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Villa mauresque

Couverture du livre « Villa mauresque » de Francois Riviere et Floc'H aux éditions Table Ronde
Résumé:

« L'écrivain anglais W. Somerset Maugham (1874-1965) fait partie de la « mythologie » de nos deux héros Francis Albany et Olivia Sturgess. Il avait d'ailleurs trouvé sa place dans l'album consacré à la vie et la carrière de la romancière Olivia Sturgess paru chez Dargaud en 2004.
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« L'écrivain anglais W. Somerset Maugham (1874-1965) fait partie de la « mythologie » de nos deux héros Francis Albany et Olivia Sturgess. Il avait d'ailleurs trouvé sa place dans l'album consacré à la vie et la carrière de la romancière Olivia Sturgess paru chez Dargaud en 2004.
Somerset Maugham, personnage extravagant, romancier à succès (Le Fil du Rasoir, Servitude Humaine, etc.) a vécu du milieu des années trente à la fin de sa vie sur la Riviera française dans une magnifique demeure baptisée « Villa Mauresque » où défila tout ce qui comptait alors dans le monde des arts et des lettres. Ses amis se nommaient Churchill, Cocteau, H.G. Wells et Ian Fleming...
C'est à l'écrivain, mauvaise langue et toujours lucide, que nous avons donné la parole, ainsi qu'à un cercle de familiers qui ne se privent pas de dire ce qu'ils pensent du « grand homme », de ses hauts-faits comme de ses servitudes : son propre frère, son neveu Robin, le chroniqueur Beverly Nichols, son rival malheureux Hugh Walpole, sa partenaire au bridge Barbara Bach et sa cuisinière, Annette. »

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Avis (1)

  • Sincèrement, le nom de Somerset Maugham n’évoquait pour moi, en bon historien de l’art, qu’un portrait par Graham Sutherland, conservé à la Tate de Londres. Mais également une chanson éponyme d’Alain Souchon… À la lecture du roman graphique de François Rivière, illustré par Jean-Claude Floc’h,...
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    Sincèrement, le nom de Somerset Maugham n’évoquait pour moi, en bon historien de l’art, qu’un portrait par Graham Sutherland, conservé à la Tate de Londres. Mais également une chanson éponyme d’Alain Souchon… À la lecture du roman graphique de François Rivière, illustré par Jean-Claude Floc’h, je me suis souvenu d’avoir tenté, dans mon adolescence, la lecture de « Le Fil du rasoir », dans une vieille édition en Livre de Poche. Et que cela m’était tombé des mains assez rapidement, probablement parce que j’étais trop peu mature pour apprécier ce type d’intrigue et d’écriture.
    « Villa Mauresque » est donc une biographie narrée par Maugham, entrecoupée de témoignages des proches de l’écrivain anglais (ses deux amants principaux, son frère, son neveu, ses rivaux littéraires, son épouse, sa cuisinière, etc.) Il est étonnant que Maugham soit revenu des morts pour nous raconter les péripéties de sa vie, comme s’il était sorti de ce purgatoire où dorment tant d’écrivains oubliés (qui se souvient de Louis Bromfield, par exemple ?) Ainsi un bon nombre des noms de célébrités (écrivains, acteurs, artistes) cités dans ce livre me sont totalement inconnus, ce qui nous prouve bien que le syndrome de notre époque (être connu à tout prix) n’est que de la pure vanité. Donc Maugham a eu beau défrayé la chronique mondaine, fait les choux gras des critiques littéraires, voyagé aux quatre coins du monde, collectionné les aventures, rien de tout cela ne l’a empêché de disparaître dans l’ombre de celui qu’il ne voulait pas devenir : Oscar Wilde.
    Mais voici que François Rivière, anglophile réputé, décide de ressusciter celui qui vivait dans le sud de la France (Saint-Jean-Cap-Ferrat), dans une villa qualifiée de mauresque. Et selon les termes propres du magicien français, pour parvenir à écrire cette biographie, il faut "être dans le vrai déguisé en faux" ; si bien que le portrait est sans concession (comme celui peint par Sutherland). Rivière ne fait l’impasse ni sur le caractère capricieux, ni sur l’homosexualité, ni sur la déchéance physique de l’auteur de théâtre. Il en résulte le sentiment de toucher à la condition humaine de celui qui fut la coqueluche de la Jet Set de l’entre-deux guerres.
    Le graphisme des illustrations de Floc’h lui semble toujours sous l’influence de E.P. Jacobs, le père des héros so british, Blake et Mortimer. Une ligne claire qui va à l’essentiel pour réaliser quelques saynètes, quelques tranches de vie mises en parallèle avec le texte. Chaque chapitre est introduit par un portrait sur fond noir de son narrateur. Bref, la complémentarité parfaite que j’avais déjà appréciée dans les diverses bandes dessinées qu’ils ont déjà publiées auparavant.
    Ce roman graphique est donc, à mon sens, une réussite, ne serait-ce que par l’évocation de cette époque, de ces personnes, de cet univers.

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