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Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre. C'est bien triste. Cette année, on n'ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. [...] J'ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m'a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C'était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j'avais les défauts, elle avait les qualités. [...] Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie. J.-L. FSylvie est partie la première. [...] Dans ce livre qui lui rend hommage, Jean-Louis Fournier lui dit - comme à son habitude, avec tendresse et retenue, et avec la dérision dont il sait faire preuve en toute circonstance - des choses si belles qu'elles devraient lui donner envie de revenir. Valérie Gans, Madame Figaro.
Un livre intense, témoignage à la chère épouse disparue qui laisse derrière elle un homme sonné qui cherche sa présence partout.
Un récit touchant disséminé par petites touches tentant de nous rendre compte de ces instants de manque et de lucidité parfois avec nostalgie, souvent avec auto dérision. En fait, terriblement humain.
Les écrits de Jean-Louis Fournier (JLF) son souvent assez courts, faisant se succéder des pensées, réflexions, impressions, sentiments, narrations de moments de sa vie, etc ; donnant l’impression d’être à côté de lui et finalement d’échanger dans une conversation amicale.
Les thématiques peuvent varier mais l’amour est souvent présent ; et dans cet écrit, c’est sa (deuxième) femme Sylvie, avec qui il a partagé des décennies de complicité, qui est fortement présente … alors qu’elle vient de décéder, mourir, disparaitre et de le faire passer dans le statut du « veuf ».
L’absence est parfois vécue comme un abandon ; comme une aberration ; comme une impossibilité ; d’autant que SFR et autres fournisseurs et démarcheurs continuent de lui adresser du courrier !
C’est aussi cela l’écriture de JLF : un mélange de gravité et de choses essentielles saupoudrées d’humour et de légèreté.
Trois ans que ce livre me tourmente, trois ans d’hésitation, trois ans de « on verra plus tard » par peur de refaire saigner la plaie partagée avec l’auteur…
Et puis, un jour, hier, ayant admis que ça saigne toujours et que ce livre au titre si effrayant n’y changera rien, j’ai fini par oser tourner les pages. C’est très court, ça se lit très vite (une heure ou deux) et en cachette, pour éviter les remontrances des enfants (« tu devrais lire autre chose, tu te fais du mal, etc …).
J’ai trouvé que l’auteur parlait beaucoup de lui et, finalement, assez peu d’elle. Ca m’a surpris et en même temps rassuré : je ne serais donc pas le seul à m’apitoyer sur mon sort en pareille situation ?
A petites touches, il décrit presqu’à l’identique ce que je ressens. Il a vidé ses placards, les miens sont toujours pleins des vêtements que je n’ai pas encore pu donner, les parfums et les crèmes sont toujours sagement alignés sur les étagères de la salle de bains. J’ai gardé aussi les derniers SMS adressés à nos enfants lors de ses derniers jours. Je n’arrive pas à les effacer, ça me semble sacrilège comme si j’allais la tuer une seconde fois. Il faudra les jeter avec moi quand mon tour viendra.
Il évoque le sac à main toujours présent, toujours rempli, toujours prêt à partir mais ne partant plus. J’ai le même à la maison.
Il n’a pas beaucoup de photos sauf une, collée à la sienne dans son portefeuille. Je n’ai pas de portefeuille mais des photos, j’en ai beaucoup, un peu partout dans la maison : en bébé, en petite fille, en jeune fille, dans la plénitude de sa beauté, avec moi, avec nos enfants, ici et ailleurs, à l’autre bout du monde dans ces voyages où tout était si lumineux, comme elle. Des regrets, il en a et les met sur le compte de son « imbécile pudeur ». Ca me renvoie à tout ce que je n’ai pas dit de ce que j’aurais dû dire, de tout ce que je n’ai pas fait de ce que j’aurais dû faire, lorsqu’il en était encore temps, quand elle me disait « on a tout pour être heureux ».
Et puis il raconte son cauchemar qui ressemble aux miens. Une fois, elle me quitte pour un autre, il se demande s’il aurait autant de chagrin, une fois réveillé je me pose la même question sans réponse. D’autres fois c’est encore pire : je sais que tu as quitté cette terre et pourtant lorsque j’entre quelque part (un jardin, un salon, une véranda), Tu Es Là ! Parfois en pleine forme, parfois malade, souffrante mais souriante, heureuse de me voir. Je me tourne vers les présents, je leur dis que tu es morte et ils me répondent que tu es bien là. Je te contemple, je doute, j’espère, je m’approche de toi et je me réveille…
Je me rends compte que je vous ai très peu parlé du livre, vous avez sans doute compris pourquoi, alors, je rends la parole à l’auteur :
« Le jour où l’eau courante ne court plus on regrette sa fraîcheur, quand la lampe s’éteint on regrette sa lumière, et le jour où sa femme meurt, on se rend compte à quel point on l’aimait. C’est triste de penser qu’il faut attendre le pire pour enfin comprendre. Pourquoi le bonheur, on le reconnaît seulement au bruit qu’il fait en partant. »
Que dire de plus que toutes ces critiques déjà très élogieuses.
Un magnifique roman toute en douceur sur la perte d'un être cher.
Le mariage, la vie a deux, la perte et l'après...
Avec ces mots a lui et toute sa tendresse Jean-Louis Fournier nous fait partager son ressenti, sa douleur, sa tristesse et le manque de l'autre, l'autre qui n'est plus et pourtant qui est encore si présent.
A tout ceux qui ont connu ce désespoir, ils comprendrons que mieux ce que l'auteur nous conte et nous raconte.
Un beau livre, émouvant.
une écriture superbe, un témoignage d'amour dans le deuil, beau, merveilleux, touchant
une déclaration d'amour à l'être aimé qui est parti sans prévenir. Un apprentissage du quotidien sans l'autre, avec les petits aléas de la vie qui nous réussissent à nous faire sourire.
Comment vivre sans l'autre ?
Une magnifique lettre d'adieu ou un bel au revoir.
Un texte court et délicat sur la perte de l'être aimé. Jean-Louis Fournier nous parle de Sylvie avec beaucoup de tendresse. Il nous parle de lui aussi, sans complaisance, comme d'habitude."On reconnait le bonheur au bruit qu'il fait en partant..." dira-t-il...
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Votre chronique est belle et très émouvante Merci de nous la faire partager