Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
« La mère est certaine, le père toujours incertain.» Une jeune femme de 28 ans effectue à la demande de son père un test de paternité. Mais dans l’attente de la réponse, elle perd pied : cette demande, le doute, ce qu’elle revisite de son enfance, de l’histoire de ses parents, sa relation à l’amour et aux hommes, la somme de ces douleurs la font chavirer.
Des années plus tard, devenue mère, l’héroïne s’interroge et enquête : que veulent dire ces mots, fille, père, quelle est la part du biologique et du culturel dans la filiation ? Elle ren-contre un sociologue, un avocat, un juge aux affaires familiales, une ancienne garde des sceaux, un prêtre, pour mieux com-prendre.
Inspirée par la vie de l’auteure, Une demande folle suit les chemins du doute et de l’amour. C’est un roman infiniment sensible et si juste sur ces liens familiaux qui nous fondent.
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Inspiré de la vie de l'autrice, un récit qui nous questionne sur la part du biologique et du culturel dans la filiation
Liens du sang, quête de soi ou des origines, oppression et émancipation : des romans puissants venus du monde entier
Une demande folle, une belle découverte. Une jeune fille accepte par amour pour son père, de faire un test de paternité ce qui remet toute sa vie en perspective, "Et si...". Le style, le ton employé, le mots m'ont parfois mis émus, mis mal à l'aise, m'ont appris bien des choses sur le thème et la législation française.
A découvrir pour se laisser questionner à notre tour
Une demande folle, cri d'amour d'une fille à son père. Victime d'un horrible chantage affectif , elle décortique la violence verbale, psychologique, les ravages sur sa vie, sa relation aux hommes.
Au delà de l'autofiction, le récit pose la question de la filiation, de ce qu'un parent peut imposer à son enfant, de la place qu'on assigne dans la famille. J'ai apprecié la sincerité de l'auteur, sa volonté de comprendre, sa quête de justice pour se réparer. Les chapitres sont courts, la vision de la famille, de la partenité, de l'amour qui unit les soeurs, la mère sont prenants. La sensation de devenir folle et le choix de l' écriture pour analyser, mettre à distance et informer. De l'intime qui au départ est un peu destabilisant, je ne savais pas trop où ça allait aboutir. On va au général avec cette question des test adn qui est très interessante dans notre société qui veut toujours des réponses et ne protège pas toujours les personnes en souffrance. 1 récit parfois glaçant notamment sur le père, mais emprunt de lumière par instant. Le récit d'un abus de pouvoir, de paternité. Livre lu dans le cadre du jury du #PrixOrangedulivre.
Léa publie son second roman et nous plonge avec intensité dans les mystères de la filiation.
Des doutes.
Une parole.
Des questionnements.
Des souvenirs.
Une demande folle.
Un père qui impose un test de paternité à sa fille qui est la narratrice. Il lui propose de partir en Suisse puisqu’en France c’est interdit.
Une relation qui se complique.
Par amour, elle accepte. Elle dit oui.
Alors, ils partent en quête de vérité.
Son univers bascule.
L’autrice nous offre une histoire touchante, profonde et intime. L’ambiance est pesante et parfois difficile. Les thématiques sont fortes et bouleversantes.
Dès le début, le lecteur est plongé dans cette histoire personnelle.
On se questionne, on s’interroge, on doute et j’ai ressenti un condensé d’émotions.
D’une plume singulière, fine, subtile et parfaitement bien travaillée, Léa entraîne son lecteur d’une traite jusqu’à la dernière page.
C’est avec plaisir que je recommande ce roman.
Une lecture que j'ai découvert dans le cadre des coups de coeur des lecteurs de Femina il y a quelques mois.
Second roman de Léa Chauvel Lévy inspiré de la vie de celle-ci, intimité, sensibilité et pudeur au coeur de cette réflexion sur la filiation familiale, de la vie, des désirs. Léa Chauvel Lévy part dans une quête de la vérité car lorsque l'on tombe il faut réussir à se relever. Nous découvrons l'intrigue à travers la narratrice une femme sur ce canapé qui ressent des doutes et de l'amours part a la rencontre de d'autres personnes pour obtenir des réponses. Cette demande Folle. Une plume fascinante entre réalité et surréalisme, haletante, sublime et beaucoup de réflexions.
"Lorsqu'un homme me disait qu'il m'aimait, je souffrais en silence et les joues mouillées, je me demandais comment on pouvait m'aimer sans me faire mal. Je découvrais que l'on pouvait me protéger et cette reconnaissance me faisait me décomposer, parce qu'il était inédit de m'aimer sans faire de moi une victime."
"Mère c'est sûr, père peut être" voilà ce que j'ai entendu parfois lors de dîners de famille, sans que pour autant il y ait le moindre doute sur les filiation dans la famille. Et c'est avec cette vérité que s'ouvre le roman.
Lorsqu'elle a eu 28 ans, le père de l'autrice lui a demandé de faire avec lui un test de paternité, lui avouant qu'il 'était pas sur d'être son père biologique.
Les voilà tous deux partis en train en Suisse, afin de réaliser là-bas ce qui était et est toujours interdit en France.
Difficile chemin vers un néant possible, vers cette interrogation qui se présente alors. Et cette question lancinante, de qui suis-je la fille, mon père est-il vraiment mon père, et qu'est-ce qui crée réellement cette relation père enfant, un résultat d'analyse biologique ou une vie à élever son enfant, à le faire grandir, à l'aider, le protéger, lui permettre de voler de ses propres ailes.
Dix ans après ce test de paternité, et au moment où elle est devenue mère à son tour l'autrice se rend compte de l'ampleur du mal que lui a fait cette demande, séjours en hôpital psychiatrique, trouble post traumatique, sentiment d'insécurité, doute, manque de confiance, et envie de savoir.
De savoir ce qui fait de vous un enfant, un père, et que représentent des années à vivre ensemble, à éduquer, choyer, élever son enfant.
Dans la deuxième partie du roman, l'autrice parle de ses doutes et de sa soif de comprendre. Elle veut avancer et va jusqu'à rencontrer sociologue, avocat, prêtre, juges, spécialistes des affaires familiales et tente de comprendre la portée de cette violence invisible qu'a été la démarche du père.
Un livre dans lequel transpire à chaque page à la fois le besoin et la réalité de l'amour d'une fille pour son père, et réciproquement.
Cette autofiction apporte un éclairage intéressant sur le doute, la relation père fille, éclaire sur la violence des mots, leur conséquence sur une vie d'adulte, sur l'emprise et la soumission des enfants, quel que soit leur âge, au risque d'en payer longtemps les conséquences.
J'ai aimé l'écriture, travaillée, jamais bâclée, précise et juste. Qui ne montre ni atermoiement, ni misérabilisme, mais fait preuve d'une grande honnêteté. J'ai également appris quelques mots que je n'avais encore jamais vus.
https://domiclire.wordpress.com/2024/05/02/une-demande-folle-lea-chauvel-levy/
Une demande folle de Léa Chauvel-Levy est celle d’un père qui demande à sa fille Hannah, la narratrice, de faire un test de paternité avec lui en Suisse. Ce test serait illégal en France.
Son père a élevé sa fille avec le doute d’être son père biologique. Son épouse a toujours dit qu’elle ne savait pas qui était le père.
Avec son père, Hannah, entretient des rapports compliqués. Son père est violent comme l’était son grand-père et même temps c’est son seul appui et consolateur. Il justifie cette violence par l’incertitude sur sa paternité.
Hannah vit la réponse au test comme une sentence, avec la peur inconditionnelle d’avoir à tout reconstruire sans son père.
Même après la connaissance du résultat du test, Hannah n’est pas guérie. Au contraire, sa colère est permanente avec l’idée d’être sur un siège éjectable, ballottée, soumise à ce contrôle.
Hannah va s’acharner à avoir la réponse sur l’opportunité du test et sur la question de savoir si la paternité peut se ramener au seul facteur génétique. Obsédée et terrorisée à la fois, elle va s’adresser successivement à un sociologue, une psychologue, un prêtre, la vice-présidente du TGI et des politiciens dont une ancienne Garde des Sceaux.
Autofiction sans doute uniquement centrée sur ses relations paternelles et son mal être, ce livre a été sans doute une bonne thérapie pour Léa Chauvel-Levy.
Ces questions épineuses et intimes sont présentées avec la sensation d’un huis clos électrique. Léa Chauvel-Levy s’appuie sur sa plume percutante et maîtrise l’art de maintenir le suspense et d’analyser la question de la filiation biologique ou affective.
Hannah devra s’affranchir de son enfance douloureuse et s’échapper de cette violence. A –t-elle réussie ?
«De toute façon je ne suis pas sûr d’être ton père.
Il a jeté cela dans la pièce, les mots sont tombés au sol.»
Et si l’on rembobinait l’histoire pour tenter de comprendre et qui sait, de guérir ?
Dans le récit de la narratrice, il est question d’un canapé bleu comme l’orage, d’un jour de sidération où le père porte les mains au cou de sa fille et du train de la honte conduisant le père et la fille en Suisse pour passer un test ADN après vingt ans de doutes, de rejet et de violences.
Au cœur de cette histoire, il y a aussi l’amour éperdu d’une fille pour son père, et ce père prêt à renier leur lien si celui-ci n’est pas de sang.
Il y a les hommes destructeurs et les femmes absentes. Et soudain le réveil de celle qui veut chercher à comprendre pour réparer. Se réparer.
Après un premier roman réussi (Simone aux éditions de l’Observatoire), la plume de Léa Chauvel-Lévy atteint sa pleine maturité avec « Une demande folle ». L’écriture bouleversante offre au lecteur des images puissantes, d’une grande beauté. Avec un sens inné de la formule, elle nous mène dans les coulisses de la folie. Une folie douce, presque amoureuse.
Il y a dans ce livre une urgence à se livrer et le besoin impérieux d’explorer le sujet de la filiation. Le disséquer, le questionner pour reprendre le contrôle.
De façon extrêmement sensible et pudique (oui pudique, même si certains passages sont très crus, on sent que l’autrice manie l’art de l’ellipse), Léa Chauvel-Lévy nous entraine au cœur d’une enquête.
Elle interroge la filiation sous toutes les angles : biologique, juridique, sociologique et théologique, tout en donnant à chaque spécialité un visage terriblement humain.
Elle est sans doute là, la force de ce livre. Dans son humanité, et plus que, dans tout sa chair. Et non son sang.
De passage à Paris, un homme rend visite à sa fille de 28 ans, lui annonçant qu’il n’est pas sûr d’être son père et lui demande de faire un test de paternité. Rose accepte de prendre « le train du doute » vers un hôpital de Lausanne, le test n’étant pas légal en France. Puis de retour à Paris, elle perd pied, revisite son enfance, l’histoire incomplète de ses parents, sa relation à l’amour et aux hommes. Le temps passe mais le malaise s’installe. Des années plus tard, devenue mère, elle cherche des réponses : cette demande a-t-elle un sens ? Quelle est la part du biologique et du culturel dans la filiation ? Elle enquête et cela donne les plus belles séquences de ce récit inspiré de la vie de l’autrice. Elle rencontre un sociologue, un avocat, un juge aux affaires familiales, une ancienne garde des sceaux (son nom n’est pas donné mais je crois avoir reconnu Christiane Taubira) et même un prêtre. Une demande folle parcourt un chemin escarpé, entre les doutes déstabilisants et les chemins résilients qui n’appartiennent qu’à soi-même.
Disons d’emblée que je n’étais pas sûr d’être intéressé par le sujet. J’avais tort. L’auteure trouve les mots, son écriture est riche et intéressante. Suivre le parcours de Rose devient vite addictif, sous l’impulsion de cette écriture vivante, l'héroïne s’appuyant sur des gens qualifiés qui vont l’aider à trouver le chemin d’un certain apaisement. La démarche de cette autofiction pourrait concerner n’importe quel problème existentiel, ainsi le roman peut toucher chacun de nous. Elle place à bon escient des définitions comme des crans dans le raisonnement, sur lesquels le roman peut progresser sans heurts : rappel de ce qu’est l’état de sidération, la transmission des traumatismes, le recours à un avocat qui va rappeler la loi dans sa précision et son autorité...
J’ai aimé le soin apporté aux débuts des chapitres, toujours travaillés et poétiques. Quelquefois je me suis arrêté avec plaisir sur des mots rares dont j’allais découvrir la richesse, faite de précision et de sophistication. Trouver un mot rare c’est un peu comme découvrir une plante jamais observée pour un botaniste, une excitation esthétique et une nouvelle projection dans le vivant. Les paroles maupiteuses (inconnu de la correction automatique… et ça j’aime...), les mots phatiques, la paréidolie, la péroraison, l’épigénétique... J’ai aimé son irritation au sujet de l’usage de l’expression « je reviens vers vous » ou sur ce que veut dire « le milieu social ». Beaucoup de passages pourraient être cités utilisant des images originales, des associations de mots inattendus, par exemple « bander les divagations ».
Elle y va direct dans la narration de son intimité affective et sexuelle mais d’une manière tout à fait à elle, sans reprendre les codes qui sont trop souvent des codes masculins, hérités certainement de siècles de culture où on n’a pas laissé les femmes s’exprimer. Images nouvelles, portant haut le désir, l’érotisme… Elle le dit joliment : « Je me fais la réflexion que j’ai des standards et qu’un homme ne pourrait pas écrire cela. »
Un livre surprenant qui me révèle une autrice possédant un style propre et une exigence de justesse. J’ai bien envie de découvrir son premier livre consacré à la femme d’André Breton, intitulé Simone. La formation de Léa Chauvel-Lévy en philosophie politique et éthique à la Sorbonne puis à l'École des Hautes Études en Sciences sociales (EHESS) donne visiblement de l’épaisseur à un sujet assez improbable au départ pour moi. Un livre qui dit bien plus que cette folle demande et une vraie belle découverte. Et puis, rappeler avec la manière que la loi peut-être là pour protéger, qu'il est possible de trouver une aide efficace quand le malaise s'installe, n'est pas une mauvaise chose. Qu'en pensez-vous ?
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