"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Enfant fermée et silencieuse, Clarisse semble entendre les sons avec une seconde d'avance. La musique pourrait-elle la sauver de l'isolement ? À sept ans, elle provoque le hasard en devenant l'élève de Viktor Sobolevitz. Et partage avec ce maître célèbre et misanthrope le même amour intransigeant de l'art. Mais pour faire carrière dans la musique, il faut que plus que du talent. Peu préparée à la compétition, la jeune violoncelliste va bientôt l'apprendre... Lorsqu'elle rencontre Rémy Nevel, un critique musical, médiatique et ambitieux, son destin pourrait basculer. Quitte à perdre, au passage, quelques illusions. Entremêlant les partitions de ces trois personnages, Lola Gruber nous offre un roman d'initiation hors-normes, qui est aussi une réflexion sur notre soif de pureté et de reconnaissance. On tourne les pages avec avidité, séduit par la finesse des analyses autant que par un suspense diaboliquement généreux.
Avec Trois concerts, Lola Gruber met la musique à l’honneur. Ce livre est le fruit de plusieurs années de travail et surprend par son sens du détail et sa justesse analytique, notamment musicale. Ce roman relate l’entrée d’une enfant, Clarisse, au sein de l’univers de la musique classique. Elle en découvre la magnificiance, mais aussi les défis et les difficultés. Ce voyage musical saisissant nous plonge avec subtilité dans la psyché de trois personnages et mène une réflexion profonde sur les liens qui les unissent.
(Source : Étonnants Voyageurs )
Avant tout, je tiens à préciser que j'ai stoppé ma lecture au bout de 200 pages et que la note attribuée ne reflète donc pas la qualité de l'oeuvre dans son entièreté.
J'ai été rebuté par les personnages torturés qui s'interrogent à longueur de pages sur le sens de leur vie passée et leur devenir. Un étalage sans fin des états d'âme d'une artiste qui se cherche, d'un mentor mutique et je nesaisquoiencore....
Vous l'avez compris, une grosse déception que je regretterai probablement à la lecture de la critique principale.
Mais tellement d'autres bijoux m'attendent !
Une portée littéraire à la musicalité puissante pour un roman contemporain érudit et généreux, écrit par une écrivaine de grand talent.
Lola Gruber nous plonge dans le monde de la musique classique qu’elle nous fait entendre à écouter et à comprendre, en nattant la psyché de trois professionnels : Un maître et son élève violoncellistes et un critique d’art musical.
Parce que les gens dans ce milieu très fermé, ce pour la plupart dès l’enfance, ont une vie loin d’être un long fleuve tranquille, l’auteure, par la voix de la jeune Clarisse Villain, va nous en dévoiler certains de leurs cheminements semés d’embûches, de difficultés, de peines et de joies dans un monde pas toujours juste, parfois cruel aux réussites aléatoires malgré le talent et la passion de chacun et, tenu par l’argent car il faut bien en vivre, se plier à des contrats parfois presque honteux ou des voracités mercantiles, voire malhonnête.
L’écriture travaillée, forte et juste invite à la simplicité d’une lecture fine et fluide. A mon avis, elle prédomine l’histoire en elle-même. Bien que ce soit un peu déstabilisant au début, l’utilisation de la 2eme personne du singulier, rapproche intimement le lecteur de chacun des 3 personnages constituant cette fiction en attirant notre attention sur les accords. Les analyses des sentiments et ressentis ainsi que les notes sur notre mode de vie au quotidien sont très bien observées.
Sans lourdeur, Lola Gruber nous apprend beaucoup sur les grands compositeurs et leurs œuvres ainsi que sur les instruments de musique mais aussi sur la course aux concours, récitals privés, concerts d’église, accompagnement d’orchestre, etc.
Une très légère brume d’inquiétude voile le roman et en se tendant au fil des pages, va nous faire plonger dans une fin aussi subtile que violente et remarquablement inattendue mais superbe.
C’est un de ces rares romans pour lequel, toutes tâches quotidiennes non indispensables ont été remisées au lendemain. Je n’avais qu’une hâte : celle de reprendre la lecture de « 3 concerts », d’écouter parler cette jeune violoncelliste encore et encore et savoir ce qui allait se jouer derrière les pages qui se lisent de façon addictive.
Pas une fausse note, un rythme mesuré à cordes tendues, une symphonie des mots, un concert d’exception.
Ovation absolue à Lola Gruber, une écrivaine virtuose.
Je tenais aussi à saluer le choix de la couverture illustrée d’une image du célèbre photographe japonais Yoshinori Mizutani.
Dans l’attente d’un prochain opus… Bis bis bis !!!
Il est des livres qui, dès les premières pages, donnent à entendre une petite musique pas ordinaire. On ne sait pas exactement d'où elle vient : peut-être émane-t-elle de l'originalité de l'écriture, de l'organisation du récit, du portrait des personnages ou bien d'ailleurs encore. En tout cas, cette petite musique, c'est la première fois qu'on l'entend, qu'on la goûte, elle pique notre curiosité, retient toute notre attention et finit par nous lier, et pour longtemps, à l'oeuvre qu'elle nous dévoile...
Par où commencer ?... Car il n'y a pas à proprement parler de commencement ou alors, ils sont pluriels et se rattachent à différentes personnes, époques et lieux. « C'est en vain qu'on cherche le début des choses, on ne trouve jamais qu'une étape et on l'appelle « début », parce qu'on ne distingue que ce qui a déjà commencé ; nul ne conteste que la première note n'existe que par le silence qui la précède, mais personne ne peut dire avec certitude quand ce silence commence. »
Pour tenter de « commencer » tout de même, prenons la première page du roman : un certain « Paul Crespen écrivit à Londres dans sa maison de Tyndale Terrasse » trois Suites pour violoncelles. Ces trois Suites « furent écrites pour Viktor Sobolevitz et celui-ci ne les joua pas. »
Cet homme qui ne joua pas les suites de Crespen, on le découvre chez lui, à Paris, dans son appartement aux volets clos. Il est seul, vit coupé du monde, attend la mort mais, avant cela, la visite d'un homme, un critique musical, un certain Rémy Nevel.
Ce Rémy Nevel (je ne l'ai jamais senti ce personnage), on le surprend au réveil. Il vient de partager sa nuit avec une femme, une certaine Clarisse Villain, violoncelliste, formée précisément auprès du grand maître Viktor Sobolevitz, qui a toujours refusé de former qui que ce fût.
Alors, évidemment pour Rémy Nevel, cette Clarisse Villain est tout de même un objet de curiosité. Pourquoi elle ? Qu'a-t-elle de si extraordinaire pour que le grand maître, l'ermite misanthrope au sale caractère, ait accepté de la rencontrer alors qu'elle n'était qu'une gamine et de lui donner des cours pendant douze ans ? À elle. À elle seulement. Pourquoi ? Et pourquoi cela intéresse-t-il tant le critique ? Que cherche-t-il ? Qu'attend-t-il d'elle (Clarisse) et de lui (Sobolevitz) ?
Maintenant, faisons la connaissance de Clarisse, je veux dire de Clarisse petite, pour comprendre. Repartir en arrière, à l'un des commencements de cette histoire, de ces histoires qui vont se mêler, s'imbriquer au point de n'en former qu'une. Il nous faut rencontrer cette petite de cinq ans qui entend le son quelques secondes à l'avance et qui joue sous l'escalier parental avec un meuble d'horloger pour faire de la musique. Qu'est-ce qu'on va en faire de cette môme muette bourrée de tics et de tocs, qui tient à l'envers son premier cahier de solfège et travaille toute seule des symphonies ? se demandent ses pauvres parents étrangers à ce monde de la musique. Consulter un spécialiste, le plus vite possible… Oui, c'est la solution...
Trois destins, trois histoires, trois personnages complexes et forts dont on suit les parcours sinueux, douloureux, trois personnages qui se cherchent, s'évitent, se complètent et se nourrissent l'un de l'autre.
Au-delà de ce trio étonnant et très finement analysé, ce roman étonne par sa forme.
Tout d'abord, il y a ce « tu » qui surprend le lecteur dès la page 27, un « tu » qui semble exprimer la grande proximité entre l'auteure et ses personnages dont elle sait les états d'âmes, les secrets, les moindres désirs, un « tu » qui nous conduit au coeur de leur être, de leur mal-être, de leurs tourments. Si ce « tu » m'a gênée au début (mais de qui est-il question ici ? d'elle, de lui, d'un autre ?), très vite, il devient indispensable, la seule et unique façon d'aborder les personnages dans leur intimité, leur mystère, leur ambiguïté.
Et puis, il y a aussi ce récit non linéaire, ces retours en arrière qui permettent de comprendre qui sont ces personnages, pourquoi ils sont devenus ce qu'ils sont, quel terrible événement les a construits, de quelle souffrance ils sont nés. Tout se met en place par petites touches, jusqu'à la fin. Le puzzle prend forme, l'histoire prend sens.
Enfin, et c'est la première fois que je vis cela, lire Trois concerts, c'est plonger dans le monde de la musique, la vivre de l'intérieur au moment même où elle se joue, la sentir, la comprendre. Pour cela, l'auteure (qui n'est pas musicienne) s'est plongée (pendant plus de sept années) dans de très nombreux écrits de musiciens, a écouté leurs témoignages et elle a traduit leur vécu, leur quotidien, leurs sentiments, leurs impressions, l'enseignement qu'ils ont suivi, leurs expériences, leurs galères, leur carrière, leurs compromis, leurs plus grandes joies et franchement, c'est bluffant de vérité!
On découvre un monde, un milieu : celui des musiciens qui doivent vivre, gagner de l'argent, accepter de se vendre (ah la com!), de se produire dans des concerts parfois « alimentaires ». La rencontre entre le monde immatériel, idéal et pur qui est le leur et les préoccupations bassement matérielles auxquelles ils sont confrontés crée un choc terrible, une dualité presque insupportable mais certainement inévitable pour ceux qui tentent de vivre de leur art. Mais tout le monde n'y parvient pas…
Et surtout, l'auteure sait traduire la musique par des mots : on y est, on la vit, on l'entend de l'intérieur, on l'aborde du point de vue de celui qui la joue. Je n'avais jamais ressenti une telle proximité avec la musique à la lecture d'un texte littéraire. Quelle justesse et quelle puissance d'expression !
Lola Gruber est douée, vraiment très douée. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce texte incroyable dont, à mon avis, on n'a pas assez parlé. Mais il est encore temps de se rattraper !
Quant à moi, je suis plus que conquise.
On tient là une grande, c'est certain !
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