Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L'histoire
2060 : la vie en ligne a supplanté la vie réelle. « Malgré la transparence, on vous ment » : ce slogan qui vient d'apparaitre sur les murs de Paris inquiète les forces de l'ordre. Sébastien Mille, vieux flic bénévole, et sa fille, la commissaire Holly Mille, enquêtent sur l'origine de ces graffitis. Léonard Parvel, 13 ans, fait partie des taggeurs. Persuadé que son père disparu est membres des Obscuranets, mouvement révolutionnaire qui lutte contre la prolifération du virtuel, il participe à des actions insurrectionnelles dans l'espoir de retrouver sa trace.
Mon avis
Un polar dans un monde futuriste où la transparence à remplacé le capitalisme, où des solutions fonctionnent pour sauver la planète et l'humanité occidentale. Cette société se veut protectrice (revenu universel, logement pour tous...) et garanti à tous les citoyens un espace de liberté. Mais quelques personnes contestent cette vision. Et essayent d'ouvrir le débat en alertant l'opinion publique par des révélations chocs.
Les flics sont à leur trousse.
Ce roman mêle polar atypique et essai de prospective. C'est intelligent. Des pistes pour un futur plausible, probable et desirable sont explorées. Les doutes sont étudiés à travers les personnages parfaitement croqués.
Le monde est régi par le Réseau qui prône la transparence de toutes les données et compris personnelles.
Certains refusent ce système et en sortent, ce sont les obscuranets qui revendiquent l'anonymat. Ils sont considérés par les Rienacas (pour rien à cacher) de terroristes. Entre les deux naviguent les nonymes qui dans la vraie vie vivent sous un pseudonyme.
C'est le cas de Camille Lavigne, très active sur le Réseau, afin de maintenir sa côte de popularité, et qui vit un peu à travers son mentor, Irina Loubovsky, une virulente anti-obscuranets. Mais qui est vraiment Irina, Camille va donc chercher à se rapprocher de son gourou par différents moyens mais cela en vaut il la chandelle ? Est-il bon de savoir qui est cette femme ?
Ce roman aurait pu me plaire mais sa lecture n'est pas tombée au bon moment car il touche beaucoup trop à la situation que nous vivons actuellement et qui annonce des lendemains sinistres. Peut être le relirai-je plus tard ? Mais il est bon que chacun fasse sa propre opinion sur le sujet.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/01/la-transparence-selon-irina-benjamin-fogel.html
Nous sommes en 2058. Le Réseau – qui a remplacé Internet depuis des décennies – sait pratiquement tout, sur tout le monde ! La société (mondiale) actuelle se divise en plusieurs catégories, les deux principales demeurant les « rienacalistes » (qui n’ont rien à cacher) et les « nonymes » (qui protègent leur identité en évoluant sous un pseudonyme) Les citoyens les plus âgés sont majoritairement des membres de la première catégorie, les générations nées après 2027 faisant plutôt partie de la seconde … Toutefois chacun est (encore) libre de son choix !
Camille Lavigne (la narratrice) est une « nonyme » : personne ne la connait donc sous son vrai nom (son pseudo est Dyna Rogne…) Son ami Maxime Bellanger – lui – est un « rienaca » qui étale toute sa vie sur le Réseau … Généralement, les uns et les autres évitent de se fréquenter. (Un « rienaca » est une version modérée du « rienacaliste » qui est pour la « mise à nu » totale des individus …) De même que le « nonyme » est une version modérée du « noniste » qui – lui – ne fréquente même plus ses parents … Un choix qui se fait souvent lorsqu’une personne atteint sa majorité … Et puis il y a (plus rarement !) les « vifistes » comme la « mystérieuse » Irina Loubovsky (dont le pseudonyme est Anna …) Ces derniers mènent une existence exclusivement virtuelle … Malgré cela, tout un chacun peut parfaitement décider de se rendre dans un café, aller au restaurant ou faire la fête en boite de nuit, comme dans le « bon vieux temps » …
Les gens sont pucés, le Réseau entièrement transparent … Chacun a son « métadicateur » (sorte d’appréciation individuelle, décernée par les autres au fur et à mesure des années, selon son comportement …) À l’origine, le but principal était d’éradiquer la criminalité. Jusqu’à l’apparition des « Obsuranets », des cyber-terroristes bien décidés à détruire ce système qu’ils jugent toxique …
En y réfléchissant, ça donne vraiment des frissons ! D’aucuns vous diront que nous n’en sommes pas très loin, la Chine semble déjà y adhérer …
Une intrigue édifiante, particulièrement bien construite. Un récit passionnant, à mi-chemin entre réflexion philosophique, anticipation, thriller et polar. Un roman plutôt lucide sur les dangers de notre société – devenue aujourd’hui par trop intrusive – et ses nombreuses dérives (passablement inquiétantes !) qui en résultent … Dérives provoquées par une utilisation – pratiquement systématique – des outils informatiques à notre disposition. Une « intelligence artificielle » parfois bien utile mais qui porte de plus en plus atteinte à la vie privée et au libre arbitre.
C’est clair : un gros coup de coeur en ce qui me concerne ! Je l’ai « dévoré » en une soirée et une matinée !
Un bond dans les années, 2058 ; la transparence des données individuelles s’avère être la norme. Connaître tout sur tous, une règle depuis la création du Réseau en 2027 qui se substitue à internet ; ainsi le Réseau centralise et expose toutes les données. Et dont le but de sa création consiste notamment à l’éradication de la criminalité – par l’obligation de l’implantation d’une puce à chacun. Mais de ce fait le Réseau protège le système et non pas les gens.
Bien sûr, des individus rétifs à l’embrigadement, tente de passer sous les radars. Ainsi coexistent des tenants de l’IRL (in real life) contre les IVL (in virtuel life). Les tenants pour la liberté de garder leur personnalité, de vivre sans avoir les projecteurs des autres membres du Réseau qui scrutent et commentent les différents actes de leur vie.
Aussi dans ce contexte, certains donnent leur vrai nom dans le Réseau et se donne un alias dans la vie courante. Il en est ainsi de Camille Lavigne qui circule en dehors du Réseau et devient Dyna Rogne - anagramme – dans la vie courante.
Si la quatrième de couverture évoque un thriller comprenant une anticipation sociale, un thriller et un récit psychologique, je serais plus restreint dans cette analyse. Hormis l’aspect futuriste, les autres mentions ne sont là que pour approfondir et mettre en exergue les dangers d’une dérive de la Liberté individuelle au profit d’une transparence comme valeur morale ! Et de fait, il est fort possible que l’exposition publique de la vie intime génère plus de blessures morales que physiques.
Benjamin Fogel, avec cette dystopie, c’est inspiré pour partie des travaux de Gilles Deleuze et Antonio Negri pour donner sa vision futuriste de notre société. Il parait évident que le risque existe indéniablement et que seuls quelques lanceurs d’alerte demeureront notre seul garde-fou à cette finalité.
D’ailleurs celle-ci est-elle inéluctable ?
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