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Tout va bien se passer ! D'autant plus que cela se passe à Paris, non dans les rues obscures de quartiers périphériques mais en plein centre ! Quel bonheur de retrouver notre capitale, de fières avenues en fiers boulevards - et bâtiments officiels ! Car l'essentiel a lieu rien moins qu'à l'Élysée. Vous vous y dirigerez de salons en salons (voluptueusement décrits) sans jamais vous y perdre et en allant droit au but grâce à vos guides : la narratrice et... un sémillant ministre. Mais nous ne serons pas seuls, le ministre, vous et moi. Une autre personne viendra prêter main forte, née en 1780 : Lucile Franque, peintre. C'est que je n'ai trouvé personne de mieux pour me donner un coup de main dans ce livre, c'est-à-dire nous donner un coup de main dans la vie. Que dire d'autre ? Ah oui : un brouillard agréable baigne l'ensemble.
Vraiment singulière et déroutante, la prose de cette auteure que je découvre avec ce roman. La narratrice nous fait traverser Paris et ses palais, ses avenues, ses boutiques de luxe et ses Franprix en compagnie d'une peintre, Lucile Franque. De cette peintre et poétesse morte très jeune de la tuberculose, on ne saura rien si ce n'est qu'elle n'a jamais mangé de bananes. Quant à la narratrice, on se demande ce qu'elle a fumé et si elle est particulièrement affamée car on navigue en plein brouillard et on mange beaucoup dans cette épopée sans bras ni jambes puisqu'elle démarre à partir du torse à épiler d'un ministre.
« Alors on s'est élancées dans le fleuve en se tenant bien fort par la main pour passer. Même la tunique noir charbon de Lucile s'estompait et des fleurs qu'elle avait mêlées à ses cheveux noirs, je ne discernais plus que des signes, des pigments roses et rouges étouffés, sous calque. »
Ce ministre qui se fait épiler le torse, ne me demandez pas pourquoi, je n'ai pas tout saisi de cette scène épilatoire un poil trop longue.
La balade se terminera sous les ors de la république, sans tragédie, on se contente de parler bouffe
« Et si on mettait un cheveu, enfin, des cheveux dans la soupe ? a dit quelqu'un.
Des cheveux ?
Oui, si tu ajoutes des cheveux, ça épaissit. Ça prend forcement. »
Mes impressions ?
- Je me suis poilée : si peu !
- J'ai bâillé : beaucoup
- Je n'ai pas tout compris : hélas !
- Je me suis perdue : tout le temps
- J'ai aimé la poésie Pouet Pouet : pas vraiment !
- J'ai souffert pendant la séance d'épilation : pfff ! même pas
Bon, je ne voudrais pas tomber sur le poil de l'auteure, plutôt lui trouver des circonstances atténuantes pour avoir commis un roman sans queue ni tête. Sans doute a-t-elle bénéficié d'une résidence d'écriture dans un salon d'esthétique, ce qui expliquerait son obsession du poil. Et les émanations de cire chaude, à force, ça vous fait prendre les sanisettes pour des tavernes.
« On a continué POUET POUET le boulevard Delessert et au rond-point POUET POUET
On a pris la troisième en imitant le klaxon pour ne pas qu'on nous POUET POUET percute dans le brouillard. »
Et moi je dis POUET POUET passons à autre chose !
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