de moins en moins de lecteurs dont la grande majorité lit du Marc Lévy ou du Guillaume Musso, faire acheter du Wallace ne va pas être aisé. Heureusement, bruit déjà dans la presse une petite rumeur de chef-d'oeuvre, voire d'incontournable, de quoi allécher les lecteurs exigeants. Et devrait donc paraître des articles élogieux, érudits, intelligents, remplis de superlatifs du genre "Fantaisie dystopique", "Fascinant roman" "Dézingage virtuose de la société américaine" ou tout simplement "Chef-d'oeuvre", car quel autre mot saura mettre un peu de culpabilité dans l'esprit d'un amateur de littérature surtout s'il lui prend l'envie de, peut être, faire l'impasse.
"L'infinie comédie ", c'est quel genre ?
Je ne peux pas répondre à cette question même si j'ai consacré une bonne semaine de mes vacances à lire la chose. Je suis capable de révéler que ce n'est pas un roman captivant qui vous happe dès les premières pages pour ne plus vous lâcher et c'est sans doute dommage vu la longueur. Par contre, je peux dire que ce n'est ni un roman policier, même s'il y a une vague intrigue qui s'en approche, ni un roman de science-fiction même si cela se déroule dans un futur indéterminé, ni un roman Harlequin car l'Olivier est au-dessus de ça, ni de la sociologie, de l'ésotérisme, de la philosophie, de la cuisine, c'est, c'est ...un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié).
Mais cette "Infinie comédie " ça raconte quoi au juste ?
Pas grand chose et beaucoup de choses ! Si je devais résumer en simplifiant au maximum, je dirai qu'il est question d'un école de tennis formant l'élite des grands tournois. Cette école est dirigée par Avril, veuve depuis que son alcoolique et cinéaste de mari s'est suicidé en se faisant exploser la tête dans un micro-ondes. Il a cependant eu le temps de faire trois garçons, Orin, surdoué qui s'est barré assez vite, Mario, nabot difforme mais gentil et Hal, surdoué tout court et du tennis en particulier. Il est également question d'une clinique de désintoxication où Gately, employé résident ( ce qui signifie drogué mais ayant des responsabilités dans l'établissement), égrène souvenirs et descriptions d'un monde en prise avec toutes sortes de stupéfiants. Et en fil rouge, apparaissent Marathe et Steeply, agents doubles ? triples ? quadruples ? d'une organisation séparatiste québécoise, l'un en fauteuil roulant et l'autre déguisé en femme, et à la recherche d'une cartouche de divertissement qui scotchent à l'écran ceux qui la visionnent et finissent par en mourir...
A partir de cette trame et dans une Amérique du Nord unifié ( USA, Mexique, Canada réunis), David Foster Wallace va broder, creuser, s'engouffrer dans l'intime, avec des phrases d'une longueur proustienne (de chef d'oeuvre donc!) narrant des anecdotes parfois drôles mais aussi sordides, folles, violentes. Il va aussi jouer avec son texte, lui donner des formes multiples, lui permettant ainsi d'exprimer quelques idées, souvent noires, voire déprimantes sur le futur d'une société américaine déjà très présent en 1996.
Alors, au final, cette "Infinie comédie" tu le conseilles ou pas ?
J'en sais rien, même si j'aurai tendance à penser qu'il vaut mieux passer du temps avec d'autres livres plus faciles d'accès. Il faut le dire, c'est une littérature qui demande des efforts et de la patience. L'auteur adore les phrases longues, gigognes. Il aime les énumérations ou glisser tout un tas de mots précis ou ampoulés. Un exemple parmi mille autres, pris au hasard (page 907) :
" Une autre raison de leur présence ici est d'ordre punitif, certains joueurs -(...)- ayant reçu la mission, punitive, donc, et considérée comme désagréable, de descendre sous terre en fin de journée pour inspecter l'itinéraire que devront suivre les employés des Structures Gonflables Tout-Climat Tes Tar lorsqu'ils trimballeront hors de la salle d'Entrepôt les étrésillons et traverses en fibre de verre et la bâche en dendriuréthane composant le Poumon pour l'érection dudit Poumon, quand l'administration d'E.T.A. estimera enfin que les conditions météorologiques automnales, au lieu de forger le caractère, représentent une entrave au bon développement et à la morale. "
Non, il n'y a aucune faute de frappe ! Je sais c'est perfide et peut être un peu salaud, mais le livre est loin d'être une partie de plaisir. C'est ainsi qu'écrit David Foster Wallace le plus souvent. Cependant, j'ai trouvé des passages sidérants de pertinence ou d'une précision follement évocatrice ou d'une justesse qui m'ont scotché à plusieurs reprises. Mais, il ne faut pas le cacher, il y a parfois des tunnels qui donnent envie de sauter des pages. Personnellement, j'ai trouvé le dernier tiers du livre, malgré la vague enquête autour du film addictif, moins percutant. Peut être que j'ai fait une overdose de toutes ces scènes autour de drogués, de toxicos, de camés, d'addicts à toutes sortes de substances, parce qu'il faut le signaler, il ne doit pas y avoir une page où il n'est pas question, de près ou de loin, de drogue, de coke, de crack, d'alcool, d'amphétamines, de .... (mais très peu de sexe par contre, je dirai même que ce roman est quasi asexué comme les élèves de l'école de tennis).
Pour moi "L'infinie comédie " est un long shoot littéraire, sûrement écrit sous l'emprise de tout un tas de substances interdites, qui force à l'admiration par ce déversement hargneux, haineux, tendre et violent mais qui en rebutera beaucoup par un trop plein de vocabulaire qui rend parfois ce texte abscons.Ce ne sont pas les saillies formidables qui parsèment ce pavé qui rendront la lecture passionnante mais laisseront à penser qu'il est certain que ce livre est loin d'être anodin. Un chef d"oeuvre ? Pourquoi pas ? Mais comme tous les chefs-d'oeuvre beaucoup de lecteurs n'ont pas forcément toutes les clefs.J'en fait sans doute partie...
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