"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce livre a reçu le prix Claude Chabrol 2020 (roman noir adaptable au cinéma) « Pas d'erreur, cette fille était de la race des vaincus. Elle ne tenterait rien. En bonne intello, elle se contenterait d'analyser. Et tu en arriveras à la conclusion que mon père n'a aucune raison de te vouloir du mal. Une déduction erronée. Le souci avec lui, c'est qu'il n'a jamais été maître des émotions étranges qui chevauchent dans les méandres de son esprit. Il est comme un demi-dieu, capable du pire comme du meilleur. Un être absurde et merveilleux, dépourvu d'empathie, sans peur, susceptible de se lancer dans des actions inutiles et sacrément périlleuses pour lui et son entourage. » Après avoir fréquenté Les Infidèles et fait une escale au Japon avec Kabukicho, Dominique Sylvain nous emporte une fois encore dans son univers dangereusement onirique et sensuel. Nouvelles technologies et bitcoins lui offrent mille et une manières de tordre le cou aux codes du roman policier. Une femme de rêve brouille les pistes : au lieu de traquer le coupable, n'est-il pas plus séduisant de rechercher qui est la victime ? « Quelque part c'est insensé, mais ça me plaît ainsi. » Dominique Sylvain
Ce roman que je n'arrive pas à classer dans les polars débute par l'évasion d'un malfrat ; il a pris une otage. Une traque débute.
La cavale est entrecoupée de chapitres, un peu lunaires, sur une jeune femme amnésique qui déambule dans une ville inconnue.
Je n'ai pas accroché à ce roman de Dominique Sylvain.
Beaucoup de longueurs et aucun personnage attachants, même l'otage mère d'un petit enfant ; c'est dire.
Une intrigue peu intéressante.
Je met néanmoins 2 étoiles car le style reste agréable.
Je n'ai pas vraiment accroché. Au début, oui. L'intrigue a du rythme, on a envie d'en connaître la suite, mais elle va peu à peu s'étioler... Il y a aussi cette histoire fantastique parallèle intitulée "l'Elue" que je n'apprécie guère et qui rejoint vers la fin la trame du roman.
En résumé, je trouve ce roman pas inintéressant mais décevant vers la fin.
Dominique Sylvain a imaginé un meurtrier froid et déterminé qui, après avoir réussi une évasion spectaculaire, décide de régler ses comptes. Mais le polar classique va alors voler en éclats.
La scène est glaçante et donne d’emblée le ton. Ici, pas de sentiment, pas de fioritures. Le meurtre est une question de technique, prémédité consciencieusement: «Le projectile 9 mm traverse la boîte crânienne d’une femme et va se ficher dans une carrosserie de voiture. La victime a quarante-deux ans, elle est commandant de police. Son gilet pare-balles ne lui a servi à rien.» Malgré l’arrestation de Karmia, le meurtrier, Schrödinger reste profondément marqué par la vision de sa coéquipière s’effondrant «payant pour tous les autres», pour reprendre les paroles de Karmia, son assassin qui ronge son frein en prison. Et qui va réussir une spectaculaire évasion commanditée par sa fille Nico. Cette dernière va réussir à faire atterrir un hélicoptère au sein de l’établissement pénitentiaire où son père l’attend en compagnie d’Adèle qu’il a pris en otage. Le trio va réussir à déjouer les mailles du filet mis en place pour le retrouver. Il y a pourtant urgence, à en juger par la carrière de ce criminel: «Le gars avait commencé sa carrière dans le style gentleman braqueur; au fil des années, l’ambiance s’était gâtée. Fric, fiesta, défonce, alcool, un mélange létal sur le terreau d’une enfance catastrophique. Le type avait définitivement implosé au milieu des années 2000. Le jour où il avait reçu une balle en pleine poire lors d’une fusillade avec la police. Le début d’une lente descente aux Enfers. Qui s’était soldée par un dernier braquo cataclysmique. Une boucherie.»
Si Nico ne comprend pas trop pourquoi il faut s’encombrer d’un otage, elle a appris à obéir sans discuter. Y compris quand son père décide d’une étape supplémentaire avant de rejoindre Marseille où un bateau les attend pour gagner le Brésil où s’est installée sa mère.
Karmia prend la direction de la Lorraine, car il veut revoir une dernière fois Laurence avec qui il a eu une brève mais intense liaison. Cette dernière vit dans une forêt isolée pour y exister son métier. «Elle était devenue audio-naturaliste. Un mot compliqué pour dire qu’elle enregistrait les sons de la nature.» Des sons qu’elle vendait notamment au cinéma. Elle avait aussi collaboré à plusieurs ouvrages avec le photographe animalier Yannick Schneider avec lequel elle partageait désormais sa vie. Autant dire que l’arrivée de Karmia n’est pas vraiment de nature à la réjouir.
Et alors que l’enquête progresse doucement – Schrödinger ayant repris du service – et que les mailles du filet se resserrent, Adèle essaie de se rapprocher de Nico. Car après l’avoir crue «aussi dérangée que son père», elle s’est rendue compte que «c’était surtout une gamine meurtrie et déboussolée» et qu’elle pourrait peut-être s’en faire une alliée. C’est alors que les événements vont s’emballer. Quand la police arrive sur place, elle découvre un corps dans un champ, une ferme en flammes et des protagonistes qui se sont évaporés. Et ce n’est pas le SDF «au regard ravagé» qui erre par-là qui pourra leur être d’un grand secours.
Dominique Sylvain, qui a plus d’un tour dans son sac, va alors faire exploser le roman noir pour nous entraîner dans une nouvelle dimension, celle de ces liens invisibles qui se tissent entre les esprits, celle de ces expériences qui vont au-delà de l’entendement et qui fascinent autant qu’elles interrogent. Et c’est ce qui donne à ce roman à nul autre pareil cette dose de mystère qui font les grandes œuvres!
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Ah, je suis embêtée, très très embêtée, parce que j'adore les polars de Dominique Sylvain : j'avais chroniqué, il y a deux ans, son avant-dernier roman : « Les Infidèles » dont certaines scènes m'avaient vraiment emballée et j'ai commencé « Une femme de rêve » en étant persuadée que j'allais me retrouver bien tranquille dans ma petite zone de confort, prête à déguster mon cocktail préféré… Si j'ai effectivement retrouvé dans ce roman policier ce qui fait la marque de fabrique de Dominique Sylvain à savoir une écriture vive, intense, tendue, un rythme soutenu, une dimension cinématographique évidente, un suspense puissant qui tient le lecteur en haleine, je dois tout de même avouer une petite déception… Il y a quelque chose qui ne prend pas…
Bon, le sujet d'abord : une jeune universitaire, Adèle Bouchard, donne régulièrement des cours d'analyse cinématographique à une poignée de prisonniers « des étudiants empêchés » : ils décortiquent les scènes de « Pierrot le fou », de « La grande illusion »… Tous les classiques y passent. Chaque participant apprécie ces séances d'analyse et écoute religieusement les propos de la jeune femme. Ces interventions font du bien à ces hommes qui ont sacrément besoin de se changer les idées et d'ouvrir leur horizon.
Parmi eux, se trouve un redoutable as du braquage, multirécidiviste, qui n'hésitait pas à tuer celles et ceux qui se trouvaient sur son passage lorsqu'il se lançait à l'assaut d'une banque ou d'un fourgon. Ces victimes collatérales ne l'empêchaient pas de dormir en tout cas…
Bref, le dernier braquage s'étant particulièrement mal passé, Karmia, pour ne pas le nommer, s'est pris vingt-huit ans à l'ombre... autant dire la perpète.
D'ailleurs, dans la bagarre, un des flics a perdu son amie qui a reçu une balle dans la tête et se trouve depuis dans le coma. Il ne faudrait d'ailleurs pas que ce flic, un certain Schrödinger , mette la main sur ce Karmia car il n'hésiterait pas à le tuer de la pire façon, c'est certain…
En attendant, Karmia se tait, écoute la prof en se disant que ce sont bien là les paroles d'une intello qui ne connaît pas grand-chose à la vie. Peut-être a-t-il aussi quelques pensées pour sa fille, Nico, toujours prête à lui venir en aide quand c'est nécessaire...
Je n'en dirai pas plus, polar oblige… J'ai horreur qu'on me dévoile le quart de la moitié du début de l'intrigue, donc, je respecte… Évidemment, c'est un peu compliqué après pour chroniquer, mais ça devrait le faire quand même.
Bon, qu'est-ce qui fait que je suis un peu réservée sur ce roman ? J'ai eu le sentiment (ressenti tout personnel) qu'il embrassait peut-être un peu trop de personnages qui, de ce fait, n'étaient, à mon goût, pas suffisamment approfondis, incarnés ni vraiment « exploités » d'un point de vue romanesque… Ils relèvent, pour certains, de l'univers de la BD avec un petit côté caricatural, un léger manque de nuances, qui m'ont empêchée de m'y attacher réellement et de les trouver vraiment crédibles.
Et puis, pour certains, on a à peine le temps de faire connaissance avec que... pschitt, ils disparaissent (pour différentes raisons) et l'on reste un peu sur sa faim en se demandant finalement à quoi ils ont servi… Dommage...
(Qu'est-ce que j'avais aimé le couple des deux flics amoureux dans « Les Infidèles »… Eux, ils étaient sacrément incarnés !!! Mais ça, c'est une parenthèse...)
D'ailleurs, la profession un peu « hors normes » de certains personnages - un prof de ciné, une audio-naturaliste, un braconnier... - aurait pu être davantage exploitée... J'ai eu l'impression parfois d'un feu d'artifice prometteur dont les lumières retombaient en minces filaments à peine visibles...
Il m'a semblé aussi que l'intrigue s'effilochait doucement et que l'on finissait par se disperser, par se perdre dans des espaces, des situations, dont on ne tirait finalement pas suffisamment parti…
Un peu de la même façon, sont abordés de nombreux sujets d'actualité (écologie, bitcoins, réseaux sociaux...) mais leur traitement reste assez superficiel voire artificiel et sans lien profond avec l'intrigue ... Tout m'a semblé un peu épars, disparate, sans unité profonde ni vraie cohérence… Le propos, le sujet même du roman, aurait peut-être gagné en puissance en étant plus recentré, plus cadré.
Enfin, les chapitres intitulés « L'élue » (il s'agit de chapitres -avec changement de typographie- un peu mystérieux, qui évoquent l'errance poétique et onirique d'une femme amnésique en quête de son identité mais l'on ne sait pas qui parle) bref, ces passages ne m'ont pas convaincue : je les ai trouvés trop nombreux, trop longs, trop détaillés… Sans doute faudrait-il, pour en apprécier pleinement le contenu, les relire une fois que l'on sait qui est la narratrice afin d'en tirer parti et mieux les comprendre...
Un peu déçue donc par ce roman. Bien entendu, ce n'est que mon très petit avis et je sais que certains chroniqueurs ont parlé de ce roman en des termes très flatteurs…
Le mieux, c'est que vous le lisiez pour vous faire votre propre idée… On en rediscute après ?
LIRE AU LIT LE BLOG
Ce roman commence avec l’évasion en hélicoptère d’un braqueur, Charles Karmia, incarcéré dans une prison de haute sécurité, embarquant avec lui, en otage sa prof de d’analyse cinématographique.
A Paris, Schrödinger, ex-flic, passe une bonne partie de son temps libre auprès de sa coéquipière dernière victime de Karmia.
Dans l’hélico, tête pensante de l’évasion, la propre fille de Karmia, armée jusqu’aux dents et gardienne farouche de l’ordinateur où se reproduit la fortune de son père convertie en bitcoins.
En filigrane, un récit onirique et mortifère s’égraine en des chapitres en italique ...
Un roman qui semble composé de récits disparates, dont on peine à trouver le liant global …
Entre économie numérique, braquages à l’ancienne, vie dans les bois et riches cariocas, trop de lignes sont tirées pour que ce roman dispose d’une trame fluide et lisible.
Je l’ai lu sans heurts, mais je regrette le temps où Dominique Sylvain mettait en scène le duo de choc de la commissaire en retraite Lola Jost et de la stripteaseuse Ingrid Diesel
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