La quête identitaire nourrit les interrogations des penseurs et philosophes depuis toujours et donne aux écrivains une matière malléable à l'infini, terreau de formidables romans, récits et réflexions. Résumé en dix titres d'un vaste débat.
«Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection.L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.»Georges Perec.
La quête identitaire nourrit les interrogations des penseurs et philosophes depuis toujours et donne aux écrivains une matière malléable à l'infini, terreau de formidables romans, récits et réflexions. Résumé en dix titres d'un vaste débat.
C'est un livre qui dit les malheurs d'un enfant victime de la seconde guerre mondiale et sa capacité de résilience .
Alternent des pages consacrées au récit très poignant de l'enfance de l'auteur et des chapitres narrant une vie imaginaire (peut-être pas si imaginaire...) de sportifs sur l'île W.
Georges Pérec naît en 1936 à Paris de parents juifs d'origine polonaise.Son père est mortellement blessé en 1940 par un obus.Sa mère meurt en déportation sans que son fils ne sache jamais où elle est décédée.
Il écrit que la trace indélébile que ses parents ont laissée en lui vit par l'écriture et dans le récit autobiographique il relate les minces souvenirs qui lui restent et reconstitue des fragments de son enfance, de ses parents, à partir de quelques photos des paroles de ses tantes, des visites qu'il fait dans les rues où il a vécu,c'est tout cela qui lui permet d'avoir une histoire.Il a également vécu un changement d'identité.
Les souvenirs de son séjour à Villard-de-Lans de 1941 à 1945 occupent une grande place, c'est là que sa mère le met à l'abri, il s'y fait baptiser en 1943 pour échapper aux traques.
Deux histoires parallèles, une écrite en italique, qui commence par une sorte d’enquête sur la disparition (encore elle) d’un garçon, Gaspard Winckler, lors d’un naufrage. Ensuite cette histoire en italique nous emmène ailleurs, dans un endroit qu’on devine, une île nommée W. L’univers « sportif » qu’il décrit avec ses règles, ses lois implacables et inhumaines, est probablement celui qui l’a hanté toute sa vie. La métaphore choisie, celle de l’univers du sport et des Jeux Olympiques est intéressante et la devise de Coubertin Plus vite plus haut plus fort en adéquation avec l’Histoire qu’elle décrit. L’autre histoire, c’est celle de Georges Perec et des quelques souvenirs d’enfance qui lui restent « Je n'ai pas de souvenir d'enfance. Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j'ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans ».
J’aime beaucoup l’écriture de Perec, que je découvre tardivement sur mon cheminement littéraire. Le découvrir tardivement c’est aussi (peut-être) mieux le comprendre.
Deux récits enchassés dont les chapitres s'alternent (l'un avec une police classique, l'autre en italique), tous deux ayant notamment un point commun, ils sont écrits à la première personne.
La première partie est largement autobiographique, elle raconte l'enfance du petit garçon que fut George Pérec qui perdit tour à tour son père en 1940 puis sa mère déportée à Auschwitz en 1943 et qui n'en reviendra pas. " Je n'ai pas de souvenir d'enfance. Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six " .
La deuxième histoire, qui en apparence n'a rien à voir avec la première, est une fiction décrivant l'organisation sociale sur une île imaginaire de la Terre de Feu nommée W, entièrement vouée au sport et dont les habitants soumis à une discipline de vie très stricte, participent chaque jour à des compétitions entre eux. L'idéal "olympique" de l'île W ressemble beaucoup à une transposition romanesque de certains thèmes de l'idéologie nazie.
Un roman qui mêle Histoire et fiction, une ambiance particulière et remuante. Il faut attendre la dernière page du livre pour avoir les clefs du rapport entre les deux histoires. Un roman qui ne laisse pas le lecteur indemne.
Ce livre n'a pas encore d'avis donc je vais être la première à me lancer sur ce roman bouleversant de Georges Perec.
Tout semble commencer comme une autobiographie d'une part et d'une autre part comme un roman d'aventures puisque le roman est partagé entre deux récits alternés grâce à une typographie différente (en caractère italique pour le roman d'aventures et en gras pour le récit autobiographique). Néanmoins, le lecteur se rend compte que finalement les codes d'un récit autobiographique ne sont pas forcement bien respectés puisqu'il manque des dates, il détourne certaines anecdotes et évoque clairement le fait qu'il "n'a pas de souvenirs d'enfance" et le roman d'aventures se transforme dans la seconde partie en un discours politique sur les enjeux des camps de concentration.
Un lecteur actif comprendra le lien étroit que Perec entretient avec les deux récits alternés : ce n'est pas un jeu sans enjeu ou un jeu gratuit car cela permet, sous la forme de l'île de W de dire ce qu'il n'arrive pas à dévoiler, expliquer sous la forme d'un jeu enfantin (c'est adolescent que Perec commence à dessiner cette île de W) la souffrance de sa mère déportée dans un camp de concentration.
Perec arrive à nous faire accepter l'inacceptable autrement dit la réalité des camps de concentration.
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