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La Ville-Pays, une grouillante mégalopole africaine. Lucien, écrivain en herbe tout juste débarqué de l'Arrière-Pays, est accueilli par Requiem, ancien pote de fac. Tout les oppose : l'un s'accroche à son stylo au milieu du tumulte, l'autre magouille et court les jupons. Dès le premier soir, Requiem entraîne son ami au Tram 83, un bar de nuit ultrafréquenté, lieu de tous les excès, qui attire étudiants en grève, creuseurs en mal de sexe, canetons aguicheurs, touristes de première classe, aides-serveuses... Une foule hétéroclite prête à en découdre sur des musiques inouïes, un peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute.
Fiston Mwanza Mujila orchestre de manière éblouissante cette valse des corps au bord du précipice. Michel Abescat, Télérama.
Magnifiquement inspiré. C'est enlevé, novateur et libre. Laurent Boscq, RollingStone.
C'est qu'il vocifère, qu'il gerbe, qu'il beugle, ce premier roman étonnant ! Catherine Simon, Le Monde des livres.
Grand Prix de la Société des gens de lettres du premier roman 2014.
Je n'ai sans doute pas compris ce livre, ni l'auteur, car je n'ai lu que des critiques positives qui m'ont donné envie de m'intéresser à ce roman. Mais je n'ai pas du tout aimé. J'ai trouvé l'écriture lancinante et très déroutante. Je n'en suis pas du tout adepte. Je n'ai pas réussi à entrer dans la vie de ces deux personnages que tout oppose : Requiem et Lucien. Ce roman je ne l'ai pas trouvé poétique mais brutal. Etre entouré de prostitués en demande permanente qui coupe le récit, m'a beaucoup agressé. Lors de ma lecture je n'ai pas voyagé, mais sombré dans un monde plein de noirceur. Je n'ai pas passé un agréable moment en compagnie de ce livre.
Requiem qui vit de magouilles et de chantage retrouve son ami Lucien écrivain-conteur, "ex-prof d'histoire" qui fuit le gouvernement officiel. Ce dernier va se perdre dans les méandres du Tram 83 et comprendre que la culture a du mal à s'imposer dans ce genre de lieu.
Le Tram 83, un bar-resto-cabaret-bordel, est LE personnage central du roman. Un lieu, une plaque-tournante où les gens se réunissent, se rencontrent, se croisent. Beuverie, prostitution, corruption... tel est le quotidien de ce microcosme. C'est avant tout une ambiance musicale (jazz), chaotique, charnelle, étouffante. On est plongé dans un univers aussi bien fascinant que répugnant.
À travers ce roman, l'auteur veut nous montrer la triste réalité de ce qui se passe dans des villes africaines.
Un premier roman réussi, à la fois violent, vivant, enlevé et parfois agaçant. On est plongé dans un univers aussi bien fascinant que répugnant.
Vous l'aurez compris : je n'ai pas aimé. Pourtant ce livre est plébiscité par de nombreux libraires et a obtenu je ne sais quel prix du Premier Roman.
"Vous avez l'heure? T'es mignon !"
Il a dû fumer la moquette cet auteur, et plus encore, je ne vois pas d'autre explication.
"Vous avez l'heure ? Viens coucher avec moi !"
Un pays tiré de nulle part, mais d'Afrique certainement, et que l'on préférerait n'être situé sur aucune carte de géographie, tellement c'est laid, vulgaire, au ras-des-pâquerettes, ...
"Vous avez l'heure ? Je suce admirablement".
Avec, vous l'aurez également compris, des envolées sous forme de litanies essentiellement littéraires. Bon, désolée, ce n'est pas ma tasse de thé.
Victor Hugo, Violette Leduc, et Ahmadou Kourouma en collé-serré sous la boule à facette, c’est un peu incongru, et c’est pourquoi « Ce n’est que vers deux heures du matin qu’ils parvinrent à convaincre l’assemblée de la nécessité de la littérature dans une boite de nuit. » ! Lucien y griffonne dans son carnet, Requiem y manœuvre son monde, Malingeau y cherche à publier - ce qui le promeura dans la hiérarchie de la discothèque. Dans un monde en fête mais en ruine où tout s’en va – que ce soit en tram ou en train – quel place donner à la littérature ? N’y a-t-il pas plus urgent à faire que de rêver ?
Le texte s’écroule, fragmenté par des listes, éclaté par des paroles que l’on ne sait pas à qui attribuer ; le rythme est haletant, et accentué encore par la voracité pantagruelique qui anime les personnages, foudroyés d’absurdité, littéralement assoiffés de sexe, de bière, d’urgence de vivre. Dans ce discours fleuve où beaucoup est suggéré plutôt qu’écrit, évoqué plutôt que développé, le réel se mêle à la fiction, les références bibliques, cinématographiques, et artistiques s’entrechoquent. C’est un roman cacophonique plutôt que polyphonique, qui se moque bien de la tradition plus ou moins supposée de « l’oralité » en littérature francophone.
Si Tram 83 est orgiaque à ce point, c’est parce que dans la vie comme en littérature, il faut toujours partir de tout pour arriver à quelque chose. Reconstruire, c’est assembler des éléments hétéroclites. L’écriture, c'est la même chose, comme le montre Fiston Mwanza Mujila en se mettant en scène dans le personnage de Lucien à qui il fait dire sa « poétique du tram », pas si différente du « métro émotif » celinien : « Je me rends compte que je cherche désespérément dans mes phrases les souffles de vie qu’ont ces trains-là, les trains d’ici. La prestance, l’orgueil, la rage canine, la vétusté et la rouille qu’ils traînent. Je cherche dans mes phrases la romance qu’ils affichent et trimbalent. Bref, j’ai un faible depuis quelque temps pour les chemins de fer… J’ai cherché l’homme, j’ai trouvé le train. (Rires) »
Une belle réflexion sur la littérature !
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