Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
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Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Une lecture éprouvante, un sujet peu abordé : la vie des colons d'Algérie. L'histoire a le mérite de montrer la réalité de vie des exilés (colons) mais aussi des algériens privés de leurs terres.
Il est difficile de lacher le roman de Mathieu Belezi, on tente tout au long de l'ouvrage d'espérer des jours meilleurs pour Emma Picard et les siens, mais les jours passent et la situation ne fait qu'empirer.
Les dernières pages sont les plus dures, tout s'enchaine et cela laisse le lecteur pantois...
Pour ma part, c'est un sujet qui n'avait pas pris place dans mes lectures et cet ouvrage dur transcrit avec simplicité et rapidité une réalité méconnue de ce que les anciennes colonies françaises ont fait vivre à la fois aux arabes mais également aux colons.
Une lecture éprouvante, un sujet peu abordé : la vie des colons d'Algérie. L'histoire a le mérite de montrer la réalité de vie des exilés (colons) mais aussi des algériens privés de leurs terres.
Il est difficile de lacher le roman de Mathieu Belezi, on tente tout au long de l'ouvrage d'espérer des jours meilleurs pour Emma Picard et les siens, mais les jours passent et la situation ne fait qu'empirer.
Les dernières pages sont les plus dures, tout s'enchaine et cela laisse le lecteur pantois...
Pour ma part, c'est un sujet qui n'avait pas pris place dans mes lectures et cet ouvrage dur transcrit avec simplicité et rapidité une réalité méconnue de ce que les anciennes colonies françaises ont fait vivre à la fois aux arabes mais également aux colons.
Quand ça veut pas, ça veut pas… cela pourrait être un résumé simpliste de la vie d'Emma Picard.
Lorsqu'Emma se retrouve veuve avec ses 4 enfants, le gouvernement français et l'administration coloniale lui offrent 20 hectares de terres à cultiver, là-bas, en Algérie : un rêve inespéré pour une pauvre veuve sans avenir !
Mais le destin est parfois cruel, s'acharne, et les efforts inhumains d'Emma et de ses fils pour rendre fertile une terre aride sous un climat infernal ne seront jamais couronnés de succès : dans une litanie tragique, Emma rappelle au dernier fils qui lui reste l'accumulation implacable de catastrophes dont sa famille a été victime.
Tragique est un doux euphémisme pour décrire le séjour d'Emma Picard sur ces terres algériennes où les colons s'efforcent de bâtir un empire. Certains réussiront, d'autres non. Et Emma fait partie de ceux-là dont le destin était scellé dès le départ par une administration coloniale indifférente au sort des colons qu'elle a expédiés braver la sècheresse, le froid, la canicule, les sauterelles et autres calamités africaines.
Un récit magnifique et puissant qui prend aux tripes et rappelle ce qu'était la colonisation : pas toujours un jackpot pour les heureux gagnants…
Parmi les 68 premiers romans de la rentrée littéraire, c'est ce livre que j'ai choisi. Pour le lieu et l'époque, l'Algérie à la fin des années 1860, et pour le point de vue, d'une mère de famille, veuve, travailleuse, courageuse, humble. Loin de l'image des colons français imbus de leur personne et irrespectueux, qui existaient bien sûr, mais qui mérite d'être nuancée. L'Algérie, c'est la terre de mes parents, de mes grands-parents, qui l'ont quittée dans dans les années 60, et m'en parlent si peu. Parce que la douleur du départ est toujours là, bien présente. A nous, enfants d'immigrés de découvrir par d'autres moyens la terre de nos aïeux, et la littérature est une belle voie d'exploration. Ce roman est passionnant, bien que sa forme soit un peu répétitive, puisque l'héroïne, perturbée (on comprendra bientôt pourquoi) a tendance à se répéter dans ses lamentations. Mais il faut aller au-delà de cette forme, tant le récit finit par faire sens. Les joies sont rares dans cette vie de labeur, et il faut parfois retenir ses larmes tant les épreuves sont nombreuses et réalistes. Un roman court (256 pages) mais intense. Il faut avoir le cœur bien accroché.
Emma raconte.
Un long, répétitif et douloureux récit.
Une partie de l’Histoire que je ne connaissais pas : l’envoi de français en Algérie par le gouvernement français. Une ferme et une vingtaine d’hectares de terre leur sont offerts. Mais c’est un cadeau empoisonné. C’est sans compter sur la rudesse du climat, la sécheresse, le vent, les vols de sauterelles, les pluies, les tremblements de terre….. mission quasiment impossible.
Du labeur… de la sueur… pour si peu de résultats.
Emma est touchante, pathétique. Quitter son Alsace natale, seule avec ses quatre fils pour cet hypothétique Eldorado ! Que n’a-t-elle enduré !
La forme du récit est particulière. Pas de points, pas de majuscules. Un long monologue entrecoupé de paroles en italique adressées à son fils Léon qui jamais ne répond..
Déstabilisante au début, elle rajoute finalement de la force aux paroles d’Emma. Elle nous tient en haleine pour ne rien perdre de cette désespérance d’une femme vaincue.
C’est un fort beau roman que nous offre là Mathieu Belezi
Un récit dépouillé- et j'aurais envie de dire dépouillant- de la vie de colon au XIXe dans une Algérie sauvage, indomptable, dévastatrice.... Récit de belle facture, au rythme soutenu Difficile de refermer ce roman sans une forte sensation d'inéluctable. Belezi, pour cela, a savamment choisi un style simple, percutant, sous forme d'un monologue dont on sait dès le départ qu'il ne peut s'achever qu'avec le dernier souffle. Un récit beau et poignant, à couper le souffle !
Une très bonne accroche. Une excellente idée de faire parler un personnage de "Au soleil" de Maupassant. Un sujet riche en informations: 1866-1868 : l'histoire des premiers colons en Algérie. Un contexte fort bien choisi : 2 ans de catastrophes naturelles successives : sécheresse, canicules, gel, sirrocco, invasion de sauterelles, tremblement de terre. Personnages très attachants. La volonté de vivre et de réussir merveilleusement bien dépeinte : courage, persévérance, espoir, amour, paix se confrontent formidablement au découragement, l'abandon, le désespoir, la haine, la violence.
Le faux pas d'Emma Picard fut celui de quitter la misère rurale française pour venir se jeter, elle et ses 4 fils, dans un tourbillon de fin du monde à Mercier entre Mascara et Sidi Belabes.
Un style très particulier pour ce long monologue rythmé que l'on ne quitte pas du début à la fin car on veut savoir comment cela finit mais aussi une grammaire remarquable digne pour certains passages d'une dictée de Pivot.
Un livre absolument magnifique. A lire absolument.
Emma Picard, veuve courageuse est arrivée en Algérie, terre promise aux colons, en 1860. Dans la nuit noire, portée par le souffle brulant du sirocco, Emma Picard se souvient. Ses mots sont comme le vent, incessants, entêtants, brulants, elle égrène ses souvenirs, parle à son fils Léon, le dernier de ses quatre enfants encore vivant.
Emma Picard se souvient, l’instant fatal où elle a cru ce fonctionnaire moustachu tranquillement installé derrière son bureau, qui lui a garanti vingt hectares de terre et une vie meilleure. Loin de son pays, loin de la misère, là où tout est possible sur ces terres en friche. Dans la petite ville de Mercier, comme dans d’autres régions d’Algérie, les colons se succèdent pour essayer en vain de faire fructifier ces terres arides.
Emma Picard se souvient, la chaleur écrasante d’un été sans eau, le dur chemin jusqu’à la source pour puiser à peine de quoi survivre, les récolte et les bêtes brulées par la chaleur torride, la neige et l’hiver qui glace les os, encore pire que l’hiver de France, le printemps et les nuages de sauterelles qui anéantissent toutes les cultures, tous leurs efforts, le tremblement de terre qui détruit une partie de la ville.
Emma Picard se souvient, les rares éclats de rire de ses enfants, les bonheurs fugaces qui font croire qu’on peut y arriver, l’éveil de sa peau de femme encore jeune, sous les caresses de Jules, le révolutionnaire. Elle se souvient du bonheur de voir pousser les cultures, de l’enfant fiévreux qui guérit, de l’aubergiste qui sourit.
Ce roman poignant, intense, montre la vie terrible des colons mais également celle des autochtones qui habitent les gourbis, dans les montagnes, et vivent les mêmes misères. Il décrit aussi l’entêtement de cette femme tellement mal préparée à vivre dans ce pays qui lui échappe et qui ne saura pas quitter à temps ces terres arides si peu faites pour les pauvres.
Comme une litanie, le récit alterne entre le monologue au présent avec Léon, et les souvenirs douloureux de cette vie algérienne. D’une traite, sans chapitre et sans paragraphe, avec peu de ponctuation, peu de majuscule et de point, pour mieux souligner le côté lancinant, ininterrompu, du malheur, comme un souffle gigantesque qui porte Emma vers ses derniers instants. Inspiré du récit « au soleil » de Maupassant et de la situation dramatique vécue par les colons en Algérie entre 1866 et 1868, ce faux pas dans la vie d’Emma Picard est un beau récit tragique et bouleversant.
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