Dix lectures indispensables qui ont marqué l'année : à lire ou à offrir sans hésiter !
Prix Pulitzer 2020Palmarès Les 100 livres de l'année 2020 - Lire-Magazine Littéraire; Palmarès Les 30 livres de l'année 2020 - Le Point; Palmarès 2020 - Les Inrocks; Palmarès Les 30 meilleurs livres de 2020 - Le MondeDans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes. Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau. « Le roman de Colson Whitehead est une lecture nécessaire. Il détaille la façon dont les lois raciales ont anéanti des existences et montre que leurs effets se font sentir encore aujourd'hui. » Barack Obama
Dix lectures indispensables qui ont marqué l'année : à lire ou à offrir sans hésiter !
Dans les années 60, aux USA, les maisons de correction avaient vocation à "rééduquer" les enfants. Elles accueillaient aussi de très jeunes enfants orphelins ou abandonnés.
Nickel Boys une de ces maisons était composée de trois structures : une pour les enfants blancs, une pour les enfants noirs et une dernière appelée "maison blanche" qui aurait pu être surnommée "maison rouge" car c'était là que les enfants désobéissants recevaient leur punition.
Les enfants, outre d'être orienté vers telle ou telle maison, en fonction de leur couleur, étaient classés par catégorie et pour en changer il fallait faire montre d'une parfaite obéissance, ils obtenaient des points leur permettant d'accéder à la catégorie supérieure et de gagner du temps pour leur libération.
Mais gare à celui qui tentait de s'enfuir..
C'est dans cet environnement qu'atterrira Elwood, un jeune noir, promis à un bel avenir, qui sera condamné à tort, pour vol de voiture. Condamné pour s'être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. Il va tout faire pour respecter les consignes, en se liant d'amitié avec Turner tout en prenant conscience que sa couleur n'arrangeait sa situation jusqu'au jour où...
Ce roman basé sur une histoire réelle est fort en émotions : empathie, colère, dégoût... et montre la nature humaine sous un jour fort peu glorieux : les figures d'autorité qui, aval l'aval des services sociaux, useront et abuseront de méchanceté, de cruauté voire de sadisme, les enfants qui tenteront de créer des liens tout en ne faisant jamais confiance car pour survivre dans cet enfer, il faut être prêt à vendre, dénoncer l'autre.
Ces maisons où régnaient une forte ségrégation étaient approuvées par la population et les autorités puisque les enfants étaient source de profit pour l'établissement en travaillant en son sein ou pour les notables extérieurs souvent membres du conseil d'administration.
Ce n'est que longtemps après leur fermeture que toutes les horreurs qui y avaient cours vont être connues de tous. Mais aucun des "bourreaux" y ayant sévi ne sera inquiété.
Ce roman, prix Pulitzer, a été un gros coup de coeur et s'il a le mérite de dénoncer cet épisode de la ségrégation et du traitement donné aux jeunes "délinquants" n'a malheureusement pas été suivi que de peu d'effets car bien que certains des enfants y ont fait un passage ont témoigné, la libération de la parole de la plupart d'entre eux n'a malheureusement pas encore eu lieu.
C'est le second livre de cet auteur que je lis, le premier Underground Railroad m'avait tout autant emballé. Je ne peux donc que vous conseiller de vous y plonger.
Tiré d’un fait réel, la Dozier school for boys, théâtre de maltraitances où des charniers ont été découverts dans les années 2011, Colson Whitehead, récompensé du prestigieux Prix Pulitzer 2020, rend un hommage émouvant à tous les mineurs victimes de sévices dans les maisons de correction promettant alors l’éducation à des délinquants.
L’auteur dresse un portrait de l’état de ségrégation dans les années 60 aux USA en décrivant le quotidien des gens puis s’appuie sur les rares témoignages et les découvertes faites dans l’internat de rééducation la Dozier school pour bâtir sa fiction avec une écriture vive, juste et incarnée.
Cette école resta ouverte de 1900 à 2011, échappant souvent aux inspections mais fut rattrapée en 2011 par la découverte de nombreux cadavres d’enfants enterrés dans l’enceinte de l’école et les alentours.
Tortures, salle de viols, salle d’isolement, nourriture avariée, matériel détourné, pots de vin, organisation de matches de boxe truqués, Colson Whitehead nous fait suivre le parcours détaillé d’un adolescent qui avait tout pour réussir mais fut condamné innocent du crime qui lui était reproché.
Au deux tiers du roman, il nous montre l’adolescent devenu adulte qui s’est marié et a une entreprise de déménagement à Harlem ce qui allège la lecture car on se dit que le héros malgré les maltraitances a fini par s’en sortir. Mais on comprendra que même après en être libéré, la Nikel school reste terrorisante rien que d’y penser. Alors on poursuit la lecture pleine de suspense jusqu’à la chute finale. Une véritable chute qui vous fait dire que ce bouquin est vraiment vertigineux…
Dans les années 60, les discours de Martin Luther King commencent à résonner dans la société toujours ségrégationniste des États Unis et les manifestations anti-apartheid commencent à voir le jour dans les villes américaines. Les jeunes afro-américains protestent mais restent en majorité concentrés dans la délinquance due à l’extrême pauvreté des familles.
Pourtant le jeune ado Elwood Curtis, tourne le dos aux gangs. Il travaille chez un buraliste italien pour gagner sa vie et surtout s’applique à bien étudier à l’école, mais il est loin d’être sourd à la nouvelle vague des luttes anti-raciales auxquelles il participe encouragé par un de ses professeurs qui finira par le faire admettre dans une nouvelle faculté certes réservée aux Noirs mais où était dispensés les mêmes cours que dans les universités des Blancs. Les cours à Melvin Griggs étaient ouverts aux lycéens méritants dont Elwood faisait partie.
L’université est loin de chez lui et pour éviter le coût du transport, Elwood va faire de l’auto-stop.
Un conducteur noir ralentit et lui ouvre la portière côté passager d’une superbe Plymouth Fury 61. Elwood constate vite que l’homme ne connait pas bien le véhicule et qu’il ne correspond pas au luxe d’une telle auto mais trop tard. Elwood est à bord. Sur la route, la police sirènes hurlantes les somme de se garer et Elwood découvre que l’homme a volé la voiture.
Elwood est embarqué. Jamais écouté. Abandonné par ses parents avec un père revenu mauvais de la guerre du Pacifique, il est élevé par sa grand-mère qui a tout espoir dans son petit-fils. Avant de décéder, elle se fit voler ses économies par un avocat marron et Elwood accusé à tort de vol de voiture, resta sans défense dans tous les sens du terme.
Il fut conduit à la Nickel Academy, une maison de correction épouvantable. Un pensionnat de l’horreur. Un internat d’éducation pour délinquants comme on ne veut plus en voir…
La chute finale du livre est édifiante.
Un roman reportage saisissant.
Roman policier et historique, inspiré de fait réel. Une intrigue sombre, sauvage, saisissant et inhumain. Une plongée dans les années 60 au coeurs d'un pays ségrégationniste. Un héritage de cette société américaine où l'injustice est monnaie courante.
Une très belle découverte, une plume qui ne nous épargne pas, nous embarqué dans une époque et cette atmosphère âpre, nous vivons cette horreur, ce déchirement, cette violence nous marque avec quelques passages.
"Depuis sa naissance, le monde lui murmurait des règles qu'il refusait d'écouter, préférant suivre un ordre supérieur. Et le monde continuait de l'instruire : interdis-toi d'aimer quiconque car les gens disparaissent, n'accorde pas ta confiance car elle sera trahie, n'ouvre pas la bouche car on te la fermera."
"Son père était mort en prison parce qu’une Blanche l’avait accusé de ne pas s’être écarté de son chemin sur le trottoir. "Contact présomptueux", selon la terminologie des lois Jim Crow. Ça se passait comme ça autrefois.
Un roman s’inspirant de faits réels, « Colson Whitehead » couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour « Nickel Boys », relate les méfaits que la couleur de la peau peut induire sur le comportement et les actions des hommes. Et l’auteur donne du sens aux péripéties de jeunes garçons noirs face au rouleau compresseur de la médiocrité, de l’abjection et de l’incommensurable cruauté humaine.
Floride, Tallahassee où les lois Jim Crow Laws imposant la ségrégation raciale aux États-Unis des États du Sud. Cependant un arrêt de la Cour Suprême abroge ces lois. Ce qui donne l’espoir à Elwood Curtis de pouvoir étudier dans une université. Élevé par sa grand-mère dans une stricte éducation, il sera envoyé à la suite d’une erreur judiciaire dans une maison de correction, pour mineurs, à la Nickel academy, jusqu’à sa majorité. En réalité c’était un établissement raciste jusqu’à la moelle, qui brise, déforme et rend inapte à une vie normale.
Elwood le garçon sage rencontre Turner l’empirique qui connait les arcanes de cet enfer afin de subsister dans cette jungle ; pourvu d’un lieux de tortures sous le nom de Maison-Blanche, d’où l’on y entre seulement ; car blanc sont les murs extérieurs et rouge de sang ceux de l’intérieur !
Ainsi devant ce faisceau d’injustices, Elwood décide de faire éclater la vérité, via une lettre de doléance, avec l’aide de son ami Turner.
Avec finesse « Colson Whithead » aborde la vie quotidienne de la population Noire sous le joug de l’absolutisme, de l’oppression, incarnés par l’autre partie de la population. D’ailleurs tellement habituée à courber l’échine, que la révolte tardait à venir, et entrait dans la normalité. Et pourtant, qu’il est difficile de supporter cet héritage de soumission, heureusement des voix se font entendre, dans cet océan de haine, tel Martin Luther King : « Nous devons croire dans notre âme que nous sommes quelqu’un, que nous ne sommes pas rien, que nous valons quelque chose ». Une lutte qui perdure dans le monde entier, quel qu’en soit le fond, et l’altérité à un long combat pour humaniser le genre humain. Un roman qui met, si besoin en était, la négation de certaines valeurs : de la même façon que notre période remplie de tensions, ne retient pas les leçons du passé, et destine le peu de sagesse des hommes à noircir uniquement les pages des livres...
Elwood Curtis est un jeune garçon de Tallahassee (Floride) Sa grand-mère Harriet l’élève seule, depuis que sa fille et son compagnon (les parents d’Elwood) ont préféré fuir leur responsabilité pour une meilleure existence … La vie n’est pas facile en 1960 dans cet état américain quand on n’a pas le teint blanc … Harriet en sait quelque chose : elle a perdu son père et son mari pour cette raison.
La grand-mère emmène souvent Elwood avec elle, lorsqu’elle se rend sur les lieux de son travail (l’hôtel Richmond) un endroit que l’adolescent aime beaucoup. Mais ce qui lui plait par dessus tout depuis Noël, c’est écouter les discours de son idole : Martin Luther King ! Elwood Curtis est jeune noir paisible, sans histoires, qui accumule les A à l’école et semble promis à un avenir plus serein … Qui grandit à l’abri – semble-t-il – du danger …
Malheureusement, dans l’Amérique raciste des années soixante, les citoyens noirs sont régulièrement accusés de tous les maux. Leur principal crime étant la couleur de leur peau. Et depuis peu, d’oser vouloir réussir socialement … C’est ainsi qu’Elwood se retrouvera (à tort) enfermé dans un terrible établissement (la Nickel Academy) où mieux vaut se rendre totalement invisible pour en sortir vivant … Une sorte de maison de redressement où l’on peut se faire tabasser par le personnel, autant que par les jeunes détenus blancs … Sa rencontre avec un certain Turner lui sera tout d’abord profitable, puis très rapidement d’un réel « réconfort », dans cet environnement d’une brutalité sans nom …
Un directeur et des surveillants tordus, des pensionnaires désespérés et un épilogue plutôt inattendu. Prix Pullitzer 2020, ce récit est un bien triste témoignage de la bêtise humaine !L’écriture est sobre mais ô combien percutante. Ça fait froid dans le dos !
Attention, livre-uppercut!
Prix Pulitzer 2020.
Le jeune et prometteur Elwood Curtis voit son avenir bousillé lorsqu’il atterrit suite à une erreur judiciaire à la Nickel Academy, une maison de correction des années 60, au cœur de la Floride ségrégationniste.
Rentrer dans le droit chemin s’avère être un parcours effroyable au cœur de l’inhumain.
J’ai été renversée, bouleversée, chamboulée. D’une rare puissance, ce roman de Colson Whitehead prend aux tripes et nous tient en haleine jusqu’aux majestueuses dernières pages.
Soyons francs, c’est une lecture éprouvante. On tremble, on souffre, on pleure … Là vous vous dites que ça ne vous fait pas envie … mais si, foncez car p*** qu’est ce que c’est fort! C’est aussi pour cela qu’on lit non ? Pour tomber sur des romans qui brisent les frontières de la fiction pour nous toucher en plein cœur.
C’est jusqu’ici ma lecture la plus marquante de l’année. J’ai hâte de découvrir son autre roman sacré Pulitzer (oui, il l’a eu deux fois): Underground Railroad.
Le destin d'Elwood, jeune garçon noir élevé par sa grand-mère, élève brillant, croise celui de Turner à la Nickel Academy.
Cette maison de correction, où il atterrit suite à une erreur judiciaire, a pour "projet" de remettre dans le droit chemin des garçons "déviants". S'y retrouvent des délinquants, des orphelins, des enfants n'ayant connus que la violence...
Les méthodes de privation et de châtiment corporel, les humiliations et la corruption font loi, et il est évidemment encore pire d'être Noir.
Dans ce contexte sordide, les 2 garçons vont se lier, tenter de survivre au mieux et de s'imaginer un avenir. .
La ségrégation qui régit encore la Floride dans les années 60, les brimades et la construction de soi malgré l'expérience quotidienne d'être reconnu comme inférieur... c'est révoltant, bouleversant, sidérant... il faut encore et toujours se confronter à cette réalité de l'injustice liée à la couleur de peau pour résister ...
Nickel Boys – Colson Whitehead
1962, la Floride
La ségrégation
Elwood est un enfant à la tête bien pleine
sur les pas d’esprits bouillonnants,
survient une erreur judiciaire.
Une maison de correction l’attend.
Nickel Academy admet les pires sévices.
Des cris, des hurlements apeurés, un paradis amer pour des cerveaux en sursis…
Inspiré de faits réels, l’auteur remet sur le tapis les blessures raciales de l’Amérique.
J’ai trouvé moins prenant l’écriture que celles contées sur « la couleur des sentiments », « la couleur pourpre », mais dans ce roman on y aborde davantage les enfants et notamment le regard des adultes comme celui des enfants Blancs sur celui des Noirs.
5 prix littéraires avec notamment sa dernière distinction du choix des Libraires des Livres de Poches 2022.
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