Ce sont les 10 livres que vous avez le plus aimés en 2017
Stradi naît avec un violon dans le crâne. Cette anomalie rare fait la joie des médecins, et la souffrance de ses parents. D'abord condamné à rester à la maison, il peut finalement aller à l'école et découvrir que les plus grandes peines de son handicap sont l'effet de la maladresse ou de l'ignorance des adultes et des enfants. Mais, à ces souffrances, il va opposer chaque jour son optimisme invincible, hérité de son père inventeur et de sa mère professeur. Et son violon, peu à peu, va se révéler être un atout qui, s'il l'empêche de se concentrer sur ses devoirs, lui permet toutes sortes d'autres choses : rêver, espérer... voire parler aux oiseaux. Un jour, il rencontre l'amour en Lélie, une jeune femme déterminée qui s'éprend de lui. Ils vont s'aimer, se quitter, se retrouver, et faire couple. Jusqu'au moment où cette fantaisie permanente de Stradi va se heurter aux nécessités de la vie adulte : avoir un travail, se tenir bien, attendre la mort dans l'ennui le plus total. Comment grandir sans se nier ? Comment s'adapter sans renoncer à soi ? Stradi devra découvrir qui il est, s'il est défini par son handicap, ou s'il peut lui échapper. Est-ce lui qui est inadapté, ou le monde qui est inadapté ?
Dans ce deuxième texte empreint de réalisme magique, Gilles Marchand, après le succès d'Une bouche sans personne, livre un beau et grand roman d'éducation, vibrant plaidoyer pour la différence, et pour les puissances de l'imagination, qui permettent de vaincre le réel, quand celui-ci nous afflige et nous opprime. Un roman plein de musique, de fantaisie, d'imagination, de lumière et d'optimisme, accompagné par la musique des Beach Boys, et brillant de mille éclats empruntés à Gary, Vian et Perec.
Ce sont les 10 livres que vous avez le plus aimés en 2017
Nous l'avons découvert avec "Une bouche sans personne", Gilles Marchand revient avec "Un funambule dans le sable" éditions Aux Forges de Vulcain
Il y a ceux qui ont un petit vélo dans la tête. Ou un petit pois. Ceux qui ont un cheveu sur la langue, ou une paille dans l'œil...
Et puis il y a Stradi. Avec son violon dans la tête. Un violon pour de vrai. Qui joue, selon les circonstances. Qui joue trop fort, selon les émotions.
Il grandit comma ça, Stradi. Handicapé, anormal, peut-être fragile, comment savoir. N'empêche, il grandit quand même, porté par la douceur de sa mère et la fantaisie de son père. N'empêche, il grandit quand même, il tombe amoureux, il se découvre, s'apprivoise. Comme tout le monde. N'empêche.
C'est un livre plein d'humour et de tendresse. Justement maîtrisé.
Un livre sur la différence. Notre différence, même si à chacun la sienne. Quand elle ne se voit pas ou se voit trop. Jamais larmoyant, jamais cliché, jamais chiqué.
C'est vrai qu'il est bien écrit ce livre, beaucoup d'images et de poésie. De la douceur aussi. Il parle du handicap vu de l'intérieur de comment on s'adapte et ce que nous renvoie les autres. Ce sentiment de ne jamais vraiment être à sa place alors qu'au final cette petite musique n'est pas si désagréable pour le narrateur.
Une lecture agréable et légère, où s'invite à la fois l'aventure et l'amour. On se laisse prendre au jeu et ça fait du bien.
S’il y avait un seul livre de la rentrée littéraire 2017 que je voulais absolument lire, c’était celui-là. Pourquoi ? Parce que c’est le second roman solo de Gilles Marchand. Son précédent roman est sorti l’année dernière et il m’avait touché dans la façon dont il avait abordé le problème de son héros. Depuis quelques mois son éditeur joue avec nos nerfs… j’arrive après la bataille on dit déjà partout qu’il est excellent … alors je confirme et me voilà maintenant impatience de lire le prochain…
Lorsque j’ai commencé à lire les romans des Forges de Vulcain j’ai eu l’impression qu’ils avaient quelque chose en commun tout en étant différents. J’avais même trouvé des points communs que je cherchais ensuite dans les autres romans des Forges.
Voici les grandes lignes ou comment parler d'un livre sans spoiler :
Il y est question de relations familiales difficiles ou très complexes.
Il y est question d’enfances avec des problèmes
Puis vient l’adolescence et l’amitié. A la vie à la mort ! Période où tout est possible.
La solution est dans l’eau
Un petit grain de folie chez certains personnages
Un humour particulier
Une belle écriture avec ses codes particuliers, pas de pathos ni mièvrerie.
L’amour qui bouleverse tout.
Notion de temps et de progrès technologiques
L’idée de boucle. Le héros découvre qui il est et ce qu’il doit faire. La révélation.
Je vous vois sourire parce que vous allez trouver d’autres romans publiés hors les forges qui correspondent… mais essayez de revoir les romans des Forges… faites le fameux pas en arrière très présent aux Forges avant d’aller vers le futur… Avez-vous vous aussi trouver des points communs ?
Les personnages de ce roman sont touchants. On est au plus près de ce qu’ils vivent.
Le handicap est présenté sous diverses formes et sans hiérarchisation. Que ce soit un handicap visible ou invisible, qu’il soit physique ou psychique. Tous sont porteurs de souffrance. Il y a Stradi et Max, mais quand est-il du père de Stradi ? C’est un inadapté social qui a su faire son chemin, là on ne nous parle pas de handicap, et pourtant…
Le handicap Gilles Marchand nous en parlait aussi dans « la bouche sans personne », sur la nécessité de s’exprimer et de voir les belles choses de la vie.
Les personnages féminins sont forts. Que ce soit la mère de Stradi, Lélie ou la mère de Lélie, même la dame du premier… toutes sont des piliers qui les soutiennent les autres.
Gilles Marchand a une façon de raconter qui enlève aux sujets douloureux traités ce qui pourrait nous faire basculer dans le négatif, au contraire il y a une quête de bonheur même dans les petits détails. Prenons par exemple la souffrance mensuelle qu’on lui impose ainsi qu’à toute la famille, il y le petit cadeau (le bon point) que l’infirmière a besoin d’offrir. L’histoire est très aboutie. On sait que le roman est fini au moment où notre héros est arrivé à la fin de son expérience. Il y a par moment des montées d’intensités très fortes et la présence de l’océan renforce avec l’idée des vagues qui viennent se fracasser sur les rochers, et les rouleaux qui emportent sous l’eau.
La fin est sublime. Je ne dirais rien de plus !
La présence de la musique s’insère dans l’idée de temps et de tempo. On voit le temps passer au fur et à mesure que Max découvre les morceaux de musique. On voit aussi les rythmes changer. Parfois lorsqu’il reste bloqué sur un morceau on a l’impression que le temps se fige pour lui. Cela fait aussi penser à l’adolescent qui ne veut pas grandir.
Ce que j’ai aimé c’est la pleine conscience de Stradi sur ce qu’il vit et sur la vie des autres.
Un très joli conte imagé et poétique sur la différence et le handicap. Très agréable à lire. Un beau voyage dans un pays imaginaire finalement pas si différent de la réalité. A conseiller!
J'ai très envie de découvrir le premier roman de Gilles Marchand "Une bouche sans personne". Ajouter à ma PAL!
La beauté est une évidence et ce roman en est une !
J'ai adoré l'idée de départ de ce petit garçon qui naît avec un violon dans la tête en me disant que pour d'autre c'était une bicyclette et puis il y a eu la suite. Son enfance,sa scolarité ,ses examens médicaux et l'Amour ..A chaque mot je me suis accrochée comme une invitation au voyage d'un univers si particulier .Quel belle découverte ! Quelle belle idée !
Lu en un jour et une nuit remplis de poésie .
Plusieurs fois on se questionne sur une folie quelconque mais il ne s'agit que d'une "différence" et toute cette fable poétique nous décline les revers de cette jolie différence sans jamais se départir d'un certain fatalisme.
"J'ai avancé dans cette société en prenant mille précautions .Légèrement au dessus ,un peu au dessous ou complètement à côté,je ne sais trop où ,mais jamais en son sein" On est dans du Marcel Vian ou ..du Boris Aymé (j’hésite et m'excuse par avance de ces comparaisons qui n’enlèvent en rien la personnalité bien acquise de l'auteur lui même ).
On déguste certaine phrase,on en relit d'autre et on fini sur cet amas de "grain" de folie qui ajoutés les uns aux autres font ma foi ..une bien belle plage de lecture !
Un ode à la différence ,une ode à la poésie ,une fable musicale magnifique où les grains de sables empêchent parfois les violons de s'accorder mais pas de jouer parfaitement juste .
Après le succès d' "Une bouche sans personne" dans lequel Gilles Marchand abordait déjà la notion de handicap, l'auteur persiste et signe dans "Un funambule sur le sable" publié en 2017 aux Editions Forges de Vulcain.
p. 43 : " J'étais un enfant avec un surnom. Je n'étais rien et je devins Stradi. Comme quelqu'un qui aurait un super-pouvoir."
Stradi oui.... comme Stradivarius, le violon ! A sa naissance, les médecins apprennent aux parents que leur bébé va bien, mais qu'il a une particularité singulière : il a un violon dans la tête. Une intervention chirurgicale d'ablation de ce violon n'est pas envisagée dans un premier temps.
Surprotégé par une maman, professeur de littérature, et un papa inventeur, il lui est impossible d'être scolarisé les premières années de sa vie. Pendant dix ans, chaque mois, une infirmière lui prodigue une infiltration via l'oreille afin de stabiliser son état. Ces soins se révèlent particulièrement douloureux et traumatisants pour lui.
p. 112 : " J'étais plongé dans mes rêveries lorsque maman a frappé à la porte : "C'est l'heure. Ton infirmière est là." J'avais oublié. Nous étions le 25. Telle était ma vie, j'avais à peine le temps de m'envoler que j'étais obligé de redescendre brutalement sur terre. Mon rendez-vous avec la douleur allait balayer tout ce que la journée m'avais offert. "
Alors quelle joie pour Stradi lorsque les médecins donnent enfin leur feu vert pour qu'il intègre une scolarité normale ! Enfin normale....tout ne va pas être si simple...
p. 38 : " Mon arrivée à l'école n'a pas été aussi facile que je l'avais espéré [...] C'est au niveau de l'adaptation sociale que les difficultés sont apparues. N'ayant pas fréquenté l'école maternelle, je n'avais pas le mode d'emploi de la vie en société. "
Malgré un démarrage somme toute compliqué, Stradi va se lier d'amitié avec Max, un autre enfant handicapé. Ensemble ils vont apprendre à surmonter les difficultés liées à leurs différences.
Et Stradi va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle se nomme Lélie. De leur complicité va naître au fil du temps les prémices d'une magnifique histoire d'amour. Mais le jour où celle-ci décide de présenter Stradi à ses parents de manière officielle, il ne pourra réfréner la mélodie de son violon. Destabilisés dans un premier temps, ses parents finissent totalement effrayés lorsque Stradi entre en conversation avec les oiseaux dans le jardin. Ils décident donc de séparer les amoureux en envoyant leur fille le plus loin possible !
Le hasard de la vie va les réunir de nouveau. Mais comment construire une vie de couple lorsque l'on a un violon dans la tête ? L'amour peut-il surmonter toutes les épreuves ?
p. 243 : " Je demandais simplement une vie normale tout en culpabilisant à l'idée que cette vie normale pour moi impliquait une vie anormale pour la femme qui la partageait."
A la fois poétique et fantaisiste, sensible et pudique, Gilles Marchand aborde avec brio la notion de différence et sa perception par une société toujours plus exigeante.
Bref, je suis conquise !
p. 353 : " A vrai dire, je me suis toujours senti comme un funambule. J'ai avancé dans cette société en prenant mille précautions. Légèrement au-dessus, un peu au-dessous ou complètement à côté, je ne sais trop où, mais jamais en son sein. Je me suis maintenu en équilibre tant bien que mal, sachant que je pouvais chuter à tout instant. J'aurais pu considérer mon violon comme un don de la nature mais il était trop lourd à porter. J'ai avancé dans la vie comme un funambule sur le sable, avec un don que je ne pouvis pas utiliser, empêtré et maladroit. "
Je ne ressors pas totalement conquise de ce deuxième roman de Gilles Marchand, bien que lui reconnaissant beaucoup d’atouts, j’ai senti venir peu à peu une légère pointe d’ennui.
L’histoire ne manque pourtant pas d’originalité. L’auteur nous présente un jeune garçon qui naît avec un handicap pour le moins inattendu, il a un violon dans la tête.
L’instrument qui grandit en même temps que l’enfant lui permet de communiquer avec les oiseaux et met en musique les moindres de ses émotions.
Mais vivre avec un handicap, quel qu’il soit, n’est pas chose facile, aussi doit-il suivre des soins. Une fois par mois, l’enfant subit des injections très douloureuses dans l’oreille dans le but d’éviter que le violon se casse et entraîne la mort.
L’écriture de Gilles Marchand est à la fois poétique et pleine de tendresse pour son héros.
Le handicap est traité avec pudeur. J’ai trouvé très intéressant le parallèle que fait l’auteur entre le handicap invisible de Stradi et celui bien visible de Max, son ami qui a une jambe plus courte que l’autre.
Si j’adhère très volontiers à cette histoire improbable et pénètre avec plaisir dans l’univers onirique de l’auteur, j’ai plus de mal lorsqu’il y rajoute entre-autres, un demi-chien, un plombier loufoque en recherche de lavabos bouchés, un lord et son musée du papier cadeau.
Je ne comprends pas l’utilité de ces diversions qui n’apportent rien à l’histoire.
Beaucoup y ont vu un clin d’œil à Boris Vian, pour ma part cela m’a agacée.
J’ai eu le même ressenti lors de la lecture du premier opus de Gilles Marchand « Une bouche sans personne ».
En mettant un violon dans le cerveau du héros de son roman, Gilles Marchand invente un handicap pour traiter de la différence mais aussi de toutes les étapes principales auxquelles l’humain va faire face, de l’enfance à l’adulte, de l’insouciance à la responsabilité dont celle entre autre de devenir parent.
Un bel humour et une grande délicatesse pour décrire des vérités que l’auteur va faire côtoyer avec la fable. Mise en musique et poésie accompagnent les mots de ce roman très particulier pour un très bon moment de lecture.
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