"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’ai découvert cette auteure en même temps que ce livre, et la première chose que j’ai à dire c’est qu’il n’est pas mauvais mais il n’est pas forcément parfait à mon sens. Je m’explique.
L’histoire en elle-même n’est pas mauvaise. Elle est même plutôt agréable à lire, et c’est très sympathique de pouvoir vivre un quotidien grec. De vivre à côté des personnages, de cerner les mentalités de l’époque, d’aller dans les temples et les villes. Néanmoins j’ai buté sur deux ou trois petites choses qui fait que ce n'est pas la lecture agréable que j'ai imaginé. Déjà au niveau de l’écriture. C’est facilement lisible, mais parfois les enchaînements sont beaucoup trop rapides, et quatre fois j’ai dû relire des passages pour comprendre les actions.
Ensuite sur le récit lui-même, je suis assez mitigée. J’ai préféré la première partie quand Aristote était encore vivant à celle où il n’était plus, car à partir de là tout va beaucoup plus vite d’une part, et d’autre part ça devient un peu fou. Pythias atterrie dans des endroits bizarres, elle fait des choix que je n’ai absolument pas du tout compris, elle perd ce côté calme et réfléchi qu’elle avait au début pour se transformer en personne un peu impulsive. Bref, on quitte le côté solennel du départ, pour atterrir dans un vrac de comportement excessif qui étonne quand même beaucoup.
Pour toutes ces raisons, la seconde partie n’est donc pas vraiment la partie que j’ai le plus apprécié, même si elle ne fut pas mauvaise pour autant ; car il y a quand même cette magie divine qui arrive et qui accompagne Pythias, il se passe des choses très intéressantes malgré tout, et en plus on voit Pythias évoluer dans un cadre qui est nouveau pour elle. Elle se retrouve seule, sans argent, sans rien, et du coup j’ai passé mon temps à me demander ce qu’elle allait faire et comment elle allée s'en sortir. Finalement même si ce n’est pas la partie que j’ai apprécié le plus, elle contrebalance celle du début qui était entièrement rationnelle, ce qui donne du souffle au roman.
En fait mon seul vrai regret dans ce bouquin, c’est que Pythias devient dans cette partie comme tout le monde. J’aurai préféré la voir donner des cours, philosopher, plutôt que de la voir faire des choses insensées - même si elle ne perd pas ce côté intellectuel, car elle a la chance d’avoir un mari qui n’a rien contre. En fait sur la fin, Pythias devient pour moi un peu décevante, mais après peut-être que c'est sa vie, vu que je ne la connais pas. D'ailleurs va falloir que je cherche pour connaître cette fille.
En résumé ce n’est pas une lecture mauvaise mais ce n’est pas non plus un coup de cœur, cela dit ça reste un agréable livre à lire. Ca change. Et c'est une auteure à suivre.
Aristote mon père est un roman raconté à la première personne et au présent par Pythias, la fille du philosophe. Qui s’attendrait à lire une biographie du philosophe serait immanquablement déçu. Le récit, quoique documenté et parfaitement vraisemblable, s’attache à décrire l’homme évoluant dans son milieu familial et son héritage humain plus qu’intellectuel. Notre Aristote n’est pas ici le philosophe modéré dont nous devons étudier la pensée, mais un homme dans la cité et un chef de famille.
Aristote mon père est un roman clairement initiatique, centré sur la relation entre le père et la fille et sur les conséquences lourdes qu’une paternité comme celle-ci peut avoir sur le destin d’une jeune femme dans un milieu donnée, en une époque particulière. De ce point de vue, le texte, bien que contant une histoire vieille de 25 siècles, se révèle parfaitement actuel, quasi transposable à la période contemporaine, mutatis mutandis, grâce à la mise en œuvre d’une thématique intemporelle et à l’emploi du présent comme temps du récit.
La première partie du livre dévoile une première phase de la relation père-fille, la transmission, et la seconde un autre aspect, l’acceptation du deuil et le choix, ou non, de l’émancipation. J’ai préféré la première partie du roman, plus linéaire. Dans la seconde partie, le monde de Pythias s’ouvre sur d’autres influences, les choix qui semblent s’offrir à elle sont multiples. Elle en fait, plusieurs, qui ne m’ont pas toujours paru cohérents. En tout cas, la lecture de cette seconde moitié du roman a été moins fluide pour moi.
En définitive, Aristote mon père s’est avéré une lecture agréable, même si je regrette d’avoir terminé ce livre sur une note un peu décevante, la fin m’ayant moins plus que le début.
Avis de la page 100: Pythias fille d'Aristote raconte la vie qu'elle mène dans cette Athènes conquise par les Macédoniens d'Alexandre le Grand. Les personnages sont attachants et on vit au rythme de la maisonnée, partageant rites et mœurs antiques. La page 100 semble marquer un tournant dans le récit:Aristote annonce à sa fille qu'elle va épouser Nicanor de 20 ans son aîné. Comment va réagir cette jeune fille élevée librement mais dont le monde s'écroule brusquement à la mort du roi Alexandre? J'ai hâte de voir sa décision et la réaction de son philosophe de père!
Le rendez-vous de la page 100
Pythias est la fille du philosophe Aristote. A une époque où les femmes doivent rester à la maison et apprendre le chant ou le tissage, Pythias préfère la lecture et l’enseignement de son père. En cette période troublée qu’est la fin du règne d’Alexandre Le Grand, Aristote le macédonien n’est plus le bienvenu à Athènes. Nous allons le suivre, avec sa fille et sa « maison » dans son errance et sa fuite.
L’auteur présente l’histoire à travers les yeux de Pythias, usant d’une écriture très moderne et d’un point de vue très actuel. J’ai hâte de découvrir la suite, quelle vie, quelle place pour cette jeune femme si différente des standards de son époque ?
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