"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous sommes en Inde et Phoolan est une petite fille pauvre qui va subir l’horreur tout au long de sa vie : humiliations, mariage force, viols, emprisonnement…
Cette petite fille, animée par une soif de vengeance et de justice, va rejoindre, un peu malgré elle, les Dacoït, une bande armée organisée. Protégée par Vikram Mallah, leur chef, elle va petit à petit se faire une place et prendre confiance en elle pour devenir Phoolan Devi, Reine des bandits et ennemi public n°1 ! Elle n’aura de cesse de se battre pour protéger les plus faibles et dénoncer tous ceux ayant abusé de leurs pouvoirs. Et elle finira députée !
J’aime beaucoup le travail de Claire Fauvel et je connaissais pas encore Phoolan Devi. Au début du roman graphique, Claire Fauvel explique pourquoi elle a fait ce choix de mettre en bande dessinée l’histoire de Phoolan Devi. Rien qu’en lisant ses mots, j’ai su que j’allais apprécier ma lecture et qu’elle me marquerait. J’ai apprécié les dessins, alternant entre planches plutôt noires et planches plus colorées.
C’est un roman graphique uppercut qui révolte. On ne peut qu’admirer le courage de cette femme pour se venger des horreurs que les hommes lui ont fait subir. C’est dur, choquant mais indispensable !
J'avais découvert la vie de Phoolan Devi dans le tome 2 de Culottées de Pénélope Bagieu, et j'avais été bouleversée par son destin. J'ai donc été ravie de trouver cette BD à la bibliothèque. Et je peux vous dire que c'est un gros coup de coeur. La vie de Phoolan Devi est tout simplement hors du commun. Cette adaptation nous entraîne avec Phoolan Devi dans les injustices subies par les castes les plus basses en Inde ( et encore plus par les femmes), puis dans son combat contre ceux qui en sont à l'origine. C'est un récit dur, mais extrêmement bien mené. Si vous aimez la BD et si les femmes fortes ne vous effraient pas, lisez Phoolan Devi reine des bandits
Voici le quatrième album de l'autrice, après « une saison en Egypte » et « Phoolan Devi » aux éditions Casterman, mais surtout la fabuleuse adaptation de « La guerre de Catherine » aux éditions Rue de Sèvres.
C'est donc le deuxième ouvrage de la talentueuse Claire Fauvel dans cette superbe maison d'édition et c'est certainement avec délice que vous le lirez.
Pour mon cas, je l'ai dévoré sans perdre un instant.
Le scénario de "La nuit est mon royaume" de Claire Fauvel
Dans cet ouvrage, Claire Fauvel nous raconte cette transition initiatique de jeunes banlieusardes, de leurs adolescences à leurs vies d'adulte, avec toutes les barrières sociales et familiales qui leurs sont dues, mais aussi la fougue et les désirs juvéniles rebelles d'indépendance.
Alice et Nawel sont deux teenagers que presque tout oppose, hormis le fait qu'elles habitent la même barre d'immeuble et qu'elles soient de familles pauvres.
Mais elles se retrouvent finalement liées par leur passion commune : La musique.
Passion salvatrice ou pas ?
En tout cas, c'est la voie que ces deux protagonistes ont choisi pour se lancer dans le grand bain de la vie d'adulte.
Le récit est évidemment beaucoup plus centré sur le personnage de Nawel afin d'insister sur le côté social et culturel différent, pour une immersion plus soutenue. Et c'est efficace !
On se prend au jeu et on se projette assez facilement quel que soit le genre et l'origine du lecteur.
Ce duo de musiciennes force l'admiration et l'on ne peut que s'y attacher. On espère de tout coeur, tout au long du récit, leur réussite.
Les caractères des deux héroïnes sont bien déterminés et différents. L'une est une acharnée, l'autre plus oisive, mais l'ensemble s'accorde harmonieusement.
Le travail de l'autrice sur la psychologie des personnages est donc admirablement bien réussi.
Le découpage est dynamique et intense, enchaînant des pleines pages avec des pages aux nombreuses vignettes (8 à 10 en moyenne).
Ceci a pour effet d'accentuer le rythme effréné de cette aventure rock n'roll.
Ce scénario est très enivrant et superbement bien construit, autant sur la trame de fond que sur les détails contextuels.
Il vous laissera probablement un petit pincement au coeur mais qui finalement s'effacera bien vite pour revenir à la raison.
Le dessin de "La nuit est mon royaume" de Claire Fauvel
Le dessin semi réaliste de Claire Fauvel est incroyablement vivant et varié.
Son trait et souple et rapide, mais à la fois minutieux et stylisé.
Les mises en scènes sont aérées et dynamiques.
L'autrice ne s'encombre pas de détails superflus dans la scénographie de ses cases afin de donner un maximum de fluidité à la lecture.
Il ne faut pas s'attarder à contempler une case sauf dans quelques cas où l'artiste a évidemment pris le temps de soigner sa composition pour que l'on savoure le tableau et que l'on prenne un moment de répit dans le rythme endiablé de l'histoire.
En effet les cases, et par conséquent les émotions qu'elles nous transmettent, s'enchainent rapidement, façon Rock ‘n roll, à l'image de la musique choisie par nos deux protagonistes.
D'ailleurs, les scènes de concerts sont fabuleuses. Elles nous font vibrer au point que l'on pourrait presque ressentir et entendre la musique jouée.
Les personnages sont vraiment très typés et affectueux. Même pour les "ordures" on arrive à se prendre d'affection !
Les effets sont maîtrisés, discrets et efficaces, et les plans et les perspectives sont, eux, très diversifiés pour appuyer d'autant mieux la cadence du conte.
Les couleurs sont lumineuses et intenses, probablement travaillées informatiquement vu la perfection des magnifiques dégradés. C'est très agréable à admirer.
En bref, l'ensemble (scénario et dessin) est formidablement bien construit, représentant bel et bien la fougue d'une adolescente à vouloir vivre tout ce qu'elle peut, intensément, et surtout avec passion, à braver les dangers quitte à subir de grandes déceptions, et revenir sur les voies de la raison...
Mais au fond, n'est-ce pas tout simplement cela devenir adulte ?
C'est un très bel album sur l'émancipation et le passage à l'âge adulte. Je ne suis pas particulièrement mélomane, mais la musique semblait vibrer à traver les pages de ce roman graphique. Si au départ je craignais un récit un peu cliché, j'ai trouvé que l'histoire gagnait fur et à mesure en profondeur. Les personnages de Claire Fauvel sont très expressifs et je m'y suis rapidement attachée.
Et à la fin, j'aurais voulu en avoir plus.
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