Des conseils de lecture pour tout l'été !
Matthieu Fabas a tué parce qu'il voulait prouver qu'il était un homme. Un meurtre inutile, juste pour que son père arrête de le traiter comme un moins que rien. Verdict, 15 ans de prison. Le lendemain de sa libération, c'est le père de Matthieu qui est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais pourquoi Matthieu sacrifierait-il une nouvelle fois sa vie ? Pour l'inspecteur Cérisol chargé de l'enquête et pour ses hommes, cela ne colle pas. Reste à plonger dans l'histoire de ces deux hommes, père et fils, pour comprendre leur terrible relation.
Derrière cette intrigue policière qu'on ne lâche pas, ce nouveau roman de Benoît Séverac nous parle des sommes de courage et de défis, de renoncements et de non-dits qui unissent un père et un fils cherchant tous deux à savoir ce que c'est qu'être un homme.
Des conseils de lecture pour tout l'été !
Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Matthieu Fabas vient de purger une peine de 13 ans de prison pour homicide homophobe.
Pourtant - dit-il - il n'a rien contre les homosexuels.
Un crime "gratuit" pour prouver à son père qu'il n'est pas une "fiotte", une "couille molle" ...
Le lendemain de sa sortie de prison, le père de Matthieu est retrouvé mort à son domicile.
Un crime déguisé en suicide conclura l'inspecteur Cérisol de la SRPJ de Versailles.
Pour l'inspecteur et ses 2 adjoints, il ne fait aucun doute sur le fait que le fils n'est pas étranger à cette mort.
L'enquête s'ouvre néanmoins, les preuves à charge s'additionnent, le sort de Matthieu Fabas semble scellé.
Un polar ennuyeux, sans saveur, ou les clichés s'entassent (le père biker, néo-nazi, macho, ...)
Aucun suspense, le coupable est facile à démasquer.
Un roman articulé autour de la filiaton, la relation père/fils et la symbolique renversée "tuer le père" .
C'est fade, peu écrit et sans grand intérêt.
Passez votre chemin !
Tuer le fils de Benoît Séverac est un superbe polar psychologique, impossible à lâcher, une fois commencé.
Dès le prologue l'auteur nous confronte à Matthieu Fabas, assassin de son père. Nous est présenté ensuite le trio de flics du SRPJ de Versailles, chargé de l'enquête, dirigé par Jean-Pierre Cérisol, proche de la cinquantaine. Amoureux de sa femme Sylvia, kinésithérapeute, aveugle à la suite d'une maladie orpheline et sportive de haut niveau, il n'a qu'un regret : ne pas avoir réussi à convaincre sa femme d'avoir un enfant. Son péché mignon : la confiture. Ses deux collègues de travail Nicodemo, d'origine portugaise, catholique pratiquant, proche de la retraite mais un peu déprimé , et enfin Grospierre, le dernier arrivé à la brigade, super diplômé, tout jeune papa.
Ces trois hommes, par leur force mais surtout par leurs faiblesses rendent ce texte très humain. Ils forment une équipe soudée qui, comme l'auteur le rappelle très justement, doit faire face au manque de moyens dans la police.
Pour ce qui est de Matthieu Fabas, celui-ci, pour prouver son courage et sa virilité à son père, avait tué un homme et avait écopé de quinze ans de prison.
Et voilà que le lendemain de sa libération, son père est assassiné. Les diverses pistes envisagées comme ce groupuscule néonazi fan de motos dont Patrick Fabas faisait partie ou ce gang des Albanais de Massy qui tiennent le marché du jeu clandestin dans tout le sud de Paris, auprès de qui il avait des dettes sont vite abandonnées.
Matthieu serait-il l'assassin de son père ?
L'intrigue est bien menée et l'auteur alterne de façon très adroite le cahier de Matthieu Fabas écrit au Centre de détention de Poissy, lors de l'atelier d'écriture animé par un écrivain et la vie quotidienne. L'auteur dresse ainsi un portrait très fouillé de cet homme qui parvient à trouver un équilibre par le biais de l'écriture. Analyse également profonde de ce couple père-fils.
Plus qu'une intrigue policière, c'est une véritable étude des relations père-fils que nous livre Benoît Séverac. Inspiré de son expérience d'intervenant dans un centre de détention, sa connaissance du milieu carcéral apporte une grande crédibilité et une grande sensibilité à ce récit empreint d'humanité.
C'est noir, c'est violent, mais c'est aussi tendre, très humain et parsemé régulièrement d'humour : un bouquin qui m'a happée et que j'ai adoré !
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un roman policier et/ou noir assez classique dans sa construction avec des personnages forts, parfois assez clivants : le fils Matthieu, élevé à la dure, ayant commis un crime et qui s'apprête à sortir de prison après des années de prison, le père, Patrick, dont le portrait n'a rien de flatteur, et qui est retrouvé assassiné, et des enquêteurs qui cherchent à comprendre à vrai du faux avec leurs doutes et leurs fêlures.
Le livre propose une double narration, celle de l'enquête en cours et celle de la lecture du journal intime de Matthieu, permettant de mieux comprendre les rapports ambigus entre le père et le fils, pourquoi le fils a un jour commis un crime gratuit.
Je n'ai pas été suffisamment captivé par cette intrigue, comme si quelque chose ne se déliait pas au fil de la lecture. Les parties consacrées aux enquêteurs, à leurs vies personnelles, m'ont semblé en décalage, comme s'il fallait expliquer que tous les enquêteurs sont des hommes et des femmes ordinaires avec leurs problèmes de couple et leurs difficultés à vivre avec ce métier. La résolution de l'affaire ne m'a également réservé aucune grande surprise.
La lecture reste agréable et on passe un bon moment avec une réflexion intéressante sur le métier d'écrivain et l'inspiration pour écrire une intrigue intéressante.
Le sujet était prometteur mais je n'ai pas vraiment accroché , le suspens manquait d'intensité..La lecture est agréable mais sans grande surprise
Voilà un roman noir/polar qui sort des sentiers battus avec des thématiques fortes et des personnages fouillés psychologiquement qui nous tiennent en haleine.
Mathieu Fabas, méprisé et battu par son père, commet un meurtre pour être enfin admiré par lui, petit nazillon violent. Un jour après sa sortie de prison, 13 ans, il est accusé d'avoir assassiné son père. Sa participation à un atelier d'écriture en prison et les textes qu'il a écrits vont être au centre de l'enquête.
Ce très bon polar donne l'occasion à l'auteur de développer trois thématiques fortes en s'appuyant sur des personnages fouillés psychologiquement et crédibles :
* les relations délétères entre un père qui méprise, bat, avilit son fils qu'il ne trouve pas assez "viril" et les conséquences terribles que ces comportements inhumains auront sur le développement personnel du petit garçon; celui-ci n'aura de cesse de quémander amour et attention jusqu'à tuer pour son père,
* la vie professionnelle et personnelle des policiers du SRPJ de Versailles. Ce ne sont pas des caricatures mais des hommes mariés, avec ou sans enfant, qui aiment leur métier ce qui n'empêche ni le doute, ni la lassitude; l'auteur rend un hommage appuyé aux épouses (plus généralement aux conjoints car n'oublions pas que les femmes sont nombreuses dans les rangs de la police) qui doivent composer avec la peur, les risques, les absences répétées, des horaires plus qu'élastiques,
* l'écriture comme résilience qui permet d'avancer, de dépasser haine et vengeance, de renaître dans un certain sens en expulsant la hargne, la bile, en posant des mots sur les maux.
Ce roman, fort bien écrit, singulier, passionnant fait, en outre, réfléchir au-delà de la fiction. Une réussite.
Tuer le fils est un polar classique, un peu à l'ancienne comme je les aime. Un seul mort; ça change! D'autant que le mort est une vraie ordure que personne ne va regretter. Mais du simple polar l'auteur passe au roman noir psychologique. Ça devient très intéressant!
Le fils, Mathieu, a tué son père. C'est sûr! Sorti la veille de prison ce ne peut être que lui. Et puis je me suis dit que c'est trop simple. Au fil des pages je l'ai cru coupable puis j'ai douté.Il y a d'autres prétendants au titre. Puis je suis redevenue certaine de sa culpabilité, puis non, puis ... Benoît Séverac sait nous balader, nous tenir en haleine. Ne comptez pas sur moi pour en dire plus.
C'est par le subterfuge d'une sorte de journal avec des textes écrits par Mathieu lors d'un atelier d'écriture en prison que l'auteur remonte le temps et dissèque la psychologie du fils et du père. Le thème des relations père/fils y est omniprésent. Benoît Séverac a puisé une partie de son inspiration dans des ateliers qu'il a lui-même animés pour des détenus et nous donne d’intéressantes réflexions sur l'écriture.
Les policiers du SRPJ de Versailles sont humains, sympathiques pas du genre à rouler des mécaniques. Le commandant Cérisol semble un peu banal au premier abord mais entre sa femme aveugle et sa passion pour la confiture ou la chanson française, le personnage est assez complexe et attachant. Il éprouve de l’empathie pour Mathieu dont la perversité du père a gâché la vie.
Le fils a peut-être tué physiquement le père mais ce qui est sûr c'est que le père a tué moralement le fils, à petit feu, à force de brimades et d'humiliations.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2020/07/15/tuer-le-fils-de-benoit-severac/
Qui a tué Patrick FABAS, ce père violent et néo-nazi qui a élevé seul un fils fragilisé par sa cryptorchidie ?
La logique voudrait que ce soit son fils, Matthieu, qui après avoir tué un homosexuel pour prouver à son père qu’il n’en était pas un lui-même, se venge à la sortie de 13 ans de prison.
C’est ce que tendent à démontrer les textes écrits par Matthieu, dans l’atelier d’écriture auquel il participait en prison, sous l’égide d’un auteur en mal d’inspiration.
Les trois policiers du groupe de CERISOL de la brigade criminelle du SRPJ de Versailles vont mener une enquête exhaustive, essayant de ne négliger aucune piste, pour boucler une affaire d’apparence évidente.
Les caractères des personnages sont au centre de l’intrigue et l’auteur s’attache à nous montrer à quel point les rapports père-fils sont une mécanique complexe. Il va même au-delà en soulevant la notion de responsabilité d’un futur père envers son enfant à naître, le lien presque filial entre un jeune policier et le supérieur qui le forme ou l’abnégation d’un apprenti écrivain pour son « maître à écrire ».
L’enquête est assez basique et ne soulève pas d’émotion, de même que le rebondissement final est assez prévisible, mais ce n’est pas le but de ce roman de Benoît SEVERAC qui est plus un thriller qu’un roman policier.
Je me suis intéressée à ces flics ordinaires et à leur façon de gérer de front un métier prenant et une vie personnelle complexe, j’ai aussi beaucoup aimé l’ambiance des lieux, des rues, le décor est vraiment bien planté ; mais l’histoire criminelle m’a paru manquer d’événements concrets qui auraient donné du corps aux ressorts psychologiques de l’intrigue.
J’ai néanmoins passé un moment agréable à la lecture de ce bon polar.
Merci à lecteurs.com et à La Manufacture des Livres pour ce livre lu dans le cadre des Explorateurs du Polar 2020.
Lectrice assidue des romans de Benoit Séverac, j’ai trouvé son dernier opus d’une belle facture avec une trame psychologique qui tient le lecteur en haleine de bout en bout du récit.
Á peine sorti de prison où il purgeait un crime odieux, Matthieu Fabas est soupçonné du meurtre de son père. Cérisol, l’enquêteur du SRPJ, tente de comprendre ce qui a pu amener un fils à tuer son père et maquiller son crime en suicide. Entre ces deux-là ce n’était pas l’entente cordiale, plutôt l’humiliation et la haine du père pour ce fils, une « tarlouze » pas capable de se comporter en vrai mec. Orphelin de mère, le jeune garçon a vécu l’enfer sous la coupe de ce père méprisant fasciné par l’idéologie nazie et passionné de grosses motos.
En parallèle de l’enquête, au déroulement implacable, l’auteur nous entraine dans les secrets d’une relation père-fils toxique et on se prend de pitié pour cet enfant rejeté. Comment grandit-on dans l’ombre d’un père viril qui ne veut pas de votre amour, d’un macho violent qui n’a de cesse de vous humilier ? C’est cette histoire là que nous raconte benoit Séverac tout au long d’une enquête où les flics se prennent les pieds dans l’ambivalence de leurs sentiments.
Le portrait du fils, ses rapports au père se construisent peu à peu et nous sont dévoilés par le truchement de ses cahiers noircis lors des ateliers d’écritures qu’il a suivi pendant son incarcération. J’ai aimé cette façon détournée et peu banale de faire entrer le lecteur dans l’intimité de Matthieu. Sa détresse est palpable et nous émeut. Hélas ! Les résultats de l’autopsie ne plaident pas pour l’innocence du fils.
Pour avoir suivi des ateliers d’écriture, j’ai apprécié l’incursion dans ce milieu et le rapport de l’écrivain avec le débutant.
Les personnages ont une réelle consistance, ils nous font palpiter et une complicité se crée entre eux et le lecteur. Cérisol est un flic dont les petites manies nous font sourire comme ce goût immodéré pour la confiture ou cette passion pour les chansons de Fréhel, Piaf ou Damia. Même les personnages secondaires sont attachants, particulièrement Sylvia, sportive accomplie malgré sa cécité, et dont la force de caractère n’a d’égale que sa grande humanité.
Le dénouement, bien sûr, est attendu mais ce n’est pas dans le nœud de l’intrigue que réside l’intérêt du roman mais bien dans le rapport entre un père et son fils. Il questionne aussi toutes les paternités, qu’elles soient naissantes ou non accomplies.
Des personnages qu’on n’oublie pas dans un roman noir fort, sensible et vibrant à l’écriture subtile et bien dialoguée comme je les aime.
Je remercie les Explorateurs du Polar de Lecteurs.com et les éditions La Manufacture de livres pour cette belle lecture.
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