Adaptation du livre éponyme, cette BD vulgarise la vie secrète des arbres. Les propos sont bien explicités et on découvre plein de faits sur les arbres et leur environnement.
Cette version graphique propose également de superbes illustrations de la vie en forêt où certaines planches sont à couper le souffle. Une lecture qui nous dépayse, qui nous fait prendre un grand bol d'air pur (au sens littéraire) et qui amène à repenser la Nature de manière différente.
À l'origine, "La vie secrète des arbres" est un livre paru en 2015 qui a connu un succès retentissant avec un tirage dépassant les 7 millions d'exemplaires à travers le monde. Son auteur, Peter Wohlleben, est un ingénieur forestier allemand. L'adaptation de ce roman en BD par Fred Bernard est une belle réussite, les dessins et couleurs de Benjamin Flao sont un émerveillement, certaines illustrations sont de vrais tableaux.
En quatre saisons, de son enfance jusqu'à l'âge adulte, l'auteur nous transmet ce qu'il a appris tout au long de sa vie. Il nous offre une incroyable plongée dans la forêt qui fonctionne comme un organisme extrêmement évolué. Un monde rempli de secrets et de richesses insoupçonnées. Nous apprenons comment s'est constituée la forêt , nous rencontrons les animaux qui y vivent, admirons les plantes des sous-bois.
Les arbres vivent en société, ils sont solidaires, ils ont des capacités d'apprentissage et communiquent entre eux. Au fil des pages, l'auteur nous explique comment ils se nourrissent, respirent, se reproduisent et se déplacent.
Un simple conseil, pour chaque page, après avoir lu le texte, arrêtez vous sur les illustrations et prenez le temps de vous évader dans cet univers fait de lenteur et de patience.
Un grand merci aux élèves et aux enseignants de l'école de la Rejaillère de Saint-Étienne qui m'ont offert ce magnifique album.
La couverture de cette BD nous invite à l’admiration d’un paysage d’eau et de montagnes baigné par une coucher de soleil. Sur l’eau, un petit bateau sur lequel on devine deux êtres humains et un chien. Après ces couleurs orangées, en ouvrant la BD, on découvre d’autres paysages avec d’autres lumières. La nuit sombre précède la lumière du Pôle. Ensuite, un quartier très urbain. Un volcan en éruption dans la nuit. et là, on rentre dans rapidement dans la vie d’un homme. De grands dessins sur lesquels s’éparpillent des phrases. Il s’agit d’un monologue, une voix off. Celle du chien. Personnage étrange, réincarné ? Peut-être. Il nous guide – à sa manière – dans la vie de Hans et Groza, deux frères qui veulent trouver un endroit pour vivre dans ce nouveau monde.
La France de la BD a connu la montée des eaux. Alors les populations se sont déplacées, les lieux ont été endommagés et marqués par l’arrivée de l’eau et sa présence. Il n’y a pas de décrue. Les Hommes doivent vivre ainsi, sur ce monde d’eau. Mais ils ne peuvent pas voguer là où le courant pourrait les emporter. L’Etat veut les rassembler. Hans et Groza cherchent un lieu émergé et leur mère, Jeannes reste sur la maison flottante.
Quand Benjamin Flao s’immerge dans l’histoire de ses personnages, il appuie sur les traits, les caractéristiques et les sensations des lieux, des visages. Ainsi Groza a un visage sur lequel on voit surtout les yeux et cette énorme barbe. Sa bouche disparaît. Il s’exprime seulement par ses onomatopées. Les personnalités prennent corps et l’histoire de cette BD prend appui sur tous ces personnages très identifiés et incarnés. Parfois, l’auteur s’en éloigne pour proposer des paysages somptueux. On prend du recul face à la fiction et on y replonge ensuite rapidement.
En croquant des personnages si présents, Benjamin Flao peut travailler son rythme. Le fil rouge est la recherche menée par les deux frères. Mais sur l’eau, ce road movie ne peut pas vraiment accélérer. L’eau est capricieuse. On sent un monde qui a changé de règle et de temporalité. La rencontre entre les êtres révèle des surprises. IL peut y avoir de la chaleur, de l’amitié tout comme de l’incompréhension, de la peur et de la violence. Ce sont ces chocs qui apportent du dynamisme à l’histoire.
Ce récit est la formidable adaptation de Peter Wohlleben, forestier qui a débuté le métier sans connaître grand-chose de ces majestueux (h)êtres, il a observé, écouté, il a appris à aimer et à vibrer auprès d'eux.
Il a pris conscience de l'incroyable Vie qui fourmille des racines jusqu'à la cime et au travers de son superbe témoignage, il nous apprend à observer et à les aimer comme nos proches et notre famille.
Car sans eux, nous ne survivrons pas.
Adapté par Fred Bernard et magnifiquement illustré par Benjamin Flao, mon auteur voyageur préféré, ce livre best-seller devient bande dessinée et c'est un trésor.
La Vie secrète des arbres en BD
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