Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Une période passionnante + l’histoire de ces Lebensborn , pouponnières imaginées par Himmler dans le but de créer une race aryenne pure ne pouvait que m’intéresser . Adosser dans un titre de livre le mal absolu et la douceur d’une pouponnière ne peut que m’interroger.
Ces lebensborn sont « alimentées » en nouveaux nés de SS et pire encore, par des enfants de « type aryen « enlevés à leurs parents dans des pays conquis pour être placés en adoption dans des familles allemandes ( L’Histoire comme on le sait est malheureusement un éternel recommencement. Cf. « Le courage des innocents » de Véronique Olmi , mon prochain post
Prix Transfuge et Sade en 2021, un polar dans cette univers sombre de Sugar Baby ou Daddy, dans laquelle des jeunes filles ou jeunes femmes sont prêtes à tout afin de réaliser leurs rêves. Caroline de Mulder retranscrit parfaitement tous les codes de cette univers. Phénomène rependu au USA cette fois l’autrice nous le montre dans notre nation au plus près de chez nous. Violence, Agression, Humiliation, Sexe, un ouvrage à déconseiller aux âmes sensibles.
"La ravissante, c’est Hilda, Bambi pour son créa. Bambi à cause de ses yeux doux et de sa charpente légère, tout en pattes. Elle est en slim et top serré sur un torse sec, et gueule d’enfant grimée"
Ce roman nous transporte en Bavière, en 1944, dans un Lebensborn : un endroit idyllique où des mères donnent naissance à des enfants parfaits qui formeront l’élite et la nation de l’avenir, selon la doctrine nazie. Une usine à bébés.
A travers quelques personnages (une jeune française rejetée par les siens pour avoir fauter avec un jeune allemand, une infirmière qui se pose de plus en plus de questions, un médecin endoctriné et convaincu, un jeune fugitif qui se cache à proximité de la maternité et qui cherche à manger, …), l’autrice va nous dévoiler un lieu hors du commun, une usine à fabriquer des bébés comme seront nommés ces maternités à la libération.
Mais elle va surtout nous amener à nous poser des questions sur les parents de ces bébés, sur l’éthique en vigueur pour ne garder que les enfants correspondant à certaines normes établies par les nazis et sur l’avenir de ces enfants sans parents, à la libération.
Un excellent roman très documenté qui nous plonge dans une sordide page de l’Histoire, pendant la seconde guerre mondiale.
J’avais également adoré le roman Max, de Sarah Cohen-Scali (chez Gallimard) qui se passe également dans un Lebensborn.
Abordant un thème peu traité en littérature, les lebensborns, Caroline De Mulder nous plonge dans l’univers bien particulier de la plus célèbre « Pouponnière d’Himmer », le Heim Hochland, en Bavière, d’août 1944 à novembre 1945.
Un roman choral à trois voix, instaurant une approche de trois points de vue différents, ceux des trois protagonistes principaux qui se trouvent au même moment dans ce foyer : celui de Schwester Helga, jeune infirmière modèle allemande, fière de travailler au foyer pour futures et jeunes mamans, et de s’occuper au mieux des nouveau-nés ; celui de l’adolescente française Renée, enceinte d’un soldat allemand, reconnaissance d’avoir trouvé un abri dans ce foyer allemand, mais dont l’esprit va vaciller au fur et à mesure des mois, et après la naissance de son fils ; et celui de Malek, jeune polonais sorti de Dachau, prisonnier employé à l’entretien des jardins et à la construction de nouveaux bâtiments.
Au fil des jours et des mois, les évènements s’enchainent au Heim, faisant douter et évoluer chacun des personnages, les désillusions s’accumulent, et leurs caractères prennent de l’épaisseur. Après la destruction massive par le feu des archives et autres documents administratifs, puis l’arrivée des soldats américains, il y aura un nouveau tournant décisif pour chacun d’eux.
L’art de Caroline De Mulder est de nous emmener dans ce lieu harmonieux et paisible, où la guerre semble si loin, sorte de petit paradis où malgré la guerre qui fait rage à quelques kilomètres de là, les femmes et les nouveau-nés ne manquent de rien, tant en nourriture qu’en habits, couches, lits, et promenades dans un le joli parc clos. Fort contraste avec la condition des prisonniers travaillant sur le Heim. Mais au fil des pages, avec une grande finesse d’écriture, elle arrive à rendre cet endroit malsain, étouffant, inquiétant, cauchemardesque. On comprend l’horreur, la noirceur de la réalité nazie, le pourquoi de ces foyers pour nourrissons.
L’autrice dresse ici trois magnifiques portraits, dont particulièrement ceux des deux femmes très différentes mais toutes deux attachantes. Avec une écriture fluide, elle nous décrit avec précision ces foyers pensés et créés par le Reichsführer Himmler pour fabriquer sur mesure de futurs soldats SS et développer une race pure, la race aryenne. Une mécanique bien huilée heureusement mise à mal par la victoire des alliés. L’emploi récurrent de mots, expressions et phrases allemandes accentuent le côté inquiétant et la main mise allemande tout au long de l’histoire.
Un roman fort, bouleversant, qui a demandé un gros travail de documentation, qui se lit comme un thriller historique, et que l’on n’oublie pas. Une belle réussite.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !