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Colson Whitehead

Colson Whitehead

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Avis sur cet auteur (87)

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    Couverture du livre « Underground railroad » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Spitfire89 sur Underground railroad de Colson Whitehead

    On retrouve Colson Whitehead avec un récit prenant qui nous immerge avec une alternance de personnages, de lieux plus ou moins hostile, avant la guerre de sécession, les grandes plantations de coton et l'esclavages, Underground railroad célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite,...
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    On retrouve Colson Whitehead avec un récit prenant qui nous immerge avec une alternance de personnages, de lieux plus ou moins hostile, avant la guerre de sécession, les grandes plantations de coton et l'esclavages, Underground railroad célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite, horreur, espoir, fuite et clandestinité afin d'accéder à une potentielle liberté.

    Colson Whitehead rappel cette histoire de l'Amérique avec une plume puissante, poignante et bouleversante, un rythme intense, une oeuvre engagé, une belle découverte.

    "Les vastes champs éclataient de centaines de milliers de capsules blanches, reliées entre elles à l'image des constellations dans le ciel par la plus claire des nuits claires. Quand les esclaves en avaient fini, les champs se retrouvaient dépouillés de leur couleur. C'était un processus magnifique, de la graine au ballot, mais aucun d'entre eux ne pouvait s'enorgueillir de son labeur. On les avait spoliés."

    "Il arrive parfois qu'une esclave se perde dans un bref tourbillon libérateur. Sous l'emprise d'une rêverie soudaine au milieu des sillons, ou en démêlant les énigmes d'un rêve matinal. Au milieu d'une chanson dans la chaleur d'un dimanche soir. Et puis ça revient, inévitablement, le cri du régisseur, la cloche qui sonne la reprise du travail, l'ombre du maître, lui rappelant qu'elle n'est humaine que pour un instant fugace dans l'éternité de sa servitude."

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    Couverture du livre « Nickel boys » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Sy Dola sur Nickel boys de Colson Whitehead

    Dans les années 60, aux USA, les maisons de correction avaient vocation à "rééduquer" les enfants. Elles accueillaient aussi de très jeunes enfants orphelins ou abandonnés.

    Nickel Boys une de ces maisons était composée de trois structures : une pour les enfants blancs, une pour les enfants...
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    Dans les années 60, aux USA, les maisons de correction avaient vocation à "rééduquer" les enfants. Elles accueillaient aussi de très jeunes enfants orphelins ou abandonnés.

    Nickel Boys une de ces maisons était composée de trois structures : une pour les enfants blancs, une pour les enfants noirs et une dernière appelée "maison blanche" qui aurait pu être surnommée "maison rouge" car c'était là que les enfants désobéissants recevaient leur punition.

    Les enfants, outre d'être orienté vers telle ou telle maison, en fonction de leur couleur, étaient classés par catégorie et pour en changer il fallait faire montre d'une parfaite obéissance, ils obtenaient des points leur permettant d'accéder à la catégorie supérieure et de gagner du temps pour leur libération.
    Mais gare à celui qui tentait de s'enfuir..

    C'est dans cet environnement qu'atterrira Elwood, un jeune noir, promis à un bel avenir, qui sera condamné à tort, pour vol de voiture. Condamné pour s'être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. Il va tout faire pour respecter les consignes, en se liant d'amitié avec Turner tout en prenant conscience que sa couleur n'arrangeait sa situation jusqu'au jour où...

    Ce roman basé sur une histoire réelle est fort en émotions : empathie, colère, dégoût... et montre la nature humaine sous un jour fort peu glorieux : les figures d'autorité qui, aval l'aval des services sociaux, useront et abuseront de méchanceté, de cruauté voire de sadisme, les enfants qui tenteront de créer des liens tout en ne faisant jamais confiance car pour survivre dans cet enfer, il faut être prêt à vendre, dénoncer l'autre.

    Ces maisons où régnaient une forte ségrégation étaient approuvées par la population et les autorités puisque les enfants étaient source de profit pour l'établissement en travaillant en son sein ou pour les notables extérieurs souvent membres du conseil d'administration.
    Ce n'est que longtemps après leur fermeture que toutes les horreurs qui y avaient cours vont être connues de tous. Mais aucun des "bourreaux" y ayant sévi ne sera inquiété.

    Ce roman, prix Pulitzer, a été un gros coup de coeur et s'il a le mérite de dénoncer cet épisode de la ségrégation et du traitement donné aux jeunes "délinquants" n'a malheureusement pas été suivi que de peu d'effets car bien que certains des enfants y ont fait un passage ont témoigné, la libération de la parole de la plupart d'entre eux n'a malheureusement pas encore eu lieu.

    C'est le second livre de cet auteur que je lis, le premier Underground Railroad m'avait tout autant emballé. Je ne peux donc que vous conseiller de vous y plonger.

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    Couverture du livre « HARLEM SHUFFLE » de Colson Whitehead aux éditions Random House Us

    Dominique Jouanne sur HARLEM SHUFFLE de Colson Whitehead

    Avec Harlem shuffle, Colson Whitehead opère une rupture de ton et de genre avec son précédent roman Nickel Boys qui est un témoignage en hommage à la souffrance des enfants noirs au temps de l’apartheid aux USA.
    Toutefois on y retrouve de commun, un ado lâché par ses parents, élevé par une...
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    Avec Harlem shuffle, Colson Whitehead opère une rupture de ton et de genre avec son précédent roman Nickel Boys qui est un témoignage en hommage à la souffrance des enfants noirs au temps de l’apartheid aux USA.
    Toutefois on y retrouve de commun, un ado lâché par ses parents, élevé par une vieille dame (non plus sa grand-mère mais sa tante) qui tourne le dos à la délinquance en s’appliquant à l’école et à travailler à son compte. Là, le héros ne devient plus patron d’une entreprise de déménagement mais commerçant avec sa propre boutique de meubles. Et, on assiste aux émeutes urbaines après le meurtre gratuit d’un jeune Noir par un policier Blanc.

    Le roman est nettement moins dur que le précédent et est construit sur une parodie de polar qui semble être le prétexte choisi par l’auteur pour raconter Harlem.
    De ce point de vue, j’ai bien aimé le livre. L’histoire en elle-même est un peu loufoque. Le héros, Ray Carney, attaché à son neveu qui ne fait que des bêtises, voire de très grosses bêtises, se voit impliqué avec des gros mafieux dans des histoires à rebondissements.

    Ce que j’ai aimé c’est me promener à Harlem et Manhattan en découvrant la vie des quartiers et des pans d’histoires.
    C’est pittoresque et très vivant car l’auteur en nous parlant de l’architecture changeante de New York (le livre s’arrête aux fondations des Tours Jumelles) et de la déco intérieure au fil des ans fait refléter un tableau social très parlant sans compter la vie de famille de Ray avec son épouse qui travaille dans une agence de voyages réservés au Noirs, style « Green book » avec des itinéraires qui les épargnent de biens des dangers.
    Il révèle aussi les couches sociales dans le milieu afro-américain où la solidarité peut faire cruellement défaut. D’ailleurs les beaux-parents très cossus ont un regard condescendant sur le mari de leur fille.

    De l’Apollo au Theresa Hôtel, on sillonne tout le quartier du nord au sud, du Malcolm X Bld à l’Hudson river, de la 128eme à West Harlem. La corruption est partout, de la pègre aux flics en passant par les notables. Wilfred Duke un ancien caïd va gérer les prêts sur Harlem pendant deux décennies jusqu’à ce qu’il lui arrive une petite bricole… Mais il est en est de même dans le Manhattan blanc et c’est à coup de milliards entre avocats, banquiers, mafia, assureurs qu’on s’approprie du terrain pour y construire tour sur tour et où le recel va bon train…

    Une lecture récréative où Harlem est le personnage principal.

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    Couverture du livre « Nickel boys » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Dominique Jouanne sur Nickel boys de Colson Whitehead

    Tiré d’un fait réel, la Dozier school for boys, théâtre de maltraitances où des charniers ont été découverts dans les années 2011, Colson Whitehead, récompensé du prestigieux Prix Pulitzer 2020, rend un hommage émouvant à tous les mineurs victimes de sévices dans les maisons de correction...
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    Tiré d’un fait réel, la Dozier school for boys, théâtre de maltraitances où des charniers ont été découverts dans les années 2011, Colson Whitehead, récompensé du prestigieux Prix Pulitzer 2020, rend un hommage émouvant à tous les mineurs victimes de sévices dans les maisons de correction promettant alors l’éducation à des délinquants.

    L’auteur dresse un portrait de l’état de ségrégation dans les années 60 aux USA en décrivant le quotidien des gens puis s’appuie sur les rares témoignages et les découvertes faites dans l’internat de rééducation la Dozier school pour bâtir sa fiction avec une écriture vive, juste et incarnée.

    Cette école resta ouverte de 1900 à 2011, échappant souvent aux inspections mais fut rattrapée en 2011 par la découverte de nombreux cadavres d’enfants enterrés dans l’enceinte de l’école et les alentours.

    Tortures, salle de viols, salle d’isolement, nourriture avariée, matériel détourné, pots de vin, organisation de matches de boxe truqués, Colson Whitehead nous fait suivre le parcours détaillé d’un adolescent qui avait tout pour réussir mais fut condamné innocent du crime qui lui était reproché.

    Au deux tiers du roman, il nous montre l’adolescent devenu adulte qui s’est marié et a une entreprise de déménagement à Harlem ce qui allège la lecture car on se dit que le héros malgré les maltraitances a fini par s’en sortir. Mais on comprendra que même après en être libéré, la Nikel school reste terrorisante rien que d’y penser. Alors on poursuit la lecture pleine de suspense jusqu’à la chute finale. Une véritable chute qui vous fait dire que ce bouquin est vraiment vertigineux…

    Dans les années 60, les discours de Martin Luther King commencent à résonner dans la société toujours ségrégationniste des États Unis et les manifestations anti-apartheid commencent à voir le jour dans les villes américaines. Les jeunes afro-américains protestent mais restent en majorité concentrés dans la délinquance due à l’extrême pauvreté des familles.

    Pourtant le jeune ado Elwood Curtis, tourne le dos aux gangs. Il travaille chez un buraliste italien pour gagner sa vie et surtout s’applique à bien étudier à l’école, mais il est loin d’être sourd à la nouvelle vague des luttes anti-raciales auxquelles il participe encouragé par un de ses professeurs qui finira par le faire admettre dans une nouvelle faculté certes réservée aux Noirs mais où était dispensés les mêmes cours que dans les universités des Blancs. Les cours à Melvin Griggs étaient ouverts aux lycéens méritants dont Elwood faisait partie.

    L’université est loin de chez lui et pour éviter le coût du transport, Elwood va faire de l’auto-stop.
    Un conducteur noir ralentit et lui ouvre la portière côté passager d’une superbe Plymouth Fury 61. Elwood constate vite que l’homme ne connait pas bien le véhicule et qu’il ne correspond pas au luxe d’une telle auto mais trop tard. Elwood est à bord. Sur la route, la police sirènes hurlantes les somme de se garer et Elwood découvre que l’homme a volé la voiture.

    Elwood est embarqué. Jamais écouté. Abandonné par ses parents avec un père revenu mauvais de la guerre du Pacifique, il est élevé par sa grand-mère qui a tout espoir dans son petit-fils. Avant de décéder, elle se fit voler ses économies par un avocat marron et Elwood accusé à tort de vol de voiture, resta sans défense dans tous les sens du terme.

    Il fut conduit à la Nickel Academy, une maison de correction épouvantable. Un pensionnat de l’horreur. Un internat d’éducation pour délinquants comme on ne veut plus en voir…

    La chute finale du livre est édifiante.

    Un roman reportage saisissant.