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Amira Ghenim

Amira Ghenim
Née en 1978 à Sousse en Tunisie, Amira Ghenim est agrégée d'arabe, titulaire d'un doctorat en linguistique et enseigne à l'université de Sousse. Elle est l'autrice d'essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024). Le désastre de la maison des... Voir plus
Née en 1978 à Sousse en Tunisie, Amira Ghenim est agrégée d'arabe, titulaire d'un doctorat en linguistique et enseigne à l'université de Sousse. Elle est l'autrice d'essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024). Le désastre de la maison des notables (finaliste de l'Arab Booker Prize, prix Comar d'Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Le désastre de la maison des notables » de Amira Ghenim aux éditions Philippe Rey

    Alex-Mot-à-Mots sur Le désastre de la maison des notables de Amira Ghenim

    ’avais envie de découvrir la Tunisie des années 40-50 à travers cette grande famille et un roman chorale. J’ai donc découvert Louisa, la première à raconter. Je me suis accrochée pour suivre les ancêtres et autres cousins-tantes et son récit décousu.

    J’ai continué avec le personnage suivant,...
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    ’avais envie de découvrir la Tunisie des années 40-50 à travers cette grande famille et un roman chorale. J’ai donc découvert Louisa, la première à raconter. Je me suis accrochée pour suivre les ancêtres et autres cousins-tantes et son récit décousu.

    J’ai continué avec le personnage suivant, pensant que le récit allait avancé, mais il tournait toujours autour du même fait.

    Le troisième personnage a fini par me lasser à trop parler de cette immense famille et à invoquer les démons et les malédictions.

    https://www.alexmotamots.fr/tombes-des-mains-1/

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    Couverture du livre « Le désastre de la maison des notables » de Amira Ghenim aux éditions Philippe Rey

    Calimero29 sur Le désastre de la maison des notables de Amira Ghenim

    Le roman débute à Tunis et est centré sur la nuit du 7 décembre 1935, date du désastre qui a scellé le destin de deux familles de la haute bourgeoisie tunisienne, les Rassaa et les Naifer, unies par le mariage de Zeibna Rassaa et de Mohsen Naifer quelques années auparavant. Une lettre destinée à...
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    Le roman débute à Tunis et est centré sur la nuit du 7 décembre 1935, date du désastre qui a scellé le destin de deux familles de la haute bourgeoisie tunisienne, les Rassaa et les Naifer, unies par le mariage de Zeibna Rassaa et de Mohsen Naifer quelques années auparavant. Une lettre destinée à Zeibna de la part de Tahar Haddad, qui fut son précepteur et dont elle fut amoureuse, est interceptée par sa belle-famille, conduisant à un drame qui touchera tous les membres des deux familles, la plupart rongés par des secrets inavouables.
    Le roman se déroule de 1935 à nos jours mêlant avec maestria l'histoire nationale de la Tunisie avec une saga familiale foisonnante; l'auteure mêle astucieusement des personnages historiques et de pure fiction.
    La parole est successivement donnée, dans une construction très maîtrisée, à dix membres des deux familles dont deux servantes; chaque point de vue amène des éléments de compréhension tout en dévoilant le secret que cache chacun des personnages ce qui nous tient en haleine tout au long des 480 pages. Cette alternance des points de vue permet de faire évoluer l'image que le/la lecteur/trice s'est forgée lors de la nuit du désastre , de l'enrichir peu à peu pour dessiner des hommes et des femmes dans leur grandeur et leur vilenie. Cette variété des points de vue fut cependant frustrante, du moins pour moi, car il est impossible de dégager une vérité; le roman se termine même par une révélation dont on ne sait si elle est vraie, ce qui pourrait en changer toute la perspective.
    L'histoire de la Tunisie, dans laquelle évolue les personnages, est un élément essentiel de ce roman. Nous la voyons se construire devant nos yeux, de la lutte d'indépendance contre le protectorat français, à l'occupation allemande jusqu'à la révolution de 2011. Une figure historique sert de fil conducteur à ce roman, bien qu'il meure au moment du désastre familial : Tahar Haddad (1899-1935) auteur de "Notre femme dans la législation islamique et la société" (1930) qui inspira le Code du statut personnel, entré en vigueur en 1957, institué par Bourguiba, visant à l'égalité hommes-femmes dans plusieurs domaines. Mais la société de 1930 n'était pas prête à la remise en cause des traditions et d'une interprétation du Coran plus juste à l'égard des femmes. Il fut voué aux gémonies et mourut jeune dans la misère.
    Le choix de Tahar Haddad correspond au thème principal du roman, à savoir le statut des femmes de la bourgeoisie mais aussi des servantes qui devaient se soumettre, les premières à leur père puis leur mari, les deuxièmes à leur maître, de leurs tentatives de libération. Ce roman traite également du mépris de classe, de racisme à l'égard des noir(e)s, anciens esclaves, corvéables à merci, des relations à l'égard des juifs. Pour personnifier ces différents thèmes, l'auteure a ainsi opposé une famille progressiste, tolérante, où les filles sont éduquées (les Rassaa) à une famille
    traditionalistes, puritaines et rigides (les Naifer).
    Ce fut une lecture passionnante, prenante, instructive bien qu'il m'ait fallu plusieurs dizaines de pages et des prises de notes pour enfin comprendre qui était qui malgré l'arbre généalogique obligeamment fournie au début du livre.

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    Couverture du livre « Le désastre de la maison des notables » de Amira Ghenim aux éditions Philippe Rey

    Florence Mur sur Le désastre de la maison des notables de Amira Ghenim

    « L’affection s’est transformée en haine, la joie en angoisse et en tristesse. L’enfer a remplacé la paix, les liens se sont effondrés et nous avons dit adieu aux jours heureux. »
    Mais que s’est-il donc passé derrière la lourde porte de la vénérable maison Naifer ce soir de décembre 1935 ? Il a...
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    « L’affection s’est transformée en haine, la joie en angoisse et en tristesse. L’enfer a remplacé la paix, les liens se sont effondrés et nous avons dit adieu aux jours heureux. »
    Mais que s’est-il donc passé derrière la lourde porte de la vénérable maison Naifer ce soir de décembre 1935 ? Il a suffi d’un billet, d’apparence anodin, découvert dans une corbeille de pain, un billet manuscrit qui a semé l’effroi, soulevé des rancœurs inextinguibles, dressé l’une contre l’autre deux éminentes familles de notables, les Naifer et les Rassa, parents respectifs de Mohser et Zbeida un couple jusqu’à lors sans histoire. Que contient ce billet ? Que signifie t-il pour Zbeida à qui il est adressé ? Quelles vont être les réactions des membres de chaque famille ? Autant de questions auxquelles vont répondre successivement les différents acteurs de ce drame dans les années suivant cette nuit funeste. Avec en toile de fond la question de la place des femmes dans la Tunisie des années 30, car l’auteur du billet est Tahar Haddad, un intellectuel et poète connu pour un manifeste engagé pour les droits des femmes.
    .
    Première lecture pour moi d’un titre de la collection Barzakh des éditions Philippe Rey et c’est une bien belle découverte. Pourtant, je dois vous avouer que rentrer dans ce roman n’a pas été chose facile, car il m’a de prime abord un peu déroutée.
    Par la multitude de personnages aux noms parfois ressemblants avec lesquels je me suis un peu perdue. Mais sur ce point n’ayez crainte, l’arbre généalogique des premières pages m’a sauvée et je vous conseille de le garder à portée de mains.
    Par la mise en place un peu longue, assortie de nombreux repaires sur le contexte politique tunisien de l’époque. Pas le plus trépidant, mais indispensable pour comprendre les ressorts de l’intrique.
    Mais ces deux écueils passés j’ai dévoré ce passionnant roman. J’ai adoré sa construction. Roman choral, il décrit l’évènement de cette nuit d’hiver à travers le regard des différents membres de l’entourage de Lella Zbeida.
    Ses parents et beaux-parents, ses frères et beaux-frères, ses bonnes ou son mari, tous apportent un éclairage différent, complètent les informations en notre possession et peu à peu, par touches successives donnent une vision d’ensemble qui nous permet d’accéder à la réalité des faits. C’est extrêmement habile, c’est subtil, et le tout forme un kaléidoscope passionnant où chaque nouvelle pièce s’emboite et donne un relief différent à la pièce qui la précède.
    Mais la richesse de ces témoignages va au-delà de la recherche de vérité. Chaque récit est aussi l’occasion d’explorer plus avant la société tunisienne par le prisme des femmes et d’apporter un message résolument féministe. Femmes dévoués ou asservies à leurs maris, femmes éduquées et instruites, domestiques ou filles des rues, épouses ou maîtresses, toutes, quel que soit leur rang ou leur position, connaissent le même sort dans cette société rétrograde et ceux qui veulent dénoncer ou faire évoluer leur situation sont bannis, à l’image de Tahar Haddad. Et la force de ce récit c’est aussi d’aborder tous les sujets même les plus intimes, avec sincérité et sans tabou. Une vraie surprise pour moi qui connait mal la littérature arabe et qui en fait une auteur à suivre.
    Une saga familiale ambitieuse et une lecture exigeante, mais qui a su me séduire et me convaincre.

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