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Alexandre Duyck

Alexandre Duyck
Journaliste et auteur originaire d'Annecy, où il débuta à l'Essor Savoyard, Alexandre Duyck est grand reporter. Il collabore notamment à l'émission L'Effet Papillon sur Canal+. Pour le Journal du Dimanche, il a voyagé à travers la France et le monde. Ses livres (La République des rumeurs, Fl... Voir plus
Journaliste et auteur originaire d'Annecy, où il débuta à l'Essor Savoyard, Alexandre Duyck est grand reporter. Il collabore notamment à l'émission L'Effet Papillon sur Canal+. Pour le Journal du Dimanche, il a voyagé à travers la France et le monde. Ses livres (La République des rumeurs, Flammarion 2016; Chaque visage a une histoire, Flammarion 2011 ; Chasseur de nazis, Michel Lafon 2008), racontent la marche du monde, s'intéressant aux faces cachées, aux zones d'ombres.

Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « Avec toi je ne crains rien » de Alexandre Duyck aux éditions Actes Sud

    Bruno Menetrier sur Avec toi je ne crains rien de Alexandre Duyck

    Une histoire vraie, un fait divers du Valaisan, racontée dans un beau roman porté par une plume ample et généreuse. Une histoire triste mais une belle histoire.

    L'auteur, le livre (208 pages, avril 2024) :
    Alexandre Duyck est un reporter et journaliste français qui pour son roman, Avec toi...
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    Une histoire vraie, un fait divers du Valaisan, racontée dans un beau roman porté par une plume ample et généreuse. Une histoire triste mais une belle histoire.

    L'auteur, le livre (208 pages, avril 2024) :
    Alexandre Duyck est un reporter et journaliste français qui pour son roman, Avec toi je ne crains rien, s'est inspiré d'un fait divers suisse, dans le canton du Valais : la disparition en montagne du couple Dumoulin en 1942, dont les corps ne seront retrouvés qu'en 2017.

    Le canevas :
    C'est donc une histoire vraie que nous raconte Alexandre Duyck. Celle d'un couple disparu en montagne : Francine et Marcelin Dumoulin dans la vraie vie, Louise et Joseph Héritier dans le livre.
    Un couple suisse de montagnards valaisans partis à l'alpage surveiller quelques vaches. Ils partent pour deux jours laissant leurs quatre enfants au bons soins de leur fille aînée et d'une voisine.
    Ce matin du 15 août 1942, ils partent un peu tard et Louise ralentit le pas de son colosse de mari (d'habitude il monte seul, elle a insisté pour l'accompagner).
    Une bonne montée (2.500 mètres tout de même) avec la traversée du glacier des Diablerets à près de 3.000 mètres, avant de redescendre sur l'alpage.
    Ils partent un peu tard et le mauvais temps va se lever trop vite. L'orage et la neige les prendront au milieu de la dangereuse traversée du glacier.
    On ne les reverra jamais. Les secours ne retrouveront personne là-haut.
    Le doute même s'installera au fil des mois et des années : auraient-ils choisi de laisser sur place les dettes et les enfants d'une vie trop rude pour partir aux Amériques ou ailleurs ?
    À l'été 2017 (ah vive le réchauffement climatique !) le glacier des Diablerets rend les corps momifiés par le gel. Des quatre enfants, il ne reste alors plus que les deux filles, deux petites vieilles qui ont maintenant dépassé les quatre-vingts ans et qui peuvent, enfin, faire le deuil de leurs parents. Des parents dont les corps ont la moitié de leur âge.

    Les personnages :
    On aime le portrait très fouillé que l'auteur dresse de cette famille de montagnards sur près de trois générations. Un tableau avec les femmes debout au premier plan.
    La grand-mère Ernestine, celle qu'on appelle l'américaine, celle qui a quitté une vie trop dure pour partir en Californie vers une vie peut-être encore plus dure, au début du siècle, à l'époque des chercheurs d'or.
    Elle reviendra dans la vallée avec dans ses bagages quelques dollars et une fille, Louise.
    La mère Louise, que le père Joseph est venu chercher jusque dans son village.
    Joseph aurait pu être bûcheron, il fut cordonnier. Louise, instruite par sa mère Ernestine, sera l'institutrice du village, la seule à savoir la langue, à parler sans fautes et sans patois.
    Et les enfants, Marguerite l'aînée, à qui Louise transmet le flambeau de l'instruction, puis Suzanne et enfin les deux jumeaux André et Jean.
    En 1942, voici quatre orphelins, séparés brutalement et placés dans des familles comme valets dans les fermes ou servantes dans les maisons. Adieu l'instruction et les projets d'avenir.

    ♥ On aime :
    ➔ On aime le portrait panoramique de cette famille sur près d'un siècle et trois générations avec les femmes campées au premier plan. Une histoire "rurale" de montagnards à la vie rude.
    ➔ On aime la prose ample et généreuse d'Alexandre Duyck. de la belle langue, à l'ancienne, aux mots choisis et aux tournures classiques. Une véritable logorrhée qui coule comme un torrent de montagne, un flot continu de mots, un flow musical de phrases, qui pourra peut-être dérouter quelques lecteurs. Mais le bouquin est court et se dévore très vite.

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    Couverture du livre « Avec toi je ne crains rien » de Alexandre Duyck aux éditions Actes Sud

    Camille MONDOLONI sur Avec toi je ne crains rien de Alexandre Duyck

    Les Héritier. Famille modèle de ce petit village Suisse. Joseph, cordonnier et propriétaire de vaches qu’il monte voir seul chaque été. Louise, institutrice, intelligente, au caractère bien ferme. Parents aimants de 4 enfants. Le soleil brille pour les Héritier.

    Jusqu’à ce 15 août 1942....
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    Les Héritier. Famille modèle de ce petit village Suisse. Joseph, cordonnier et propriétaire de vaches qu’il monte voir seul chaque été. Louise, institutrice, intelligente, au caractère bien ferme. Parents aimants de 4 enfants. Le soleil brille pour les Héritier.

    Jusqu’à ce 15 août 1942. Louise décide d’accompagner Joseph à l’alpage. Le trajet est dangereux. Il faut traverser le glacier des Diablerets en cette période des orages. Joseph ne peut rien refuser à sa femme. Ils ne reviendront jamais. Faisant de leurs enfants des orphelins.

    Quelle émotion ! Alexandre Duyck, grand reporter, a rencontré l’aînée des enfants Héritier. Une vieille dame qui, à 90 ans, pleure lorsqu’elle dit Papa et Maman. Si leurs corps ont été retrouvés en 2018, le glacier a gardé ses secrets. Secrets que l’auteur comble avec délicatesse et justesse.

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    Couverture du livre « Augustin » de Alexandre Duyck aux éditions Lattes

    Marie Nel sur Augustin de Alexandre Duyck

    Augustin Trébuchon n'aurait jamais dû faire la guerre. Il est berger en Lozère, il a trente-six ans au début de la guerre, et surtout il est le responsable de sa famille. Il est célibataire mais responsable de ses frères et sœurs et chef de famille depuis que ses parents sont morts. Il était...
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    Augustin Trébuchon n'aurait jamais dû faire la guerre. Il est berger en Lozère, il a trente-six ans au début de la guerre, et surtout il est le responsable de sa famille. Il est célibataire mais responsable de ses frères et sœurs et chef de famille depuis que ses parents sont morts. Il était donc exempté et pouvait ne pas partir à la guerre. Mais il l'a fait, pour prouver qu’il n’était pas un trouillard, lui, toujours moqué à l'école, par les élèves, par l'instituteur, il veut aussi voir du pays, quitter ses prairies, ses moutons. Quand on sait l'horreur de cette guerre, on se dit que le pauvre, il ne sait pas dans quoi il s'engage. C’est facile à dire une fois les événements passés, mais à ce moment là, il ne faut pas oublier que la guerre était présentée comme un conflit bref, de quelques semaines, et que les hommes seraient vite rentrés. Personne ne doutait de ce fait. Beaucoup sont donc partis contents, avec la fleur au fusil, comme on dit. Et ce fut donc le cas pour Augustin. En plus, il allait voir des gens, lui qui a l'habitude d’être seul. Étant de stature petite, 1,61m, il est engagé dans l'infanterie, dans l’armée à pieds.

    On va donc le suivre ici dans la dernière journée de sa vie, les 10 et 11 novembre. Il va nous raconter son quotidien dans les tranchées, ce qu’il vit, avec toute l'horreur que l'on peut s’imaginer. On va aussi en apprendre plus sur lui-même, sur sa vie avant son départ à la guerre, son enfance en Lozère, ce qu'il a vécu. Il parle de son quotidien, des désillusions de cette guerre qui n'en finit pas. Il compte les jours, 1560 exactement depuis qu'il est parti de chez lui, il n'a eu qu'une seule permission en quatre ans. Augustin ne cherche jamais les histoires, il obéit à tous les ordres. Et il va falloir qu'il en obéisse à un dernier. Les rumeurs de la signature de l'Armistice courent en ce 11 novembre au matin, il aurait été signé très tôt, mais ne doit être proclamé qu'à 11 heures. En attendant, les obus et les balles pleuvent encore du côté Allemand, et Augustin voit encore certains de ses amis périr. Personne, à ce moment là, ne croit trop à la fin de la guerre. Augustin va devoir mener un dernier message… et quand on apprend la teneur du message, je peux vous dire que ce pauvre Augustin est vraiment mort pour rien…

     

    Je ne veux pas vous en dire de trop, j’ai envie que vous découvriez Augustin par vous-même, et il y a encore beaucoup à savoir sur lui. Et sa vie est tellement bien racontée par Alexandre Duyck. Il a fait des recherches dans les archives militaires et civiles pour récolter tout ce qu'il pouvait sur ce soldat. Il s’est sans doute appuyé sur des archives plus générales de la guerre pour décrire les conditions de vie des soldats. Un truc qui m'a atterrée, c’est la réaction de l’Armée face à ces décès du dernier matin de guerre. Sur la stèle de ces soldats morts, dont Augustin, il est noté la date du 10 novembre, alors qu'ils sont morts le 11. Comme si l’armée avait honte. Même si du côté français, ça ne tirait plus, ce n’était pas le cas côté Allemand. L'information d'un arrêt de guerre ne devait pas leur être parvenue, il y a un siècle, les liaisons se faisaient beaucoup plus difficilement. Ce changement de date de décès m'a choquée…

     

    Je me suis vraiment fort attachée à Augustin. Il est difficile d’en être autrement, je pense. Quand on commence à lire son histoire, on sait déjà la finalité et vers où on va. Donc j'ai suivi ce soldat, ses actes, ses pensées, ses envies, ses joies, ses peines. Il se posait plein de questions sur ce qu'il allait faire après la guerre, il pensait voyager, il rêvait d'une autre vie, et ça m'a fait mal au cœur de savoir qu'il ne pourra jamais rien concrétiser. Et des Augustin, il y en a tellement, c’est déchirant.

    Ce sentiment d’attachement au personnage est aussi renforcé par le choix narratif de l’auteur, qui a choisi d’écrire son récit à la première personne du singulier. Ce « je » m'a permis encore plus de rentrer dans la tête d'Augustin, de connaitre la moindre de ses pensées et d’être au plus près de lui. Sauf à la fin, le dernier chapitre, le moment de la mort du personnage, c’est une narration à la troisième personne, ce qui est beaucoup plus logique. On ne peut pas savoir ce qu'il s'est passé dans la tête du soldat à ce moment là… Cette fin m'a fait penser au poème de Arthur Rimbaud, Le dormeur du val, qui se prête à toutes les guerres, malheureusement. J'aime d'ailleurs écouter Serge Reggiani lire ce poème, il me met à chaque fois des frissons…

     

    J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. J’ai coïncidé sa lecture avec la période du 11 novembre justement, pour rendre un hommage à tous ses soldats morts pendant cette guerre. J’ai déjà lu d'autres livres, plus ou moins romancés, sur la guerre et sur ses héros qui sont trop dans l'ombre. Et pourtant, je continue et continuerai à en lire, c’est pour moi très important, car les années passent, cela fait maintenant plus d'un siècle, il faut absolument que le devoir de mémoire persiste, que ces soldats ne soient pas morts pour rien. Il ne reste plus personne pour nous raconter ces années là, c’est donc très important que les historiens et autres écrivains continuent de nous raconter à nous, à nos enfants, les événements qui font l'Histoire. Et c’est donc pour cela et pour la beauté de ce livre, que je vous recommande vivement sa lecture. Pour ne pas oublier Augustin et tous ses camarades, qui n'ont pas entendu le clairon retentir ce 11 novembre 1918 à 11 heures.

     

    J'ai beaucoup aimé le style de Alexandre Duyck. Il y a très peu  voir pas, de dialogues, car ce sont surtout des pensées, et pourtant ça se lit très bien. Pas de lourdeurs, pas de moments longs, le rythme est donné par les chapitres qui représentent les différents moments avec l'Armistice. J’ai lu ce livre presque d'une traite, tellement j'ai été emportée par les mots de l'auteur, tellement j'avais envie de rester le plus longtemps possible avec Augustin. Je garderai vraiment un très bon souvenir de ce roman. Je découvre Alexandre Duyck et je suis très satisfaite, je vais continuer à le suivre. J'ai vu dans sa biographie qu'il avait écrit un roman sur le burn-out, L'effondrement, sujet qui m’intéresse particulièrement car j’ai connu la situation décrite dans le résumé. Il est paru également aux éditions JC Lattès, je le note sur ma wishlist pour un achat futur. S'il met autant de sensibilité dans cette histoire qu'il en a mis dans l'histoire d'Augustin, ce doit être à nouveau un roman fort. Il est journaliste et grand reporter et ce côté se ressent beaucoup, j'ai eu la sensation de regarder un magazine à la télé pendant ma lecture de ce roman. D'ailleurs, la vie d'Augustin ferait un très bon reportage visuel.

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    Couverture du livre « Augustin » de Alexandre Duyck aux éditions Lattes

    Thael Boost sur Augustin de Alexandre Duyck

    Augustin
    Un 17 août, il n’est pas encore l’heure de parler de LA rentrée littéraire, et il n’est jamais trop tôt pour parler d’un livre qu’on a adoré
    On m’a beaucoup vendu la seconde guerre mondiale, j’en ai mangé en primaire, au collège, au lycée, dans beaucoup de mes lectures, parfois celles...
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    Augustin
    Un 17 août, il n’est pas encore l’heure de parler de LA rentrée littéraire, et il n’est jamais trop tôt pour parler d’un livre qu’on a adoré
    On m’a beaucoup vendu la seconde guerre mondiale, j’en ai mangé en primaire, au collège, au lycée, dans beaucoup de mes lectures, parfois celles que j’ai choisies, parfois celles qui m’ont choisies, bien malgré moi, comme le ghetto intérieur, dont je n’ai pas forcément gouté la lecture à sa juste valeur sur le moment et qui présente une telle caudalie que j’en ai compris la grandeur à retardement
    Je peux dire qu’Augustin m’a choisie, il m’a tourné autour avec son histoire de poilu de la
    Première guerre mondiale, la moins intéressante, abhorrée par Tolkien, Salinger, négligée par mes profs d’histoire au profit de la « grande » seconde guerre mondiale
    Augustin n’est pas un héros résistant, lettré et bien né, il m’a plongé le nez dans la fange et l’horreur de cette folie meurtrière qui a duré 4 ans, fumant des cibiches, mangeant de la viande de singe et buvant jusqu’à la lie la piquette de l’absurdité
    Il m’a livré toute l’humanité d’un petit berger, tout ce qui fait qu’une vie vaut la peine d’être contée et comptée juste, j’y retrouve en cela un désir commun à Philippe Jaenada
    J’ai aimé Augustin, j’ai espéré avec lui, j’ai désiré l’Argentine, j’ai voulu qu’il m’apprenne comment reconnaître les bêtes, comment il faut aimer les autres aussi, même si les autres vous méprisent
    Dans une langue moderne sans être anachronique, dans un discours de l’intérieur, magnifique de justesse, Alexandre Duyck m’a violemment projetée dans un livre que je n’ai ensuite pas lâché
    Il y a des journalistes dont on dit qu’ils sont aussi auteurs, Alexandre fait plutôt partie des auteurs qui sont aussi journalistes
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