Une expérience littéraire hors du commun !
«Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n'existe pas ?» Tel est l'état d'esprit de James Vann lorsqu'il retrouve sa famille en Californie - ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s'inquiètent pour lui et veulent l'empêcher de commettre l'irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l'acte.
Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c'est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l'incertitude de l'avenir.
David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.
Une expérience littéraire hors du commun !
David Vann est un écrivain américain né en 1966. Originaire d’Alaska où il vit une partie de son enfance jusqu’au divorce de ses parents, il suit alors sa mère en Californie. Quand David a treize ans, son père se suicide et ce drame va suivre l’auteur toute sa vie durant.
Aujourd’hui, il vit entre la Nouvelle Zélande et l’Angleterre où il enseigne la littérature. Avant cela, il travaille l’écriture de plusieurs productions sans se faire éditer, ses romans sont qualifiés « trop sombres ».
Il suit alors une de ses aspirations, la navigation ! Il continue d’écrire et parvient à faire publier un récit d’aventure, le témoignage de son naufrage dans les Caraïbes. Ensuite, son succès littéraire ne cesse de croître.
Venons-en désormais à son roman « Un poisson sur la lune » édité par la maison d’édition Gallmeister qui met en valeur la couverture par une illustration accrocheuse. Le titre est poétique.
D’ailleurs, à l’achat d’un roman de cette édition, un magnet nous est gentiment offert, une attention qui m’a charmée !
Jim Vann vit seul en Alaska depuis son divorce. Cet homme a toutes les cartes en mains pour réussir sa vie et être heureux. Il exerce la profession de dentiste comme son père, est marié et a deux enfants.
Et puis, lentement, insidieusement, le mal-être s’installe, il divorce une première fois puis une deuxième, ne pouvant se contenter d’une seule femme, et part à la dérive psychologique.
Jim quitte l’Alaska afin de rendre visite à sa famille, ses enfants, ses deux ex-épouses, son frère Doug, ses parents et ses amis.
Il se rend chez chacun d’eux avec comme seul bagage son mal de vivre symbolisé par une arme qu’il ne quitte pas. Jim veut en finir !
Chacun de ses proches va tenter de le ramener à la vie.
Ce qui m’a touché dans ce roman réside dans la description (à travers le comportement tout à fait déjanté de Jim) de la dépression à son apogée où plus rien n’a de sens.
Jim observe les autres personnes être heureuses et tire cette conclusion ultime : Pourquoi ?
Quel est le sens de tout cela ?
Quel est le sens de la routine dans laquelle chacun s’installe, des apparences, des convenances si aliénantes ?
En quête de l’introuvable, il sombre, ne se relève pas, devient inadapté face à ses enfants, ses parents, la société.
Ce récit interroge !
Qu’est ce qui rend heureux ?
Où trouvons-nous la joie de vivre et quel sens suivons-nous ?
Outre le récit des frasques de l’homme perdu, se trouvent les sentiments, l’attachement, le devoir, la culpabilité et toutes les ruminations en lien avec l’état dépressif qui rongent peu à peu.
L’écriture est profondément humaine et attachante. On sent que l’auteur s’est énormément penché sur la question du mal de vivre où l’unique sens est celui de quitter la scène.
J’aimerais poursuivre la découverte de l’œuvre de David Vann et tenterais bien Sukkwan Island.
PS : j’ai remarqué que dans plusieurs chroniques, Jim devenait James, c’est d’ailleurs le cas sur la quatrième de couverture. Quelqu’un sait-il pourquoi ?
James Vann a trente-neuf ans, il est dentiste et désespérément suicidaire (il souffre de bipolarité …) Sous les instances de son psy, il va quitter l’Alaska où il vit, pour rejoindre la Californie (San Francisco) sous la tutelle de Doug son frère, de six ans son cadet. Tous deux ont une passion commune : la pêche. Doug est prof, son train de vie est plus modeste que celui de son frère ainé (pourtant criblé de dettes …) Jim pourra ainsi être plus entouré et voir à son gré son fils de treize ans, David (l’auteur) et sa fille de huit ans, Cheryl, qui vivent avec leur mère Lorraine (dont il est divorcé) Revers de la médaille, ce séjour en Californie l’éloigne de sa principale raison de vivre (Jeannette) dont il ne peut se passer – même si cette dernière a décidé d’en épouser un autre …
Et si l’influence et le poids de la famille, contrairement aux croyances, étaient des freins dans la construction personnelle ? Et si l’amour des proches et les responsabilités à leur égard réduisaient l’épanouissement individuel ? Si ces liens, en devenant trop forts, nous transformaient fatalement en êtres faibles et vulnérables ?…
Un récit autobiographique présenté sous forme de roman, d’une très grande violence psychologique. La description insoutenable d’une souffrance contre laquelle l’entourage est malheureusement totalement impuissant. Le suicide de son père est un « leitmotiv littéraire » chez David Vann. Un traumatisme omniprésent dans l’ensemble de son oeuvre – particulièrement noire – et d’autant plus magnifique ! À mettre de côté en période de déprime, afin de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur et l’esprit serein, quand viendra le moment !
« Un poisson sur la lune » est un roman-témoignage (baptême pour moi dans ce type de roman) par lequel l’auteur, David Vann, revient sur la dépression de son père quelque temps avant son suicide à 40 ans. David Vann ne laisse rien de côté: les moments de folies passagères de ce père, James, la peur et le désarroi occasionnés à ses enfants encore très jeunes, le désespoir de ses proches de le voir sombrer, l’impuissance quant à ce parent qui s’ensevelit seul dans la maladie.
Écrit avec beaucoup de descriptions quant aux sentiments mais aussi quant aux décors, comme tous ses autres livres, David Vann en livre une oeuvre parfois dure. Surtout lorsqu’on se projette à la place des membres de sa famille (et je pense en particulier à son oncle et frère cadet de James, Doug) qui auront tout tenté afin d’éviter qu’il ne commette cet acte irréparable. On se rend compte que James lui-même ne pouvait être sauvé d’une quelconque façon au vu des démons qui l’accaparaient jour et nuit.
Piégé dans une profonde dépression, Jim fait le voyage de Fairbanks jusqu'en Californie pour voir ses proches une dernière fois avant de se suicider. Son frère, ses parents, ses enfants, son ex-femme, tous vont tenter de lui faire prendre conscience de la violence et de l'égoïsme de son projet et de le faire changer d'avis.
Ce roman, magnifiquement écrit, dépeint la dépression avec beaucoup de réalisme et autant de cruauté. Jim est pris dans une spirale de dégoût de la vie dont il est incapable de sortir, malgré l'aide et l'amour de son entourage. Et cela le rend à la fois attachant et odieux.
Une lecture captivante, qui va me marquer pour un moment, je crois...
Jim, à l'orée de la quarantaine,divorcé deux fois, criblé de dettes, fait un boulot qui ne lui plaît pas. De plus, ses sinus lui font horriblement mal, ajoutant de la souffrance physique à la souffrance mentale qu'il ressent depuis longtemps.
Envolé pour l'Alaska, loin, très loin de sa Californie natale, Jim est arrivé au constat suivant : il en a marre de vivre et ne voit plus seulement le suicide comme une option mais comme la solution. Il retourne donc en Californie afin de faire ses adieux à ses proches car, pour lui, nécessairement, cela ne peut être que des adieux.
Après avoir découvert Aquarium du même auteur, roman qui fut un véritable coup de coeur, je peux dire que la plume de David Vann marche très bien sur moi (et au passage, je salue le travail remarquable de la traductrice, Laura Derajinski). Mais si j'avais lu Aquarium d'une traite, comme en apnée, ce ne fut pas vraiment la même musique ici, j'ai lu doucement, très doucement, devant faire des pauses. L'écriture est âpre, brute tout en étant délicate et sensible. Malgré le sujet abordé, touchant en prime de très près David Vann puisqu'il relate un épisode de sa propre vie, à savoir le suicide de son père, il ne tombe jamais dans le pathos ou la sensiblerie, arrivant même à y mettre des traits d'humour que j'ai pris pour ma part telle une bouffée d'oxygène.
A aucun moment David Vann ne se pose en juge du geste de son propre père. Il tente au contraire de le comprendre, sans pour autant l'accepter, essayant de se mettre à la place de ce père qui a dû tant lui manquer dès l'âge de 13 ans. Se posent ensuite les inévitables questions, pour nous, lecteurs, que l'on ait été touché ou non par le suicide d'un proche. Qu'aurions-nous dû voir ? Qu'aurions-nous pu faire ? Bien sûr, ce roman ne répond pas à ces questions, chacun trouvera les réponses, si réponses il y a, en lui, mais permet aussi de simplement se dire que, peut-être, ce geste était inéluctable, que lorsque la souffrance est telle que rien ne peut la soulager, tout ce que l'on pourra dire ou faire ne changera rien. le suicide semble avant tout une affaire personnelle même si, après, les proches ne peuvent s'empêcher de s'en vouloir. Et rien ne pourra sur le coup apaiser ce sentiment de culpabilité, ou de colère aussi contre l'être disparu.
Pour résumer, un roman cathartique écrit avec la manière mais qui pourrait en rebuter plus d'un. A lire tranquillement, sans se presser, en le posant si besoin pour reprendre son souffle. J'ajouterai simplement, pour ceux qui ont peur de s'y plonger, que la plume compense largement la lourdeur du sujet.
Je découvre avec " Un poisson sur la lune " un roman très intime. En effet David Vann mêle subtilement la réalité et la fiction sur un épisode de la vie de son père.
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L'histoire d'un homme qui ne supporte plus la vie, et personne ne peut l'aider tellement le désespoir est profond.
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Malheureusement ça été une lecture en demie teinte, peut-être ce n'était pas le moment pour découvrir une histoire aussi sombre et déprimante. Dès le début on sait qu'il n'y a aucune lueur d'espoir possible. Tout au long du roman, on suit James qui est tellement dans des pensées négatives que j'avais envie de fuir tant c'était éprouvant. Je ne voulais peut être pas être si proche de cette maladie qu'est la dépression et de me sentir impuissante face à ce mal être.
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Ce n'est pas pour autant que je ne retournerai pas vers cet auteur, maintenant que je suis une lectrice avertie de son style d'écriture, car il possède de réel qualité d'écriture. Je repense forcément au dialogue entre James et son père, un échange tout en sincérité et pudeur qui a été un passage très émouvant.
C'est une visite mouvementée et bouillonnante au cœur même de la dépression où le chaos interne ne se voit qu'à travers les yeux de l'empathie qu'il faut avoir solide pour sortir de la maladie . Pendant tout le récit on est sur en équilibre sur le fil de l'ironie et de la souffrance écorchée vive où les pulsations rythment les phrases et les tranchent net dans une réalité froide et sans pitié.
Jusqu'au bout David Vann nous rend témoin des affres de cette pathologie sans jamais s’éloigner de son sujet . On en ressort assez bousculée et je pense que ce roman m'aurait marqué au fer rouge si je n’exerçait pas le métier d'infirmière .
David Vann s’intéresse à l’âme humaine. Pour ce faire, il ne reste jamais en surface et creuse au plus profond pour faire ressortir les maux les plus enfouis. Il ne se préoccupe pas des apparences et préfère dévoiler les faces cachées. Ainsi ses romans ne sont pas d’un romanesque fou et tendent plutôt vers l’introspection. En général, il choisit une spécificité de la psychologie de l’Homme et le personnifie dans son roman.
Pour ce nouvel ouvrage, il décide de s’attarder sur la dépression. Son acteur principal avait tout pour être heureux. Un bon métier, une femme qui l’aimait, beaucoup d’argent. Suite à des comportements malheureux, toute cette belle machine se met à dérailler. Alors que tout était sous contrôle, sa vie commence à lui échapper. Petit à petit, il perd son envie de s’en sortir et s’enfonce dans la déprime. Malgré l’intervention de son l’entourage, une fin tragique semble inéluctable. Il ne voit plus les raisons de se battre. Sa famille et ses proches vont devoir gérer le comportement incontrôlable de cet homme qui ne croit plus en rien et qui veut juste en finir.
Cette histoire est d’autant plus dramatique que des indices laissent penser que les évènements sont autobiographiques et qu’ils concernent le père de l’auteur. C’était peut-être une manière d’exorciser le passé. Quoi qu’il en soit, sa plume magnifique sied parfaitement à ce drame et nous immerge dans l’esprit torturé et dérangé de ce suicidaire.
Comme à son habitude, David Vann ne nous offre pas une histoire des plus réjouissantes. Si vous n’avez jamais lu cet auteur, cela risque de vous choquer. Il ne faut pas craindre le noir car aucune lueur d’espoir ne viendra à vous. « Un poisson sur la lune » frappe juste et fort. C’est un roman âpre, déstabilisant, angoissant, duquel on a besoin de sortir pour respirer !
http://leslivresdek79.com/2019/08/06/478-david-vann-un-poisson-sur-la-lune/
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