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Paris, été 2010. Zahira, une prostituée marocaine en fin de carrière, est une femme généreuse malgré les humiliations et la misère. Son ami Aziz, sur le point de changer de sexe, est dans le doute. Motjaba, un révolutionnaire iranien homosexuel qui a fui son pays, loge chez elle durant le mois du ramadan. Jusqu'au jour où Allal, son premier amour venu à Paris pour la retrouver, frappe à sa porte.
Un pays pour mourir est un très beau roman de gens qui rêvent de liberté dans un autre pays que le leur, là où c’est un crime. C’est un roman sur l’exil, l’espoir, l’amour, l’amitié, la solitude, la fraternité, la honte, la pauvreté. C’est aussi un roman qui parle des cultures, de la perte d’une culture et des repères culturels. C’est un roman sombre et triste qui mets en scène des êtres humains déracinés C’est aussi un cri, à la fois violent et attendrissant.
Mais Abdellah Taïa en parle mieux que moi!
https://animallecteur.wordpress.com/2015/04/01/un-pays-pour-mourir-abdellah-taia/
Le roman, comme le précédent, "Infidèles", est construit d'une façon un peu maniérée. Le récit est plutôt gigogne et choral. Plusieurs personnages illustrent le propos de l'auteur, plusieurs histoires qui parfois se recoupent. J'y ai trouvé des pages magnifiques (la lettre de l'exilé iranien à sa mère), d'autres bouleversantes ( le désarroi d'Aziz à la suite de son changement de sexe) mais j'y ai rencontré aussi une certaine déception.
La construction gigogne, amenant un chapitre composé d'une succession de phrases courtes et sèches suivi d'un autre empreint de toute la suavité d'une poésie orientale et dialogué comme une romance égyptienne donne au récit une sensation inconfortable. Cette dualité constante, peut être pour marquer l'opposition Orient/Occident, a eu pour ma part l'effet d'atténuer la force du propos. La rudesse des sentiments et des situations voit sa portée amoindrie par ce surgissement quasi enfantin d'éléments mélodramatiques... peut être une façon plus douce d'appréhender ce monde, d'en atténuer la violence.
Il est certain par contre qu'Abdellah Taïa tisse un univers bien à lui, mélange de sexe, de cinéma, de passion et de désespoir. Je n'ai pas la chance d'y adhérer complètement mais force est de reconnaître qu'il fait résonner une voix originale dans la littérature d'aujourd'hui. Et rien que pour cela, je ne peux que vous engager à aller y faire un tour, il faut coûte que coûte préserver ses singularités que nous offre encore une édition de plus en plus formatée.
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