Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Au départ, Boris Cyrulnik ne voulait pas écrire une autobiographie mais c’est « en déroulant le fil » à partir de son arrestation, à Bordeaux, le 10 janvier 1944, qu’il a finalement livré, avec talent, l’histoire de sa vie.
Neuropsychiatre de renommée internationale, Boris Cyrulnik explique qu’il est né deux fois : le 26 juillet 1937, jour où il est venu au monde, et lorsqu’il a été arrêté dans son lit par des hommes armés. Il avait 6 ans. Ce jour-là, il s’est senti « condamné à mort pour crime qu’il allait commettre… »
Au fil des pages, il détaille ses souvenirs, les confronte à d’autres témoignages et se rend compte de certaines inexactitudes, exagérations ou minorations. Quelques images lui reviennent alors qu’il avait deux ans mais il se demande si cela ne vient pas de photos vues après guerre. Ainsi, il se rend compte que nous agençons des souvenirs épars et que nous recomposons le passé. « En faisant converger ces sources différentes, je me suis fabriqué un souvenir cohérent. » Il constate aussi : Dans une même situation, chacun construit des souvenirs différents ».
Placé à l’Assistance publique par sa mère, la veille du jour où celle-ci va être arrêtée, il va ainsi passer de l’un à l’autre, encaissant traumatismes et frustrations. Les détails qu’il donne, permettent de comprendre un peu mieux cette période si difficile de notre Histoire : l’Occupation. Quand la paix arrive, rien n’est résolu pour notre garçon qui se voit obligé de se taire car on ne l’écoute pas, on ne le croit pas.
Se considérant comme un petit vieux à l’âge de 10 ans, il affirme « qu’on ne provoque pas l’attachement d’un enfant en le gavant. On l’écœure, c’est tout. C’est en le sécurisant et en jouant avec lui qu’on tisse ce lien. »
Dès 11 ans, il voulait devenir psychiatre et l’a écrit dans une rédaction. Heureux à Paris avec Dora « la belle danseuse » et Émile « le costaud scientifique », il constate que, dans l’après-guerre, on oublie tous les juifs qui ont combattu. Ballotté entre Dora et Margot, à Bordeaux, ayant connu aussi les institutions, il cite Georges Pérec, « son frère d’âme ». il connaît le bouillonnement artistique de Paris entre Barbès et Pigalle où il fréquente le lycée Jacques-Decoux. Boris Cyrulnik reconnaît même : Si j’avais été équilibré, je n’aurais pas eu besoin de ce rêve fou : devenir psychiatre ! »
Souvent, il revient sur ce qu’il a vécu dans son enfance avant de parler de sa carrière politique qui débute à … 14 ans, au Parti Communiste, pour cesser deux ans plus tard. Il termine en s’appuyant davantage sur l’évolution des mentalités après la guerre ; il compare le récit supportable d’Anne Frank et celui, glacial, de Primo Levi. Quand il parle du procès Papon, c’est pour affirmer que la mémoire historique n’est pas la mémoire narrative. On a encore fait taire les survivants !
Boris Cyrulnik sait que, pour s’en sortir, il vaut mieux comprendre et pardonner : « Haïr, c’est demeurer prisonnier du passé. »
Sur un sujet grave, un livre finalement très optimiste, qui raconte au travers du calvaire des enfants juifs, d'enfants violentés , comment la toile d'amour tissée lors de la petite enfance permet de tout surmonter.
Avec Cyrulnik on cite souvent la vie de Martin Gray ( Au nom de tous les miens ) en référence à cette notion de résilience: comment survivre à l'horreur de perdre ses proches , de subir le pire , pour 100 fois se relever , reconstruire , croire en la vie
Un ouvrage à mettre dans toutes les mains. Trois "grands" penseurs de la cause animale Boris Cyrulnik, Elisabeth de Fontenay et Peter Singer exposent leurs idées et argumentent sur le thème des droits des animaux. Un sujet d'actualités avec l'adoption récente par les députés du statut "d'être vivant et sensible" pour les animaux domestiques dans le code pénal.
Un livre génial, une ou plutôt des explications de la honte, de nos multiples comportements face à cette culpabilité qui nous ronge. On se sent concerné, on a tous au plus profond de notre être un moment de notre vie qui nous a insufflé cette honte, cette culpabilité qui nous poursuit, qui réapparaît insidieusement quand on ne si attend pas, que l’on dissimule, dont on ne parle pas, de peur d’être jugé, de voir dans les yeux de l’autre l’étonnement, l’incompréhension… Ce livre est pour Boris Cyrulnik le moyen de faire une thérapie, d’avouer à travers d’autres, sa souffrance. C’est sa façon de se reconstruire, d’effacer son passé d’enfant juif, d’orphelin, une famille décimée dans les camps. La honte d’avoir été considéré comme un sous homme… A lire pour comprendre, pour ne pas juger les gens qui peuvent vous parler de leur honte, pour peut-être sa propre résilience.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...