"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cécile Cabanac nous plonge dans un cold case d'où une écriture qui nous entraine sur une double temporalité, un huis clos au coeur du Pays Basque, un thriller psychologique.
Une ambiance oppressante, un scénario bien ficelé, haletant, le récit est lent tandis que le final lui est rapide, l'héroïne proche du burn-out est attachante et touchante.
Cold case, Disparition, Secret, Viol, Mythe, Amour, Famille, Burn-out.
"Une disparition, c'est une amputation, il faut apprendre à vivre avec ce vide et, d'une certaine façon, j'y suis parvenue."
"Alice, depuis le perron, observa la forêt d'un air soucieux. Tant d'obscurité et de silence semblaient annoncer un autre monde. Son regard glissa sur les arbres centenaires aux airs de guerriers impassibles, puis le face-à-face s'étira jusqu'à ce qu'une nuance de défi s'invite sur son visage."
Alice va craquer, Alice va sauter... Alice s'échappe de cette vie de stress à laquelle elle est soumise. Assistante parlementaire d'un député aussi exigeant que désagréable, qui la maltraite au quotidien et exige sa présence h/24. Plus de vie, plus le temps de penser, d'être soi. Alice quitte Paris pour aller se réfugier dans la maison familiale de Saint-Just-Ibarre, au Pays-Basque.
Paysage et village idyllique, idéal, ressourçant, que né-ni, là-bas, vingt-ans plus tôt, sa tante Diane a disparu, et malgré de longues, nombreuses et vaines recherches, aucune piste n'a pu aboutir.
Après quelques jours de repos, Alice décide de reprendre l'enquête seule, de poser des questions, espérant que le fait de voir cela d'un œil neuf lui permettra de trouver des pistes qui ont échappé au commandant Letay, alors en charge de l'enquête.
Mais dans les villages basque le silence est un maître mot. Et l'animosité, les silences, les regards ont tôt fait de la déstabiliser, de lui montrer que rien ne sera simple. Elle dérange le calme apparent, les habitues, les secrets bien gardés. Dans un quasi huis-clos, elle va devoir faire parler, faire confiance, et peut-être découvrir la vérité.
Les chapitres alternent le passé, vingt et un ans, treize ans, et le présent; L'autrice nous entraîne dans les pas d'Alice, de sa mère Annabelle, sœur de la disparue, du commandant Letay et de son obsession pour ce cold-case jamais résolu, et dans les mystère des ces habitants aussi discrets, soudés, silencieux que possible. Où tout est aussi une question d’atmosphère, de silence oppressant, de rancœur, mais aussi de solidarité.
Et si l'on devine, ou pense deviner, si l'on trouve aussi un peu fort de café certains actes et révélations, l'intrigue nous mène malgré tout par le bout du nez à un rythme soutenu, qui donne envie de ne rien lâcher pour connaître l'issue de cette quête.
https://domiclire.wordpress.com/2024/07/04/a-pleurer-tout-nous-condamne-cecile-cabanac/
Dès les premières pages ,on s'attache au personnage d'Alice attachée parlementaire ,corvéable à merci.Heureusement,elle fuit et essaie de se reconstruire dans la maison de sa tante Diane,disparue tragiquement il y a 21 ans.Ses parents s'opposent à ses décisions,son père odieux arriviste,égocentrique essaie de la manipuler,sa mère de la culpabiliser,et le village se montre hostile.Que de secrets qui s'enchevêtrent dans ses montagnes basques!
Le lecteur comme le gendarme Lelay,désormais à la retraite, tentent de comprendre;tous semblent coupables et ligués afin que la vérité reste enfouie.
Un bon moment de lecture,je m'en dis pas trop sur les thèmes abordés pour ne pas dévoiler les intrigues...
Alice, la jeune attachée parlementaire d’un député harceleur et vicieux, en plein burn out, craque, quitte son travail et se réfugie dans la maison familiale de Saint-Just-Ibarre dans le pays basque. Or, cette maison est empreinte du souvenir de Diane, sa tante qui a disparu mystérieusement vingt ans plus tôt. Alors qu’Alice décide de faire la lumière sur cette disparition, elle se heurte à l’hostilité des habitants d’un village qui semble abriter de sombres secrets. Commence alors un huis-clos aussi haletant qu’addictif.
Avec finalement assez peu de violence et de sang, Cécile Cabanac parvient à créer une atmosphère de plus en plus glaçante et oppressante au fur et à mesure que les recherches d’Alice sur sa tante progressent. La pression malsaine des habitants, alors qu’elle réveille les fantômes et sort les cadavres des placards, est presque palpable tant elle est étouffante. Le village de Saint-Just-Ibarre devient comme un piège qui se referme sur elle.
Portés une écriture fluide et agréable, les chapitres, qui alternent passé et présent (2001 et les événements ayant conduits à la disparition de Diane, et 2022 avec l’enquête d’Alice), s’enchaîne rapidement, au rythme des révélations, des rebondissements et des scènes d’action. Ce procédé narratif assez classique est habilement exploité et parvient à maintenir le suspense tout au long de l’intrigue, chaque chapitre apportant une pièce au puzzle permettant de reconstituer ce cold case passionnant. L’enquête est bien ficelée, le suspense monte crescendo et le final est à la hauteur du reste du livre.
J’ai beaucoup apprécié le personnage d’Alice, une jeune femme qui, seule contre tous, se révèle et se reconstruit, gagnant en force et en confiance face à l’adversité.
Pour conclure, j’ai passé un bon moment de lecture. C’est avec plaisir que je suivrais désormais les publications de Cécile Cabanac.
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