"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Depuis sa disparition, Léo me manque. Lors de notre tout dernier échange, il m'a dit, s'adressant à ses parents et amis à travers moi : «Je vous quitte pour un monde meilleur.» Six mois plus tard, personne ne sait s'il est toujours en vie mais quelque chose me dit que sa formule, un rien mélodramatique, n'annonçait pas un suicide. » Où donc est passé Léo ?Son entourage s'interroge sur le mystère de sa disparition. Qui était-il vraiment ? Que fuyait-il ? S'il vit toujours, où est-il allé se perdre ?Nul ne se doute que pour trouver des réponses à ses propres questionnements, Léo s'est réfugié dans un autre monde, celui des fictions et des rêveries qu'elles éveillent en nous.Il y a vingt ans, Tonino Benacquista racontait dans son roman à succès Saga l'odyssée de quatre scénaristes engagés dans un projet d'écriture qui transformait leur vie ; avec Toutes les histoires d'amour ont été racontées, sauf une, il explore cette fois le phénomène de la série télévisée du point de vue du spectateur qui en devient accro. Scénarios et personnages se multiplient jusqu'au vertige dans ce roman d'une inventivité prodigieuse, qui nous rappelle que seule la fiction a le pouvoir de réparer le réel.
Avant l’accident, la vie de Léo était plutôt chouette, il vivait une jolie historie avec sa petite amie, son boulot à la SNCF n’était pas très excitant mais il arrivait à mettre du beurre dans les épinards grâce à sa passion, la photographie. Mais l’accident est arrivé, un accident médical chez un dentiste qui lui laisse la moitié du visage paralysé. Plus de petite amie (c’était la fille du dentiste !), plus de photographie possible, et aucun avocat pour lui donner le moindre espoir d’une réparation. Alors Léo s’enferme devant son écran de TV trouve refuge dans les séries TV. Grâce à elles, il vit mille vies dans la peau de mille personnages, il s’accroche à leur destin pour guérir le sien. Par la fiction, il s’essaie à une forme de thérapie sauvage, au grand désarroi de ses amis.
Derrière ce titre magnifique se cache un roman à tiroir. Au-delà de l’histoire tragique (et assez révoltante) de Léo, victime d’un dentiste et d’un accident d’anesthésie, c’est aussi un roman qui raconte plein d’autres histoires. Tonino Benacquista invente des séries TV et explique longuement leur problématique. Et d’ailleurs, même s’il s’agit de séries fictives (ou alors des séries que je ne connais pas mais je penche plutôt pour l’invention pure), certains pitch font carrément envie ! Tout y passe, Léo regarde tous les genres : les polars, les comédies, les série de science-fiction, les drama, les soap opera brésiliens, les séries historiques, les série de fantasy, il dévore tout par saison entière au point de ne plus faire que cela. Il s’attache aux personnages, à compatit à leur malheurs, s’énerve, exorcise en quelque sorte son désarroi par le truchement de leur destin à eux. Et il y a de quoi faire avec tant de diversité. « Toutes les histoires d’amour on été racontées, sauf une » est une déclaration d’amour à la fiction, et à la fiction des séries TV. Voilà qui ne pouvait que me parler…
Dans sa forme, le récit est un peu décousu et pas forcément facile à suivre, le roman saute de la réalité à la fiction, la mélange allègrement, fait des retours en arrière, des bonds en avant, etc… Même s’il est court (212 pages), il y a quand même quelques longueurs notamment sur la fin ou l’histoire d’Harold et Lena (deux personnages d’une série TV anglaise) et parfois, on est tout proche de perdre le fil. Le roman de Benacquista donne furieusement envie de dévorer des séries TV, de découvrir mille univers présents, passés et futurs, de vivre d’autres vies, de relever d’autres challenges, de ressentir profondément, des heures durant, d’autres expériences que celles de nos petites vies banales.
J’aime beaucoup Tonino Benacquista.
Je crois avoir tout lu de lui, mais ce livre-là, je n’ai pas réussi à entrer dedans.
Peut-être parce que je sortais d’une lecture difficile et éprouvante.
Pourtant Léo m’a été sympathique dès le début, mais j’ai vite décroché et chaque tentative de reprise me laissait de plus en plus sceptique.
A tel point que j’ai arrêté.
Ce n’était pas le moment certainement.
Je retenterai un peu plus tard.
Un peu dérouté par le début du roman, je rentre malgré tout assez facilement dans l'histoire de Léo.
Léo, ce jeune homme, qui se dessine au fil des pages et que nous découvrons à travers ses alter ego désincarnés et les yeux de son meilleur ami.
Dans ce roman le champ lexical de l'amour y passe et nous y découvrons les moindres facettes de cette émotion.
Le coup de foudre, l'amour destructeur, l'amour fraternel...
Il y a de belles envolées lyriques, une belle ôde à la vie. Ce livre est à mettre entre toutes les mains.
Un livre de Tonino Benacquista c'est comme un trésor que l'on convoite... c'est une boite à surprise couverte de poussière pailletée, que l'on balaiera du plat de la main avant de l'ouvrir, et de découvrir une histoire chamarrée de fantaisies.
Ici c'est un croisement de récits qui rappelle beaucoup SAGA, pour ses références à l'univers de la télévision.
L'écriture foisonnante est toujours présente et les idées originales également.
Le titre est une promesse. A vous de voir, si elle est tenue ...
Netflix, Canal, OCS...Autant de dealers de séries télévisées, nouveaux produits du marché de l'artificiel. Le phénomène ne pouvait laisser Benacquista indifférent,qui le choisit comme univers de son nouveau roman, vingt ans après SAGA qui avait fait de lui un précurseur dans l'analyse du sujet.
Ici, la fragilité d'un personnage le fait glisser doucement dans l'isolement et l'addiction. On reste spectateur à notre tour (pourquoi pas), mais le roman n'est pas passionnant. Il se lit, ne nous tombe pas des mains,on navigue sans trop de difficultés dans de courts allers-retours fictionnels, puis on prend acte une fois le Gallimard refermé de la qualité de l'exercice de style.
Mais ce qui aura été sans doute le plus intéressant, c'est ce long passage sur l'écriture en fin de partie. Brillant, pertinent et cette fois oui, passionnant.
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