"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voici donc une histoire de pirate. Une de plus. Mais celle ci à pour sujet la vie d'une femme pirate. Et l'originalité de la bd vient de la narration. Une narration multiple. Il y a d'abord l'histoire racontée par Anne Bonny, elle-même. Elle possède un livre d'histoire de pirates, avec un chapitre qui lui est consacré. C'est la seconde narration qui vient entrecouper l'histoire d' Anne Bonny pour comparer les dires. Et puis il y'a l'intervention régulière de deux historiens qui donnent leur avis sur le récit.
Alors oui, c'est original. Je le souligne. Mais ça ne m'a guère emballé. Sur une grosse première moitié, j'ai eu l'impression d'être coupé et ralenti dans ma lecture (j'ai trouvé les interventions des historiens inutiles). Au point de croire avoir lu une centaine de pages, quand j'en ai lu que la moitié. Ensuite, le récit retrouve une certaine "normalité", plus standard, mais plus agréable à lire, pour moi.
Et c'est dommage, car je ne doute pas du côté extraordinaire de la vie de cette femme pirate. Est-ce une vie fantasmée? ou la réalité? Nous ne le saurons peut-être jamais. Mais la narration m'a éloigné du personnage principal, et jamais je n'ai eu de grand intérêt pour ce qui m'était raconté.
Visuellement, je n'ai rien à dire. C'est très bien réalisé. La couverture donnait le ton et la promesse est tenue.
Cette belle aventure aura finalement été une déception pour moi. Dommage, car j'attendais vraiment cette bd.
Lady Anne vient de croiser une vieille amie, elle sait que c'est pour bientôt.
Alors elle s'empresse de rejoindre sa maison close, file à l'étage, et confie à sa meilleure gagneuse ce qui lui restera.
Mais avant, un dernier travail les attend, car avant le grand départ, Anne a à cœur de rétablir la vérité la concernant !
Ce Johnson a écrit sur elle tout un tas de faussetés, et elle ne veut pas rejoindre les deux seuls êtres qu'elle ait jamais aimé sur un tissu de mensonges.
Elles ont la nuit, elle pour raconter, Apolline pour écrire, ce qu'a été véritablement la vie d'Anne Bonny, petite Irlandaise débarquée sur le Nouveau Monde en plein XVIIe, laissée à la tête d'une plantation toute jeune, éprise de liberté et de libre arbitre et farouchement accrochée à la vie.
Elle doit se hâter, car si la mort l'attend, elle va aussi enfin pouvoir retrouver Jack et Mary !
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Tiré du podcast d'#arteradio conté par Claire Richard, cet album tente d'apporter une version plutôt féministe et un peu romancée de la vie d'une des plus célèbres femmes pirates du XVIIe.
Abandonnée à son sort, au caractère fort, Anne, dont on a tout de même peu d'écrits et beaucoup d'envies, va mener son destin comme elle l'entend, avec une poigne de fer et pourtant beaucoup de sentiments lorsqu'elle rencontre Jack Rackham puis Marie Read.
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Anne raconte, et même la mort l'écoute et met son œuvre en suspend tant ce récit est passionnant et riche !
Si l'aventure romanesque est ponctuée de l'intervention d'historiens qui débattent de certaines vérités ou interprétations, on ne peut s'empêcher d'espérer que la version d'Anne soit la vraie et d'aimer son caractère revêche, usée mais encore prête à en découdre.
La vie d'une insoumise, libre d'aimer comme bon lui semble, éprise de liberté quel qu'en soit le prix.
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Enlevé par le trait vif d'Alvaro Ramirez que j'ai beaucoup apprécié pour son émouvante spontanéité et son énergie, voilà un album passionnant qui donne envie d' écouter le podcast (si ce n'est pas déjà fait)
Moi je suis en train, et c'est vachement bien !
"Si j'étais née légitime, on m'aurait mariée à vingt ans, j'aurais été grosse à vingt-deux, cocue en même temps, et probablement morte à quarante, le corps difforme et l'âme essorée."
La mort a prévenu Anne Bonny, il ne lui reste qu’une nuit à vivre, l’occasion où jamais de rétablir la vérité sur sa vie aventureuse, et de corriger les approximations d’un biographe plus intéressé par le sensationnel que par l’exactitude.
De sa jeunesse à ses dernières heures, nous suivons Anne qui passe par bien des visages, bâtarde, travestie, fille de propriétaire de plantation, épouse, amante, pirate et peut-être même tenancière d’une maison close.
Si ce récit est déjà trépidant, il est renforcé par les débats fictifs entre deux historiens qui entrecoupent le récit, et apportent des éclairages sur ce qui relève de faits, et ce qui pourrait n’être que de la fiction. Tout est sujet à discussion, l’objectivité très relative du biographe, les extrapolations, la remise dans le contexte de l’époque, l’instrumentalisation des personnages… Ces passages apportent un véritable bonus au récit en l’inscrivant dans le champ de la recherche historique.
Le personnage d'Anne Bonny est fascinant, c’est une figure de femme forte. Le récit nous dépeint un personnage complexe, nous ressentons de l’empathie pour elle, mais régulièrement elle se montre détestable, et nous aimons qu’il en soit ainsi. Il y a un aspect féministe, dans ce portrait de femme libre, mais Anne n’est pas uniquement présentée ainsi, elle ne se bat pas pour les autres, elle prend ce qu’elle peut quitte à écraser les autres. C’est tout cela qui en fait une femme que l’on aime suivre, et l’on comprend la mort qui a préféré attendre de la voir vivre avant de venir la chercher.
Pour compléter cette lecture, vous pouvez écouter le podcast d'Arte qui est à l'origine de cette adaptation. Je viens juste de commencer et je suis pressée de trouver le temps d'écouter la suite.
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