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À l'automne 2017, le mouvement #balancetonporc a très vite pointé du doigt les défaillances de la justice : trop lente, trop lourde, trop complexe, elle serait surtout trop complaisante envers les agresseurs sexuels.
Pourtant, la condamnation sociale des viols est ferme et nous attendons du législateur comme de la justice, qu'ils transforment cette réprobation collective en une condamnation pénale effective. Il est vrai qu'en dépit d'une sévérité accrue de l'institution judiciaire à l'égard des violences sexuelles, un double phénomène apparaît :
Parmi les affaires de viols traitées par la justice, seule une petite proportion arrive en cour d'assises pour que l'auteur y soit jugé, comme le prévoit pourtant la loi pour les crimes ; parmi les affaires de viols déclarées par les victimes (dans les enquêtes, dans leur entourage, sur les réseaux sociaux, etc.), seule une infime proportion est effectivement portée à la connaissance de la justice et traitée par elle. Comment expliquer ce décalage entre ce que réclame la société, ce qu'énonce le législateur et ce que la justice met en oeuvre dans ses cabinets et ses prétoires ? Véronique Le Goaziou a enquêté sur le traitement judiciaire des affaires sexuelles. Elle révèle ce que la justice fait des dossiers qui lui sont confiés, décrit le difficile parcours des victimes, interroge la correctionnalisation des agression sexuelles, propose aussi quelque pistes pour mieux rendre justice, sans attendre d'elle ce qu'elle ne peut donner.
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