"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le monde n'est plus qu'une seule et gigantesque cité divisée en plusieurs millions de zones urbaines contigües. Chacune d'elles se veut autonome, politiquement indépendante et dotée d'un mode de vie propre.
Toutes sont sous la surveillance de redoutables « policiers-robots » qui en contrôlent les frontières et expulsent où suppriment tous les indésirables. Ces différentes zones, qui ont entre elles des contacts limités et souvent hostiles, confient toutes leur maintenance et leur sécurité à un programme central. Et lorsque ce programme vital est dérobé, rien ne va plus. Comment faire sans système de contrôle climatique ? Comment gérer les tonnes d'ordures qui s'amoncèlent ? Comment remplacer les robots en panne ? Ce sont quelques-unes des questions que va devoir résoudre notre héros en mettant la main sur Silena Ruiz, l'auteure du vol, sa propre « femme-du-mois ». Au fil d'une course-poursuite qui l'entraîne, en migrant clandestin, de zone urbaine en zone urbaine, celui-ci va découvrir une pluralité de mondes et connaître peu à peu luimême la tentation du chaos.
Dans cette fable où l'alliance inquiétante de la dépendance technologique (la ville-planète est une « smart city » bien avant l'heure) et du repli identitaire paraît ne pouvoir déboucher que sur le chaos annoncé, Silverberg s'empare du grand fantasme du village planétaire pour poser la question de l'habitabilité de la planète et de la possibilité de la coexistence de milliards d'être humains à l'ère des villes-machines du capitalisme.
Traverser la ville est une nouvelle où la robotisation associée à une intelligence artificielle prend toutes les décisions collective pour faciliter la vie des habitants. Comme tout est géré, ça permet de favoriser le petit train-train des habitants. le sytème est a priori parfait enfin tant qu’il ne se grippe pas. L’aide est devenue une dépendance, les gens ne sont absolument plus capables de se débrouiller seuls. Il n'y a plus personne pour gérer les poubelles pour faire régner la loi.
Avant que la situation devienne critique et dégénère, un homme banal doit sortir de la ville pour trouver une copie de l’IA. Il va devoir aller de ville en ville pour trouver cette fameuse copie et pour sauver sa ville ou non. Le contraste entre la personnalité du personnage principal et sa quête fonctionne très bien. On est avec quelqu'un qui a toujours eu une vie hyper facilité, a donc hyper peur de l’inconnu et pourtant il va partir vers l’inconnu. Dans cet univers chaque ville est un système clos, chacune a une version d’IA différente et a par conséquent développée des codes complètement différents. Les chocs culturels et les différents mode de fonctionnement envisagés sont bien maitrisés, c’est vraiment fort. Encore une fois avec la collection dyschronique j’ai eu une excellente lecture.
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