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À bientôt quarante-quatre ans, récemment marié et promu commissaire à Holon, Avraham est las d'enquêter sur des crimes domestiques dont la résolution ne rend service à personne. Il rêve de missions plus importantes. Aussi le jour où deux affaires se présentent simultanément délègue-t-il la plus banale - un nouveau-né découvert dans un sac plastique à proximité de l'hôpital - à une collaboratrice. C'est la disparition d'un touriste signalée par le directeur d'un hôtel du front de mer qui retient son attention. L'homme, détenteur d'un passeport suisse, a également un passeport israélien mais aussi d'autres identités. Quand on le retrouve noyé sur la plage, l'implication du Mossad commence à se profiler. Tout porte Avraham à croire qu'il tient enfin sa «grande» enquête. En réalité c'est un terrible cas de conscience qui l'attend.
4e enquête d’Avi Avraham que je lis toujours avec plaisir.
J’ai aimé qu’il se pose des questions sur son statut de simple enquêteur : ne devrait-il pas, à son âge, occuper un poste plus haut placé ? Ne devrait-il pas résoudre des enquêtes à la portée plus nationale ?
Il est maintenant marié à Marianka, et leur couple est beau à voir lire.
J’ai aimé que deux enquêtes se déroulent en même temps : celle de l’homme disparu de son hôtel, et celle du bébé déposé devant l’hôpital.
J’ai à la fois détesté Liora et eu de la peine pour cette mère qui, sous couvert de défendre sa fille, ne cherche qu’à faire la lumière sur la mort accidentelle de son mari. J’ai détesté qu’elle se serve de la détresse de sa fille pour arriver à ses fins.
J’ai détesté que Liora surnomme l’enquêtrice la bigleuse, parce que celle-ci a des problèmes de vue et ne peut pas focaliser son regard. J’ai été étonnée qu’elle prenne une attitude supérieure avec la policière.
Vous l’aurez compris, Liora est un personnage détestable qui, parce qu’elle a trop souffert adolescente, ne se rend même pas compte qu’elle fait souffrir à son tour.
J’ai aimé qu’Avi continue d’enquêter sur la disparition de Chouchani : qui est-il vraiment ? Pourquoi des indices sont placés après dans sa chambre d’hôtel ? Et j’ai aimé que son enquête officieuse reste en suspend. Pour un prochain roman ?
L’image que je retiendrai :
Celle du costume marron que porte Chouchani à son arrivée à Tel-Aviv et qu’Avi croise régulièrement dans les rues.
https://alexmotamots.fr/un-simple-enqueteur-dror-mishani/
Pour celles et ceux qui cherchent un Maigret plus contemporain, il y a le commissaire Avrahma Avraham ; comme son prestigieux ainé, il prend son temps, se pose des questions, flaire les embrouilles et doute avec raison ; il enquête à Holon en Israël, plus ensoleillé mais aussi exotique que la Belgique enfumée.
Dans « Un simple enquêteur », alors qu’il se demande s’il est bien à sa place dans la police « classique » et qu’il rêve de services spéciaux et du Mossad, il croise deux enquêtes calibrées pour ses interrogations : vrai meurtre ou fausse disparition ? Mossad ou pas Mossad ? abandon d’enfant ou mise en scène paravent ?..
Quel bonheur que cette littérature policière qui se déroule au rythme des problèmes, l’un après l’autre, qui ne s’écrit pas à coup de bagarres et de coups de feu, qui en dit autant sur le héros (anti-héros plutôt !) que sur le pays et la société dans laquelle il évolue.
Vivement le prochain ouvrage de Dror Mishrani !
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