Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Solaire, le bréviaire de la parole.
Un manifeste efficace, la littérature qui prend vie.
La Tunisie, sublime et chaleureuse. Le privilège d’une lecture qui vaut toutes les heures de plein soleil.
« - Non, je ne crois plus aux révolutions. Mais il suffit parfois d’un changement minuscule pour que les êtres prennent un nouveau départ. »
Féministe, dans une douceur de ton qui laisse la place à la libération des dires.
Le déroulé d’une histoire contemporaine, volontaire, pétrie de solidarité et d’entraide.
Craquante comme du bon pain, douée de saveur spéculative.
Les femmes Djerbiennes sont un cercle d’épiphanie. Elles sont la cartographie d’une île sacrifiée par le machisme. Le patriarcat, les soumissions, l’enjeu des traditions et son poids lourd sur les épaules. La profondeur d’un vécu, où elles déambulent, entre les douleurs, la félicité combattante.
La dignité à l’instar d’un antidote. Altières et vaillantes, elles sont la géographie d’un lieu insulaire aux mille anecdotes, aux fresques d’empathie. Elles excellent dans la quête de leurs réalisations intimes. Ce récit est beau car olympien et tendu comme un fil où sèche le linge de ce qui se révèle au grand jour. L’écriture acte la connivence. Azza Filali est tunisienne. Elle sait le langage qui échappe aux mirages dans le désert des consciences. Elle est de mimétisme. La trame éveille les parchemins sinueux, de ces femmes, ployées sous les diktats des hérédités, des coutumes et des usages.
« Pour qu’un mâle soit convaincu, il faut lui fait miroiter un bénéfice pour lui-même. Son épouse peut quitter la maison pour payer une facture, mais pas pour le simple plaisir de marcher. »
Le conservatisme et le choc insidieux des emprises mentales. Ce récit est superbe, sans jugement aucun, entre le documentaire et une fiction quasi journalistique empreinte de sens et de raison. Elles sont ici, le piédestal, fascinantes et prêtent à éclore dans l’éloge des existences.
Emna est le point central de « Malentendues » . Avocate à Tunis, elle se rend dans un petit village de Djerba. Missionnée par l’Union européenne, elle doit rassembler l’épars. Mener une enquête, se rendre compte en vérité, des disparités entre les hommes et les femmes. Collecter les faits, assembler les confidences des « Malentendues », celles qui s’épuisent au travail et dans les antres. Elles qui se taisent, et baissent les yeux, murailles éteintes. L’architecture de cette île, manichéenne, peut être aussi un halo de lumière. Emna va bousculer les codes. Apprivoiser ces femmes et filles, lors de réunions pavloviennes. Elle est d’elles, elle, ailes. Intuitive et douce, elle est aussi en péril, celui de son couple.
« Après cette nuit-là, Emna a repris invitations, sorties et dîners entre amis. À chaque fois, Néjib refusait de l’accompagner. Elle ne protestait pas, il n’exprimait aucune colère. Liés l’un à l’autre par une affection usée et la ronde machinale des jours, ils pratiquaient une paix séparée, réplique fidèle de l’indifférence. »
Son mari est dépressif, hypocondriaque et égocentrique. Mais sur cette île rédemptrice, complice et attentive, elle œuvre au grand rassemblement d’un exutoire commun. Emna entend, retient et cherche des solutions. Le malentendu devient poussière et vent. Elle donne les clefs. Quid de la charge mentale, de l’égalité des sexes, les héritages pour les seuls fils.
« À la nuit des temps. Celle où les générations se succèdent, empruntant les mêmes chemins et répétant les mêmes erreurs. »
Emna est l’évidence. Celle par qui, les réponses sont les faits et gestes à remodeler. Les batailles à l’instar d’un combat à mener pour ses sœurs en humanité. Emna est le double cornélien de ces femmes sublimes de ténacité et de révolte. La ruralité, robes intestines, Le labeur comme une larme silencieuse. Elles sont stupéfiantes dans cette délivrance d’une parole.
« Ma petite Emna, je t’aime comme ma fille, mais ton Union européenne et sa bienveillance à la noix me flanquent des aigreurs. Les copines d’ici s’en moquent, toutes empêtrées qu’elles sont dans leur indigence ! »
« Hier j’ai bouclé soixante-huit ans. J’ai passé ma vie à trimer… Aujourd’hui je vire de bord. Fini de travailler comme une brute. Je veux jouir de la lumière du matin, brûler ma peau au soleil de l’été, admirer les crépuscules longs comme une vie entière. Fini de m’échiner toute la sainte journée, en prétextant que je me reposerai tout à l’heure, que je mangerai tout à l’heure, que tout à l’heure je ferai une balade au bord de l’eau. Je ne vis pas : les « Tout à l’heure » le font à ma place ».
« Malentendues » la sonorité et l’ardeur d’un titre signifiant. Emna est aussi en faillite d’une renaissance. Ce livre irradiant et bienfaisant est l’apothéose du liant. « Malentendues », un livre de salut, un hymne à la puissance des alphabets des cœurs, engagé, vivifiant et initiatique. Ici, tremblent les voix qui s’élèvent du sable chaud.
Haut les cœurs !
Publié par les majeures Éditions Elyzad
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