"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l'une juive, l'autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d'organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l'Armée rouge. Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. En 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l'ombre d'Izeta... Malgré les décors d'apocalypse, le nouveau roman de Jean Hatzfeld est à la fois émouvant et plein de vie. L'amitié des deux fillettes, cimentée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère joyeux.
Le récit débute en 1944 à Budapest, en plein conflit entre l’armée allemande et l’armée rouge. Deux fillettes qui ont échappé aux rafles, se sont réfugiées dans le zoo abandonné où subsistent cependant des animaux en liberté.
L’histoire se termine à Sarajevo, où, plus de quarante ans après, se déroule un autre conflit.
Dans le zoo abandonné de Vukovar se réfugient des mères tsiganes et leurs enfants. Frédéric, journaliste, raconte sa rencontre avec les fugitives. Entre réalité et onirisme, les animaux tissent le lien tout au long de ce roman où les destins se fracassent contre la dureté des conflits, comme Dumitru, le vétérinaire de l’armée rouge qui sauvera Sheindel la petite juive, du piège mortel de la ville assiégée.
Des années plus tard, Frédéric écoute Sheindel la rescapée du zoo de Budapest. Elle raconte. Quant à Izeta, fillette Tsigane, elle a disparu mais réapparait épisodiquement à travers quelques traces infimes.
Á travers la survie et le destin de ces deux enfants, l’auteur revient sur l’histoire tragique du XXe siècle. La cruauté, la violence qui règnent durant le siège de Budapest, contrastent avec la paix relative qui plane sur ce zoo magnifique, « l’un des plus anciens zoos du monde, une fierté de l’empire. » à moitié détruit, mais qui reste un havre d’espoir malgré le froid terrible et la faim. Peu à peu, les animaux, soignés par les deux amies, reprennent leur liberté, attirés par l’eau du Danube.
« …toujours est-il que le yak zigzagua autour des bassins plusieurs fois, puis, sans crier gare, franchit le portique accompagné de sa compagne musquée, et suivi par des gazelles d’Arabie. Un œil à droite, à gauche, ils partirent au trot. »
Tout au long des pages, Jean Hatzfeld déploie un bestiaire fabuleux d’animaux savourant leur liberté retrouvée et vivant en osmose avec les deux gamines aussi perdues qu’eux. L’humour, la fantaisie s’invitent malgré le danger qui rode dans les rues dévastées de la ville où l’on tue, viole et pille à tour de bras. Beaucoup de tendresse aussi avec Mama la maman orang-outan et son petit que les enfants nourrissent au biberon avec le lait des rennes.
Bercés par l’harmonie et la résilience qui règnent dans ce zoo, tel une arche de Noé, on oublierait presque l’apocalypse qui s’abat de l’autre côté de ses murs et de la barbarie dans laquelle est plongé le monde. Cette parenthèse permet aux enfants d’atténuer la douleur de l’assassinat de leur famille et leur résilience leur permettra de survivre.
Un roman à la fois funeste et éclatant où les animaux sauvages servent de fil rouge et c’est tout simplement magnifique.
Un zoo, des animaux, à nourrir, à choyer, à soigner, deux petites filles du même age environ qui s'en occupent vraiment bien, rient de leurs facéties et tentent de les soutenir dans une période difficile ; Des travaux des champs, une fourche en main, une mitraillette ! Tiens la période est troublée, peut être la guerre ! En effet, vous avez trouvé !
Hiver 44, Le zoo de Budapest, Hongrie, Izeta une petite tzigane, Sheindel une petite juive, toutes les deux en fuite après avoir échappé aux rafles visant leur famille et leurs congénères et Dumitru un vétérinaire militaire qui les prend sous son aile pour exaucer leur rêve : faire sortir les animaux du zoo et leur faire atteindre le Danube afin qu'eux aussi quittent cet enfer de bombardements annonçant les dernières batailles entre les Nazis et les Russes.
Un livre magnifique à la limite du magique grâce à tout l'art de l’auteur, mêlant habilement récits horribles de rafles et de morts et douceur des gestes et des sentiments des fillettes et de l’adulte aidant toute cette grande famille animale à s'en sortir, de l'amour plein les yeux et le sourire aux lèvres rendant l'atmosphère respirable alors que les temps sont asphyxiants et mortels pour tous.
Bien sur, par le titre, nous avons compris qu'à un moment les deux petites seront séparées et se chercheront, se retrouveront elles ??
Dans cette région d’Europe, les guerres succèdent aux guerres et la Yougoslavie où elles vivent ne sera pas épargnée, morts de nouveau, assassinats, rafles encore, les années ont passé et leur amitié a survécu, tout comme Dumitru, présent à leurs cotés.
De l'horreur au bonheur, du rire aux larmes, une certaine douceur demeure au creux de notre cœur, une once d'espoir si nécessaire en ces temps troublés de nouveau !
Deux petites filles, pendant l’hiver 1944 – 45, à Budapest, vont trouver refuge dans un zoo désaffecté. Elles vont en faire leur lieu de vie, se prendre d’affection pour les animaux, chercher à les évacuer de cette ville sous domination nazie et encerclée par l’Armée rouge. Sheindel est juive, Izeta tzigane et elles vont unir leur force pour survivre.
Des décennies plus tard , Sheindel va revenir à Budapest et va chercher Izeta.
Ce roman est un hommage à la sororité, et aux animaux. Jean Hatzfeld va nous décrire avec empathie et poésie la vie de ces petites filles et de leurs animaux, le monde apocalyptique où elles vivent et l’atmosphère angoissante de la guerre pour deux enfants orphelines.
Malgré ce décor sombre, ce roman est plein de vie et d’espoir, et nous fait penser aux contes de Charles Perrault, où les enfants côtoient le monde des animaux sauvages.
C’est une écriture belle et littéraire qui met des couleurs dans ce monde gris.
La seconde guerre mondiale n' a pas épargné, la vie des juives, des tziganes et bien d’autres malheureusement. C'est l'histoire de Sheindel et Izeka, nées dans des familles décimées, une est tzigane et l'autre juive, Malgré leur jeunes âge, elles font tout pour passer entre les mailles des persécuteurs, Elles trouvent refuge dans un zoo, une pointe , une source de bonheur, elles soignent, nourrissent les animaux avec l'aide de Dumitru mais les bombes, les soldats, les font revenir à la réalité, seuls les animaux apercevra leurs maux, deux âmes en peine. Les aléas de la vie, à la fin de la guerre, elles seront séparées, une quête , un espoir , une pensée pour se retrouver, Arriveront elles à exaucer ce vœux, Un livre ,dur par le sujet, mais l'auteur nous la raconte d'une manière subtile, sensible, avec une pointe de poésie, Il met en avant, et avec dextérité la psychologie des deux jeunes filles en avant, et ce lien précieux, qu'elles ont tissé avec les animaux, Ce roman est bouleversant, émouvant, une ode à la vie, à l'amour et à l'espoir. Une histoire qui ne nous laisse pas indifférente, une histoire qui nous prend aux tripes, difficile de sortir indemne d'un tel récit.
Cela commence comme dans un conte. Deux fillettes d'une dizaine d'années vivent dans un zoo et s'occupent seules des animaux présents, trayant les rennes, biberonnant un bébé tigre, dormant avec les lamas, s'amusant des facéties d'une maman orang-outang ou admirant la redoutable bande de hyènes.
Sauf que les animaux ne parlent pas et qu'aucune anthropomorphisation ne ressort. Sauf que nous sommes durant le terrible hiver 1944-45, à Budapest, ville martyre occupée par la Wehrmacht et assiégée par l'Armée rouge. Sauf qu'Izeta est tzigane, Sheindel juive, et qu'elles sont les seules rescapées de leurs familles assassinées par les Nazis ou leurs alliés Oustachis et Croix-fléchées. Un jeune homme, Dumitru, lieutenant vétérinaire de l'Armée rouge, vient régulièrement les aider, touché par le destin des fillettes.
C'est ce décalage née de la collision entre conte enfantin et la réalité terrible de la guerre qui rend la première partie absolument sublime. Dans un décor d'apocalypse d'une ville ravagée par les bombardements et d'un zoo laissé à l'abandon après que des hommes affamés aient tenté de s'en prendre aux pensionnaires, le lecteur découvre ébahi le huis clos de cet arche de Noé. La poésie l'emporte sur la Mal et la Mort qui rodent à l'extérieur car seuls des enfants sont encore capables de s'amuser, de s'émerveiller, de se réchauffer à une amitié naissante, même quand le quotidien est dur.
« La stalle des lamas bruissait de mâchonnements lorsqu'elles avancèrent sur la pointe des pieds dans le foin. Un couple s'écarta pour les accueillir. Ils s'appelaient Flor et Diego et appréciaient leurs deux jeunes filles au pair. Sans ôter leur manteau les deux filles se glissèrent au chaud, Izeta se mit à pleurer.
Tu as du chagrin ?
Non, trop fatiguée. Trop, trop. On est petites quand même.
Le sommeil ne les emporta qu'un temps. Quand Izeta se réveilla, elle sentit que Sheindel l'observait, elle lui prit la main.»
Les animaux jouent un rôle fondamental dans ce roman. Izeta et Sheindel cohabitent et se lient avec eux. Elles doivent leur survie à avoir aimer ces animaux à un moment de leur vie où elles n'avaient plus personne à aimer. Ils resteront des repères durant tout le roman.
C'est vraiment très fort comme Jean Hatzfeld utilise la faune sauvage, même issue d'une longue captivité, pour célébrer son génie d'improvisation, son fascinant libre-arbitre qui leur permettent de s'adapter à des situations nouvelles, bien loin de l'agitation des hommes. Dans l'urgence à survivre, les animaux joignent leur force à celle des fillettes, mettant de côté les déterminismes naturels habituels. Certaines scènes de la première partie sont époustouflantes et laissent une empreinte puissante dans les têtes, les rétines et les coeurs.
Comme le fait comprendre le titre, les deux fillettes seront séparés à la fin du siège. Puis l'auteur propose une magnifique ellipse narrative qui nous amène plus de quarante ans après. Les guerres sont toujours présentes en Europe, le long de imperturbable Danube, toujours sous le regard des animaux, mais cette fois, elles se sont déplacées : en Roumanie, à la chute de Ceausescu, à Vulkovar puis Sarajevo pendant les guerres liées à l'implosion de la Yougoslavie.
« Parfois, je pense surtout à papa, dit Izeta. Ou surtout à maman. Ça dépend. Maman disait : On devient ce qu'on a perdu. Tu nous imagines nous, si on devient tous ceux ... Tu penses comment à tes parents ? »
A partir de ces parties plus récentes, Jean Hatzfeld impulse une réflexion limpide sur le temps et la mémoire façonnée par l'enfance, que les souvenirs soient heureux ou douloureux. Les souvenirs des morts sont omniprésents pour ceux qui ont survécu, ici à la Shoah ou au Goulag, mais lorsque la mémoire se partage, elle peut apporter un certain apaisement.
Une très belle lecture portée par une écriture classique de haute tenue qui développe une émotion discrète et persistante qui surgit régulièrement en embuscade pour toucher profondément.
Elles sont deux fillettes, arrachées à leur famille par la guerre, traquées par les nazis, l’une juive, l’autre tzigane et c’est, cachées entre les murs du zoo de Budapest, qu’elles trouvent refuge.
Au-delà de l’amour qu’elles partagent, Sheindel l’enfant du ghetto et Izeta la descendante d’un peuple de dresseurs, s’installent dans une vie hors du temps, soignant les animaux rendus à la liberté.
Enfants de la guerre, elles survivent au cœur de la ville en ruine, au milieu des décombres, partageant leur vie avec leurs compagnons de fortune et puisant dans cette osmose la force de continuer.
Séparées à la fin de la Guerre, elles vont passer leur vie d’adulte à tenter de se retrouver, au fil du Danube, malgré les années, et malgré les conflits qui éclatent en Yougoslavie.
Un roman très atypique, mélange de conte et de témoignage historique, dans lequel les animaux sont toujours présents et qui nous apporte un regard d’enfant sur des évènements dramatiques de l’Histoire.
Lorsque les hommes sont capables de s’éloigner de leur humanité, traquant, violant et tuant sans discernement, les enfants savent alors retrouver, dans le monde vivant qui les entoure, le chemin des vraies valeurs.
Ne sachant pas faire la part de l’imaginaire et du réel, je me suis laissée emportée par ces deux fillettes entourées de leurs amis à poils et à plumes, rêvant avec elles d’un monde sans enjeux guerriers, basés sur une communion avec la Nature.
Je crois que comme son personnage journaliste, Jean Hatzfeld « avait eu envie d’une histoire de beauté, de belles personnes, d’enfants en compagnie d’animaux, fiers et heureux de ce qu’ils étaient », et c’est une belle réussite.
Je referme ce roman avec de difficiles images de guerre devant les yeux, mais plein d’amour dans la tête, et l’émotion de sa lecture me touchera encore longtemps.
Un grand coup de cœur.
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