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La science de la forme de Robert Zimmermann (1824-1898) marque un jalon décisif dans l'histoire de la philosophie, de l'esthétique et de la philosophie de l'art. Son formalisme esthétique, dérivé des pensées de Johann Friedrich Herbart et de Bernard Bolzano, nourri par les recherches musicales d'Eduard Hanslick, comme lui professeur à Vienne pendant plus de trente ans, ouvre vers l'école viennoise d'histoire de l'art, représentée notamment par Alois Riegl. Oublié de l'historiographie, au mieux cité en passant, il s'inscrit pourtant, par l'ampleur de son propos, dans l'histoire d'une science de l'art qui au XIXe siècle tente, dans l'espace austro-hongrois, de trouver son autonomie au sein des savoirs.
Au-delà d'un intérêt antiquaire, le parti-pris formaliste de Zimmermann entend tracer une voie qui ne soit ni kantienne ni hégélienne. Il propose une vaste historicisation, la première du genre, dans son Histoire de l'esthétique comme science philosophique, en 1858, puis élabore une Esthétique générale en 1865 qui pose la science de la forme comme science du « comment? » et non du « pourquoi? » de l'art. Première étude systématique sur cet auteur, le présent ouvrage s'attache à reconstruire la matrice conceptuelle de ce corpus imposant et analyse les controverses passionnées qu'il a suscitées.
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