Rivage de la colère de Caroline Laurent (éditions les Escales), auteure d’origine franco-mauricienne, est une enquête intime sur ses propres origines. Un roman sur l’exil qui donne un éclairage sur un pan de l’histoire tragique d’une île idyllique située au cœur de l’océan indien.
Certains rendez-vous contiennent le combat d'une vie.
Magali Bertrand, un des membres de notre Cercle livresque nous livre sa chronique.
Si certains écrivains puisent à la source sans fond de leur imagination le matériau dont ils bâtiront leurs romans, Caroline Laurent ancre fermement les siens dans le terreau du réel, les irrigant de la force vive et sensible d’une mémoire personnelle ou collective. Initiée lors de ses rencontres avec Evelyne Pisier, qui donneront naissance à son premier roman,
« Et soudain la liberté », la jeune éditrice, devenue auteure presque malgré elle, poursuit ce délicat travail de lutte contre l’oubli en suivant à nouveau les fils mêlés des souvenirs et de l’Histoire tissant la toile de fond d’un drame condamné jusque-là au silence.
Si nous sommes nombreux à avoir rêvé de l’île Maurice comme destination de vacances, combien sommes-nous à connaître les rebondissements de son histoire, les contours de ses frontières maritimes, la date de son indépendance et, surtout, le prix terrible que durent en payer certains de ses lointains habitants, quelque part au large de ses côtes.
Longtemps ignoré du commun des mortels, voici porté au regard de tous l’Archipel des Chagos dont le nom de certaines îles ravive la mémoire d’un baptême portugais. C’est le cas de Diego Garcia, terre de sable et d’embruns où la vie s’écoule en toute quiétude, rythmée par le traitement de la coprah et le passage des quelques bateaux nourriciers, cordons ombilicaux reliés à l’île-mère, Maurice-la-lointaine, Maurice-la- bienveillante, jusqu’à ce jour cruel de 1971 où un lourd rideau noir s’abattit pour toujours entre la petite île et ses habitants.
Pour toujours ? Peut-être pas… car une poignée de Chagossiens, que l’on espère de tout cœur irréductibles, lutte encore et toujours contre la loi du plus fort et la puissance terrible du silence qui tente de recouvrir l’Histoire.
Par ce très beau roman vibrant d’une humanité et d’une émotion touchantes, Caroline Laurent leur prête la plus forte et la plus convaincante des voix, celle du cœur, celle qui soulève des montagnes et fait bouger les lignes. C’est la voix de la mémoire retrouvée, de la dignité saluée, de la douleur commuée en étendard. C’est aussi la voix d’un écrivain qui s’est trouvé, douce mais ferme, chaleureuse mais déterminée, simple mais belle, si belle…
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Belle chronique, complète. J'ai écouté ce texte grâce à Audiolib ; j'ignorais tout de ce fait historique et il me touche beaucoup; déjà que l'indépendance de Maurice avait oublié l'archipel de Lagos qui reste sous la coupe de la GB, puis que celle-ci loue ou vende les îles aux américains pour en faire une base militaire, c'est dur mais surtout qu'il faille évacuer tous les habitants, sans leur consentement est affreux. Un mauvais côté de la colonisation...le pire, c'est Gabriel, mauricien, mais qui agit au bénéfice des colons...Il va épouser une chagossienne et finalement l'aidera dans sa lutte; Marie-Pierre Ladouceur mettra sa vie en péril par une longue grève de la faim pour attirer l'attention du monde sur Chagos...le combat continue!
Un livre passionnant et très émouvant.
Bonjour,
J'ai adoré ce livre.
Le titre est réel pourquoi cette colère il me plaît beaucoup est tout se qui parle des îles m attire énormément leurs cultures est tout se qui va avec bien sur a lire avec un grand plaisir
J'ai adoré ce livre. Merci pour cette chronique!
Bonjour et merci pour cette chronique sur ce livre qui m'a l'air beau et intime.