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Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre : Ma quarantaine sans amour sauf Ses poignées qui ne fondent pas ou une drôlerie rêveuse : Pendant qu'elle digitale envoie textos Ses orteils dansent nus vernis vernis nus Sous son trône d'un moment siège de tram Elle pianote joliment ses jtm. Elle se tient au coeur du monde, en même temps qu'à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s'empare du quotidien et fait violon de tout bois.
Dans ce recueil, Valérie Rouzeau emploie une forme traditionnelle, le sonnet, pour délivrer ses petits riens contemporains du quotidien en vers libres ; un peu comme si elle nous partageait des polaroïds condensant des instantanés vécus, éprouvés, souvent intimes.
Ces petits poèmes correspondent en effet à de brèves scènes prosaïques et poétiques à la fois dont toute ponctuation est absente : ainsi, le seul souffle de la voix s’impose et s’empare du rythme pour lire chacun de ses poèmes. Les rimes intérieures ajoutées aux rimes aléatoires posées en fin de vers, assorties d’allitérations et d’assonances travaillées intensément sur chaque petit morceau proposé, confèrent à l’ensemble une grande musicalité, comme par exemple ces vers : « Aster astérisques en quoi vais-je recycler/ Ma personne pas en vélo de course en grande ni petite ourse » dans lesquels symboliquement et par les sonorités répétées, les étoiles de la poète sont retranscrites et oralisées...
Souvent, la poète émet son sentiment sur le temps qui passe, « Epicure les piqûres / Au jour le jour des roses » ; en réactualisant notamment le thème de Ronsard, « Carpe Diem je préfère cap de rime », « Rester dedans à regarder dehors », quand « [son] cœur dans les baskets », la « Cage thorax fracassée dedans tracassée », « Par les fenêtres ne se jette mais projette […] / Dans tous les impossibles des vies des autres ».
Dans Vrouz d'ailleurs, l’écriture est le sujet même quand
« […] c’est parti on trace droit on aligne […] A grands traits de pluie avec ou sans peine […] M’hasard de buse bazar de muses […] / Vive onze heureux avais-je lancé au millésime / Et voici n’empêche déjà le douzième vers / Le trait treize promesse que voilà / D’un quatorzième pour faire bien arrivée » ;
marquant ainsi la forme par le fond de l’écriture simultanée liée au quatorze vers composant un sonnet, car après tout, comme Samuel Beckett, Valérie Rouzeau l’annonce dès l’ouverture de son recueil, elle n’est « Bonne qu’à ça ou rien ».
Une récréation musicale et créative qui fêtent les mots de tous les jours dans un tourbillon de 150 petites scènes esquissées en l'espace de 14 vers.
Réjouissant.
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