Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
«Pour me consoler, la petite fille revenue de la nuit pose sa main sur mon épaule, je la saisis mécaniquement:elle est fraîche et potelée, mais ce geste ne suffit pas à dissiper mes doutes. On pourra bien me dire que cette enfant a gardé son visage de la veille, que sa voix désordonnée reste inimitable, que cette pâleur dans les yeux c'est tout elle, comparer ne mène à rien. Cette enfant n'est pas la mienne.»Emma, la narratrice de ce roman, raconte le trouble qui la saisit en revoyant sa fille Nina, disparue plusieurs heures un soir de septembre. Quelque chose dissone dans leurs retrouvailles, un «presque-rien», provoquant chez Emma une vrille qui nous plonge dans une vertigineuse incertitude.
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Intrigant !J'ai choisi ce livre car le titre m'intriguait et je ne peux que vous conseiller d'ouvrir ce livre, vous ne pourrez le refermer! Roman addictif, fou, oppressant, une mère ne reconnait plus sa fille disparu lors d'une fete foraine. Lors de son retour tout change, tout s'emmêle pour la mère. Nina n'est plus Nina. mais il n'y a qu'elle, la mère, qui s'en rend compte.
Ne manquez pas ce livre original, fou, flou !
Avec ce roman au titre à rallonges, Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau, Stéphanie Kalfon décrit les méandres du ressenti d’une mère qui tombe dans une incertitude envahissante jusqu’à se perdre complétement, seule contre tous.
Une enfant se perd dans une fête foraine le jour de son anniversaire. L’inquiétude de ses parents dure jusqu’au lendemain, où on retrouve la fillette dans des sanisettes de chantier, en pleine forêt. Lorsque sa mère, Emma, retrouve sa fille, Nina, une béance psychique se crée : le doute s’immisce petit à petit et la peur s’installe. Et, Emma raconte son doute et son cheminement concernant cette nouvelle enfant qu’elle ne reconnaît pas.
De la joie attendue, le rejet se fait jour, quelque chose est mort. Ces retrouvailles n’en sont pas. Emma croit que l’enfant, de nouveau présente, est une copie, un faux, un plagiat qu’elle seule est capable de détecter, elle, la professeur des Beaux-arts, habituée aux faussaires.
Cette béance que décrit Stéphanie Kalfon qui devient au fil des pages un véritable délire paranoïaque est rapidement assez insupportable. Non seulement, le délitement de la personnalité de la mère y est disséqué. Mais, la stupeur du mari, devenant rapidement une inquiétude grandissante, prouve la désintégration de l’univers de cette famille.
Néanmoins, il y a aussi le désarroi de la petite fille qui touche énormément. Elle doit à la fois se relever du traumatisme subi. Mais aussi, elle doit donner des gages à cette mère dont le trouble devient de plus en plus envahissant, en se justifiant d’être “elle”, hier et aujourd’hui.
Et lorsque les hallucinations arrivent, le roman devient effrayant. Et les situations diaboliques s’enchaînent !
La puissance dramatique glace au fur et à mesure que le déni devient inopérant à faire comme si. Stéphanie Kalfon s’empare de cette situation, tragique; et la met en scène avec justesse et maîtrise. Ce n’est qu’à la fin que le lecteur comprend ce qui a fasciné l’écrivaine dans son cheminement littéraire.
Son talent à décrire des situations psychologiques, où le cerveau bascule dans l’irrationnel, permet de s’immerger dans un trouble que je ne connaissais pas. Et, du coup, l’horreur à posteriori est terrorisante. Car, on est loin de la rassurante théorie de la résilience.
Ce roman se lit comme en apnée. Seulement, Stéphanie Kalfon n’a pas écrit un vrai thriller. Il n’y aura ici que des cellules nerveuses qui meurent. Et, force est de constater, que notre inquiétude entoure toujours Nina ! On l’imagine adulte pouvant reproduire, à la faveur d’une situation traumatique, la même évolution qu’Emma. Terrible et angoissant !
Stéphanie Kalfon est une romancière très fine pour l’analyse des imbrications psychologiques qu’entraînent de graves traumatismes. Assurément, je vais suivre son travail !
La suite illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/10/06/stephanie-kalfon-un-jour/
«Je ne reconnais plus ma fille»
Le troisième roman de Stéphanie Kalfon est un habile thriller psychologique. Après la disparition de leur fille dans une fête foraine, un couple passe une nuit d’angoisse avant qu’elle ne soit retrouvée. Sauf que pour sa mère, il ne s’agit plus de la même personne.
Nous sommes précisément le 9 novembre 2022, le jour où Nina fête ses huit ans. Pour marquer l'événement, Emma et Paul, ses parents, décident de lui offrir une sortie à la fête foraine. Tout va pour le mieux jusqu'à cet arrêt au stand de tir. Après l'ultime tir – réussi – c'est pourtant un sentiment de panique qui le gagne. Car Nina a disparu. Et malgré les recherches presque instantanées qui sont menées, il est impossible de la retrouver.
Après une nuit d'angoisse, la police leur annonce que la fillette est retrouvée non loin de là. Partie à la poursuite d'un chaton, elle s'est perdue dans la forêt avant de trouver refuge dans un abri chantier où elle est restée enfermée jusqu'à ce que des ouvriers ne le retrouvent et ne préviennent les forces de l'ordre. C’est au moment des retrouvailles que le drame se noue. Emma a un doute. «Ma petite fille s’est perdue hier soir, un ouvrier l’a trouvée ce matin, nous rentrons chez nous, fin de l'histoire. Pourtant, j’en suis sûre, je n'ai pas retrouvé ma fille. (...) Elle est une vraie ténèbre; y avancer équivaut à envisager que le soleil ne se lève pas demain.»
À partir de ce moment, on plonge dans une enquête minutieuse qui explore chaque détail qui permettra de justifier cette intuition. Comme son «cœur en sa présence ne sourit pas», elle a forcément affaire à un imposteur. Aussi un grain de beauté qui n’est plus à sa place ou encore une teinte de cheveux différente vont la conforter dans cette opinion qui va vite devenir une obsession.
« En surface, je singe ma vie antérieure, mais j'habite clandestinement mon propre arrière-pays. Je me suis réfugiée dans un lieu qui n'existe pas vraiment, situé en dessous du chagrin, un espace qui ne rejoint plus la maison. » Elle pense tout d’abord trouver auprès de Paul une oreille attentive, avant de comprendre qu’il s’éloigne peu à peu d’elle, qu’il voit son épouse basculer dans la paranoïa.
Elle va alors demander à Nina elle-même de l’aider. On comprend alors qu’elle est perdue, que son délire est profondément ancré, à l’image du traumatisme vécu durant son enfance et qu’elle pensait avoir éloigné.
Derrière cette femme prête à tout pour qu’on lui rendre son enfant, Stéphanie Kalfon réussit un roman aussi fort que dérangeant. Parce qu’elle parvient à associer le lecteur à cette chute que l’on sent inéluctable, que toutes les tentatives faites pour l’aider vont échouer, que la folie la gagne au fil des jours. La spirale infernale est enclenchée…
Après Les parapluies d'Erik Satie (2017) et Attendre un fantôme (2019), Stéphanie Kalfon confirme son talent d'exploratrice de l'âme humaine avec toutes les sortes de circonvolutions qui la rendent aussi complexe que fascinante.
https://urlz.fr/mzC3
Vous avez lu le titre ? vous avez tous les éléments de cette histoire ! Pour ses huit ans, Nina accompagne ses parents à la fête foraine. Une seconde d'inattention au tir à pipe et hop elle a disparu. C'est le choc pour ses parents ! Mais heureusement, le lendemain matin, elle est retrouvée saine et sauve ! Sauf que sa mère ne la reconnait pas ! L'histoire commence ... Nous suivons cette maman qui est la narratrice dans sa descente aux enfers ...
Une histoire bouleversante sous une plume qui en rajoute une couche ! Emma (la maman) m'a beaucoup émue ... Touchée coulée !
"Voilà, j'ai basculé."
Ce n’est pas elle, ce n’est pas Nina, sa fille de huit ans, qui est revenue après avoir disparu une nuit entière. Emma en est persuadée, cette enfant n’est pas la sienne.
À l’inquiétude succède l’incertitude, les questionnements, le doute. Si ce n’est pas Nina, où est passée la vraie Nina ? Et comment l’usurpatrice peut-elle avoir jusqu’à son rire ?
Le moins que je puisse dire, c’est que ce roman laisse son empreinte.
Dès les premières pages, l’atmosphère est pesante, oppressante, malaisante.
Emma vit un deuil blanc, s’enfonce dans ses certitudes, jusqu’à en perdre toute raison, Nina absorbe le rejet de sa mère, cherche sa place, Paul, le père et mari, ne comprend pas la situation, cherche des solutions.
Ce court roman n'en est pas moins fulgurant, et nous plonge dans le "cauchemar sans fenêtre" d'Emma. C'était absolument terrifiant pour moi d'imaginer cette situation, voir son enfant et ne pas la reconnaitre comme telle, laisser son cerveau renier le lien mère-fille en toute impuissance.
Des victimes, il n'y a que ça ici, aucun coupable, personne contre qui se retourner.
L’écriture de Stéphanie Kalfon est forte, évocatrice. Les phrases qui font mouche se succèdent, j’aurais pu surligner le roman entier.
Une lecture puissante qui m'a absorbée une nuit d'insomnie, et qui ne m'a pas forcément aidée à me rendormir sereinement, je dois dire.
Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau fait partie de la première sélection du Prix Orange 2023.
Emma et son mari perdent leur fille dans une fête foraine, le temps d’une nuit. La petite est retrouvée rapidement mais Emma a l’étrange sentiment que la fillette retrouvée n’est pas sa fille.
Au début, on trouve cette histoire un tantinet tirée par les cheveux. Puis cela devient véritablement kafkaïen. On suit la confusion grandissante de la narratrice au fil des pages, on se réjouit du test ADN qui devrait permettre de dissiper ses doutes une bonne fois pour toutes et la remettre sur les rails. Mais non, c’est une plongée vertigineuses dans la folie et dans les arcanes du syndrome de Capgras qui nous attend. Et l’on assiste à la descente aux enfers de toutes une famille, victime de ce mal curieux qui provoque un grand malaise chez le lecteur. Une disparition d’enfant de quelques heures qui se finissait a priori bien ouvre la porte a une grande dégringolade psychologique qui fait froid dans le dos.
L’écriture efficace retranscrit bien la perte de contact avec le reel, le glissement dans la psychose, la distorsion des perceptions etc. On est soulagé de refermer le roman et de laisser sa narratrice et sa névrose prisonnière des pages du livre comme l’on émergerait d’un cauchemar au petit matin. Ouf, ce n ‘est qu’un roman!
Bonjour chers lecteurs !
La romancière a su mener son intrigue comme celle d'un roman noir, suite à la disparition de la petite fille .
Les mystères s’éclaircissent au fur et à mesure de la lecture.
Le lecteur a pu suivre différents points de vue.
Les blessures sont profondes .
On suit la petite fille, l'état psychologique de ses parents également, cela est touchant ... et dur à la fois .
Bonne lecture à tous !
J'ai lu d'une seule traite ce roman qui traite d'émotions "épouvantables" qui surviennent lorsqu'Emma perd sa fille une nuit entière, puis la retrouve mais n'arrive pas à la reconnaitre. On est pris par toutes ses réflexions, on a envie de secouer Emma et en même temps, on compatis. Le seul bémol pour moi est la fin, qui m'a un peu perdue. Je continue à y penser même plusieurs jours après avoir fini le livre.
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