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Une autre vie...
Loin de la chèvrerie, des jours sans joie et monotones. Loin de celui qui les tourmente... Estelle et Céline, mère et fille, si proches, aspirent à de nouveaux lendemains.
Un jour de 1943, après un accès de violence paternelle de trop, Céline fugue. Au bout d'une course folle entre vignes et champs de sa terre girondine, l'adolescente découvre un château magnifique. Un vertige la saisit. Serait-ce le rêve de sa mère qui se matérialise ? Hélas... ce lieu n'est autre que l'Ecole de préservation pour les jeunes filles de Cadillac. Une ancienne prison devenue une école à la discipline de fer où Céline va vivre plusieurs années. Séparée de sa mère tant aimée, rendue inconsolable par son absence. Et par des secrets enfouis depuis trop longtemps...
Initiation, révélations, destins contrariés... Un roman au coeur des ombres d'une famille et d'un site patrimonial, le château de Cadillac.
De "Vie de château" ici il n'est question que dans le fait d'avoir un toit au-dessus de sa tête. Le faste, la protection, la vie agréable qu'on pourrait y trouver ne sont pas du tout au programme.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale en 1943, Céline jeune adolescente de 13 ans vit en Gironde entre sa mère Estelle, douce et protectrice, et son père Simon, un homme qui n'a connu que la violence dans sa vie et ne sait que la reproduire. Après une rossée de trop, Céline s'enfuit et est recueillie dans le château de Cadillac près de Bordeaux qui fait office de pensionnat pour jeunes filles. Malheureusement là où elle pense avoir trouvé refuge et protection se révèle pire que ce que son père lui a fait vivre jusqu'à présent et va durer plusieurs années quand Simon signe une décharge de responsabilité parentale et confie Céline aux "bons soins" de cette institution.
Je n'en dirai pas plus sur la présentation de ce roman qui est à lire vraiment pour voir (et tenter de comprendre si on le peut) la dureté et les drames vécus par ceux qui nous ont précédés.
Avec une sensibilité rare et une authenticité criante, Madeleine Mansiet-Berthaud nous fait pénétrer dans l'intimité de cette famille en pleine période de guerre, sur fond de misère sociale et humaine, où l'intérêt collectif primait sur le personnel. On souffre au côté de Céline qui se retrouve enfermée dans cette "vie de château" où la violence est quotidienne, où le vol est monnaie courante et où même la prostitution trouve sa place. On souffre aussi dans le chagrin d'Estelle, seule désormais face à Simon, et impuissante à sauver sa fille. Les femmes à cette époque ne bénéficiaient pas de l'autorité parentale et étaient encore soumises au bon vouloir de leur mari.
Le récit est dur certes. Mais, heureusement pour nous lecteurs et pour Céline et Estelle, il est aussi porteur d'espoir, ce lien fragile sans qui la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Madeleine Mansiet-Berthaud nous déroule ce fil d'espérance tout au long de ce roman et on lui en sait gré. C'est ce qui nous pousse à "avaler" toutes les brimades, les sévices, les épreuves qui émaillent cette histoire et à croire en des jours meilleurs.
Un roman bouleversant porté par une écriture remarquable.
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