Laurent Barida, notre lecteur du mois de mars, a découvert en avant-première Les casseurs d'os, le roman de Sebastien Meier qui paraît chez Fleuve éditions.
L’avis de Laurent :
La Bohême, région historique d’Europe centrale, parc naturel du Diable, deux corps sont retrouvés, mutilés sauvagement. S’agit-il de crimes crapuleux ou d’un laxisme gouvernemental face à une immigration non jugulée ?
Entrent en jeu deux fortes personnalités, le capitaine Eugène Young actuellement en disgrâce et la capitaine Elodie Fasel en recherche d’une stabilité psychique. Pour ces deux-là, outre l’enquête, la gestion de leur vie privée s’avèrera difficile et prêtera à de sévères conflits.
La découverte de ces corps va entraîner un bouleversement politique par un lanceur d’alerte, Elias Neuman –homme interlope et ambivalent- journaliste et acteur à ses heures dans un cabaret.
Nous trouvons dans ce roman tous les ingrédients actuels d’une société partagée entre une économie de marché et une économie plus sociale, à savoir : le rôle prépondérant des multinationales (lobbying), du système bancaire partie-prenante, des rancœurs humaines pour le pouvoir, les divisions classiques gauche/droite des partis- avec leurs services d’actions…
Et si ces assassinats n’étaient que le prélude à un grand chambardement ? Permettre l’accession à la direction de ce pays d’un parti sans foi ni loi, dont le seul dogme serait…l’argent ! Une plongée réaliste dans les arcanes de la politique, des groupes de pressions internationales et bien sûr de l’individu pris en tenailles. Car dans le domaine des manigances et des trahisons nous ne pouvons ignorer les raffinements de cruauté dont est capable la race humaine…Tels les casseurs d’os, référence au Gypaète barbu, dont la fin justifiera toujours les moyens.
Difficile de ne pas faire de liaison, pour son contexte où l’homme est un pion, avec Marc DUGAIN et son livre « L’emprise ». Nous avons eu le même plaisir de suivre cette intrigue, ces personnages parfaitement calibrés, son rythme précis et enfin, son dénouement…
Merci Laurent pour cette chronique, et maintenant, si vous nous parliez de vous ?
Le livre qui a bercé votre enfance ? La Mare au Diable de George Sand, roman qui me vient immédiatement à l’esprit. Première lecture dont l’atmosphère rejoignait la mienne; grands espaces de forêts, d’immenses prairies, bref de mon univers. Des personnages bien campés, fidèles à la tradition campagnarde. Et bien sûr, les mots, les phrases, le silence, et surtout le non-dit ; rien de tel pour s’immerger dans ce livre qui prône l’espoir d’une vie meilleure pour le monde des paysans.
Le livre qui vous donne le moral ? Dans le jardin des mots de Jacqueline De Romilly, où je me transforme en Candide, afin de savourer les mots qui naissent, stagnent et meurent dans le substrat de la nation. Une façon de sentir, regarder, toucher la belle fleur que représente un mot.
Le livre qui vous rend triste mais que vous lisez quand même ? L'équilibre du monde de Rohinton Mistry, un magnifique plaidoyer où se joue l’injustice, la lâcheté humaine, les remugles de la violence, de l’horreur; dans un pays en pleine effervescence : l’Inde.
Le livre que vous relisez tout le temps ? Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, voici un livre, que dis-je, ma bible. Qui autorise tout au long de ses pages, à découvrir, voyager, explorer. Qui allie les connaissances techniques à l’anthropologie, l’esprit de conquête, et ainsi permet le voyage dans l’inconnu. Qui n’a jamais eu le désir –avoué ou non- de le réaliser ?
Le livre que vous offrez le plus ? Aucun ou tous à la fois, je m’explique. Le choix découle tout simplement de mes envies –paradoxal- je sais- et bien évidemment du receveur. Il convient de tenir compte de sa personnalité et ainsi intégrer, et accepter l’altérité.
Le lieu idéal pour lire ? La lecture représente le médicament de l’âme. Conséquence de quoi, l’un de mes endroits se révèle être le lieu de détente entre tous, le lit. Mais il ne faut pas exclure le charme d’une lecture au coin d’une cheminée dans un silence monacal, of course.
Et vous ?
Quel lecteur êtes-vous ? Un lecteur dont tous les types m’attirent…Ils forment un tout et génèrent une construction intellectuelle qui se voudrait, hélas pour moi, omnisciente. Car la soif des connaissances fait partie intégrante de l’être humain et en constitue la quintessence.
Pourquoi et quand allez-vous sur lecteurs.com ? Il est facile de répondre. Je me suis inscrit depuis décembre 2017, pour être un acteur prosélyte du livre face à l’invasion du numérique. Et comme je suis un jeune inscrit, ma fréquence sur le site sera celle des commentaires des livres terminés.
Avez-vous un blog ? Si oui, merci de nous indiquer l’adresse. Non. Cette réponse laconique trouve sa raison, ma raison, dans la prolifération de ce type de média. Je ne ressens pas le besoin irrépressible de mettre mon empreinte dans le web ! Il existe déjà et tellement de sites qui répondent à mes envies et besoins. Autant alors, pour moi, les alimenter en commentaires et critiques si le besoin s’en fait sentir.